Résumé : Le
bâillement du singe noir semble être
comparable du point de vue de déroulement
au modèle de comportement largement
décrit pour d'autres
vertébrés, même au point de
correspondre dans les détails plus
subtils à ceux décrits pour
d'autres espèces. Le modèle est
très stéréotypé, ne
montrant que des variations évolutives
mineures et ne manifestant aucune tendance
à se confondre ou à s'allier
à d'autres types de comportements
expressifs ou communicatifs pour cette
espèce.
Il n'existe pas de réponses
précises qui puissent être
prédites, associées à
l'incidence des bâillements, bien qu'un
effet qui facilite ou provoque un acte
réponse chez l'individu en
présence du bâilleur puisse se
produire. A certains moments, le
bâillement se produit au cours des
interactions sociales et à d'autres
moments au cours d'une série
d'activités non-sociales. Les
bâillements tendent à s'associer
contextuellement à un certain niveau de
tension du bâilleur. Le comportement qui
s'associe le plus souvent au bâillement
est la "démonstration", pendant laquelle
l'exécutant manipule vigoureusement un
objet à fin de produire un bruit audible
et un dérangement qui attirent
l'attention des autres.
Le mâle adulte surpasse de loin les
autres membres du groupe du point de vue de
fréquence de bâillements. Celui qui
possède un statut de dominant,
c'est-à-dire le mâle alpha, a
tendance à bâiller à une
fréquence beaucoup plus
élevée que les autres membres du
groupe, et il se peut que cette tendance soit
"role specific". Une tendance
ontogénétique apparait chez les
mâles, c'est à dire que la
fréquence des bâillements augmente
avec l'âge du bâilleur. Le
changement le plus net se produit pendant
l'adolescence, précédant
l'éruption des canines permanentes
(néanmoins, le
statut de mâle adulte est probablement
atteint avant la fin de l'éruption des
canines, voir photo ci-dessous). Dans une
certaine mesure le profil de l'incidence du
bâillement de n'importe quel individu
(mais surtout des mâles adultes) varie
avec le temps, sans doute répondant
directement aux situations qui sont à
l'origine de la tension.
Summary : The yawn of the black ape
appears to be structurally homologous to the
behavior pattern widely described for other
vertebrates, even in its finer details. The
pattern is highly stereotypic, showing only
minor structural variants and not exhibiting any
tendency to grade continuously into other
expressive or communicative behavior
patterns.
The yawn occurs in many different contexts,
in association with a variety of social and
nonsocial situations. Yawns tend to be occur in
contexts which elicit some level of stress in
the performer. Yawns commonly follow
"demonstrations" in which a performer vigorously
manipulates an environmental object, with the
result of producing a loud noise which draws the
attention of others.
Adult males yawn significantly more
frequently than any other age-sex class.
The highest
ranking or alpha male tends to yawn at a
higher rate than other group members, and in at
least one case this was found to be true even
following a dominance reversal involving alphas.
An ontogenetic trend appears in males: yawning
rates increase with age. The most dramatic
change occurs during adolescence preceding the
eruption of permanent canine dentition. Typical
adult male rates are probably reached prior to
the completed eruption of the canine teeth.
Deputte BL
Study of yawning in two species of
Cercopithecidae, Cercocebus albigena albigena
gray and Macaca fascicularis raffles: Research
on causal and functional factors; A
consideration of socio-bioenergetic factors.
Thèse presentée devant
l'Universite de Rennes, pour obtenir le titre de
Docteur en Troisième Cycle, February
1978.
Deputte BL
Revue sur le comportement de bâillement
chez les vertébrés Bull interne
société française pour
l'étude du comportement animal., 1,
26-35, 1974
Deputte BL,
Fontenelle A Menace et bâillement chez
Macaca Fascicularis: intérêt de
l'étude électomyographique
comparée.Biology of behaviour
1980,5,47-54
Deputte BL
Ethological study of yawning in primates
Ethology 98, 221-245, 1994