- En 1866, Charcot publie ses «
Leçons cliniques sur les maladies des
vieillards », recueillies par Benjamin Ball
(1833-1893). Il s'intéresse aux
thromboses artérielles lors des cancers,
aux tassements vertébraux
métastatiques responsables de
compressions médullaires, aux maladies
infectieuses comme la fièvre
typhoïde et les pneumonies. En 1867,
Charcot n'obtient pas la chaire professorale
attendue alors que Vulpian est nommé
professeur d'anatomie pathologique.
-
- Son nouvel interne est Raphael Lépine
(1840-1919). Né à Lyon, il fut
d'abord interne des Hôpitaux de Lyon en
1860, puis de Paris en 1865. Après quoi
il poursuivit ses études à
l'Université de Berlin (1867) et Lepzig
(1869). Dans le laboratoire de Karl Ludwig
(1816-1895), à Leipzig, il se consacra
à des recherches sur les nerfs
vaso-moteurs de la langue.
-
- Raphaël Lépine en
1867
- ©
Extrait de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie, Paris)
-
- En 1870, il soutient sa thèse,
présidée par Charcot, « De
l'hémiplégie pneumonique ».
Elle est un prolongement de la thèse
d'agrégation de Charcot en 1860, «
De la pneumonie chronique » et des
leçons sur les maladies des vieillards.
Lépine sépare les pneumonies
secondaires aux hémiplégies dont
elles précipitent l'issue fatale et les
pneumonies initiales au cours desquelles
apparaît une hémiplégie.
Chaque histoire clinique est accompagnée
de l'autopsie. « On ne peut
reconnaître, malgré le soin le plus
minutieux, aucune lésion
cérébrale récente qui
puisse expliquer ces symptômes.
[
] On est, de nos jours, d'autant
mieux en droit d'invoquer les actions
réflexes, que leur existence,
fondée sur une expérimentation
rigoureuse, s'impose à l'esprit avec tous
les caractères de la certitude ».
Dans sa discussion, Lépine indique
nettement l'altération de l'état
général, c'est-à-dire les
troubles métaboliques liés aux
conséquences de l'infection comme
responsables de l'hémiplégie.
-
- Lépine sera ensuite
préparateur de Charles
Brown-Séquard (1817-1894) dont il cite
plusieurs fois les travaux dans sa thèse.
A partir de ce moment, sa devise fut : « on
doit toujours penser en terme de physiologie
». De retour à Paris, il fut chef de
clinique (1872), médecin des
hôpitaux (1874) et agrégé
à à la Faculté de
Médecine de Paris (1875).
-
- Sa thèse d'agrégation «
De la localisation dans les maladies
cérébrales » est une vaste
mise au point des connaissances de
l'époque et un hommage aux travaux de
Charcot. Il y conteste la localisation exclusive
de l'aire du langage au lobe frontal gauche,
comme l'a décrit Paul Broca (1824-1880),
et indique l'importance de l'insula. Dans ce
vaste catalogue, il présente des
observations d'abcès, de tumeurs, de
convulsions partielles ayant conduit à
prédire le siège de la
lésion mais indique que la
précision est moindre qu'au niveau
médullaire. Il suggère
d'expérimenter chez le singe afin de
perfectionner les connaissances dont il note les
lacunes encore majeures en 1875.
-
- En 1877, il devient secrétaire de la
rédaction de la « Revue mensuelle de
médecine et de chirurgie »,
fondée par Charcot, Auguste Chauveau
(1827-1917), Léopold Ollier (1830-1900),
Jules Parrot (1829-1883) et Aristide Verneuil
(1823-1895). En 1877, il est nommé
professeur de clinique médicale à
la nouvelle Faculté de Médecine et
de Pharmacie qui vient d'ouvrir à Lyon et
y restera jusqu'à sa retraite en
1910.
-
- Lépine est connu pour ses recherches
en physiopathologie du diabète
sucré et, en particulier, sur la
néo-glycogénèse. Il a
notablement contribué à
définir le rôle du pancréas
endocrine dans l'équilibre
glycémique et la glucosurie, anticipant
la découverte de l'insuline. De ses
écrits émergent surtout deux
publications : «Les complications du
diabète et leur traitement» et
« Le diabète non compliqué et
son traitement ».
-
- Impliqué dans la vie sociale, il
participe aux débats et concours
d'éloquence des conférencs
Molé-Tocqueville de 1864 à 1870.
Il est élu conseiller municipal à
Lyon. Il fonde et préside de 1898
à 1903 de la section lyonnaise de la
Société des droits de l'Homme. Il
est le frère de Louis
Lépine (1846-1933),
célèbre préfet de police du
département de la Seine de 1893 à
1897 et à nouveau de 1899 à 1913.
Ce frère préfet est le
créateur, en 1901, du fameux «
Concours Lépine »,
récompensant chaque année, depuis
cette époque, une invention originale
utile pour la vie quotidienne.
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- Thèse de Raphaël
Lépine
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- Raphaël Lépine, doyen
faculté médecine de
Lyon
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