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- La migraine est un état morbide
essentiellement passager, souvent
héréditaire, lié assez
souvent à des diathèses, surtout
à la diathèse rhumatismale ou
à la goutte, se montrant par accès
plus ou moins fréquents. D'une
façon générale, la migraine
est caractérisée par une
céphalalgie d'une nature spéciale,
le plus souvent accompagnée ou suivie de
mal de cur, d'envies de vomir, de vrais
vomissements. Cette affection débute
d'ordinaire dans la jeunesse, parfois dans
l'enfance ; elle diminue souvent
d'intensité dans l'âge mûr ;
les accès deviennent de plus en plus
rares, et ils peuvent même cesser de se
reproduire avant la vieillesse.
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- La migraine est donc un mal de tête
plus ou moins compliqué. Il ne faut pas
donner ce nom à toutes les
variétés de céphalalgie ;
ce serait commettre une complète erreur.
Les individus atteints de migraine connaissent
bien la différence qui existe entre ce
mal de tête et les autres formes de
céphalalgie : cette différence est
considérable ; elle est difficile
à caractériser, surtout à
cause des variétés que peut
présenter l'affection dont il s'agit. La
migraine n'est pas toujours unilatérale,
comme semblerait l'indiquer l'étymologie
de ce mot. Elle peut être médiane,
et occuper une grande partie de la tête
sans prédominance d'un côté
; elle peut siéger, soit à la
région frontale, soit à la
région sincipitale, soit aux
régions temporales, ou pariétales,
soit à la partie postérieure de la
tête.
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- Il n'en est pas moins vrai que la migraine
typique est unilatérale et n'occupe
qu'une partie plus ou étendue d'une des
moitiés de la tête. Le plus souvent
le mal de tête siège surtout
à la région frontale et tout
autour de l'orbite ; il s'accompagne d'une
douleur orbitaire profonde et d'une souffrance
du globe oculaire lui-même. La douleur
n'est pas violente, en général ;
elle est sourde, gravative : il y a quelquefois
des battements pénibles. La pression des
différents points de la région
sus-orbitaire permet de reconnaître que la
douleur est forte sur le trajet de certains
nerfs, sur celui du frontal le plus souvent.
Parfois la pression de ce nerf donne lieu, au
contraire, à un soulagement de la
céphalalgie et celle-ci reprend son
intensité lorsqu'on cesse de presser le
nerf. La pression de l'il est douloureuse
aussi dans beaucoup de cas.
-
- Le mal de tête de la migraine est
fréquemment accompagné d'une
paresse extrême des facultés
intellectuelles et d'un malaise
cérébral indéfinissable,
mais très-pénible que les
impressions faites sur les organes des sens
spéciaux exagèrent. Il y a
d'ordinaire une grande aversion pour les odeurs,
le bruit, les sensations lumineuses. Parfois
malade voit des bluettes, ou des lignes
lumineuses, sinant des figures plus ou moins
géométriques ; il entend des
bourdonnements ou des bruissements. Il peut
éprouver du vertige et un sentiment tout
spécial de défaillance, parfois de
syncope. Il recherche l'isolement, le silence
l'obscurité. Tout travail intellectuel
devient impossible.
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- En même temps se manifeste un
état nauséeux qui augmente
progressivement. Souvent des
bâillements se produisent,
incessamment répétés. Il
peut y avoir diminution notable de la
sécrétion urinaire. Il n'y a pas
de fièvre réelle ; cependant le
nombre des battements du cur peut
augmenter ; quelquefois, il est vrai, c'est
l'inverse qu'on observe. Certains malades
ressentent une impression de froid dans toutes
les parties du corps. La température des
extrémités peut baisser
notablement: quelquefois ces
phénomènes sont plus
accusés dans les membres du
côté correspondant à la
moitié de la tête où
siège la céphalalgie.
L'accès se termine souvent par des
vomissements répétés,
alimentaires, muqueux ou bilieux, suivant les
cas ; ou bien, si le malade peut s'endormir, le
sommeil amène un soulagement notable ou
une guérison complète.
Après l'accès, il peut y avoir une
diurèse plus ou moins abondante. En
général, les accès offrent
toujours les mômes caractères chez
la même personne. Ils se produisent
parfois une façon périodique,
surtout chez les femmes, chez lesquelles ils
peuvent avoir lieu lors de chaque époque
menstruelle. Dans certains cas, ils semblent
avoir pour cause une insomnie prolongée ;
dans d'autres cas, au contraire, l'accès
a lieu à la suite d'un sommeil profond et
plus durable que d'ordinaire. Tous les
écarts de tous les genres de fatigue,
peuvent donner naissance migraine, chez les
sujets prédisposés.
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- Quand arrive l'âge dans lequel les
accès de migraine s'éloignent et
tendent à disparaître, ils peuvent
se modifier notablement. L'état
nauséeux peut être moins
marqué, la céphalalgie peut
être moins vive et la crise, au lieu de
s'effectuer par des vomissements se faire
surtout par les bâillements dont
j'ai déjà parlé, et par des
pandiculations.
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- Enfin, je dois dire un mot des modifications
objectives que présentent la face et les
yeux. Outre l'expression d'abattement,
l'apparence d'atonie que peuvent offrir les
traits, on constate fréquemment une
pâleur très-prononcée de
toute la face, même alors qu'il n'y a pas
d'état nauséeux ; chez certains
malades, la face offre, au conraire une
congestion manifeste. Ces modifications sa plus
faciles à reconnaître, quand la
migraine est unilatérale. Souvent alors,
du côté où siège la
céphalalgie, 1a joue est ou plus rouge et
plus chaude, ou plus pâle et froide que
celle du côté opposé ; elle
peut être le siège d'une
sécrétion sudorale
exagérée : la conjonctive
être congestionnée, avec ou sans
larmoiement; que la pupille est plus large ou
plus étroite que dans l'état
normal ; il peut y avoir une irritation de la
membrane muqueuse de la fosse nasale du
même côté, avec
sécrétion abondante de liquide
limpide et éternuements
répétés, etc.
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