- Le 13 novembre 1861, Jean-Martin Charcot
prenait la responsabilité « à
l'Hospice de La Salpêtrière du
service de Vieillesse Femmes », tout comme
son collègue d'internat et ami Alfred
Vulpian (1826-1887) prenait la charge de l'autre
service de médecine. Ils ne sont encore
que des praticiens anonymes qui entament de
nouvelles fonctions dans un établissement
excentré de Paris que leurs
collègues considéraient comme un
obscur hospice mais où ils avaient
été internes. Pendant quatre
années, ils collaboreront sur des sujets
variés ayant tous traits à la
gériatrie, et forcément à
des maladies neurologiques associées au
vieillissement, mais mal
identifiées.
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- Ainsi dès 1862, Charcot et Vulpian
publient le texte princeps « De la
paralysie agitante », description
magistrale de la maladie de Parkinson.
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- Henri Soulier en 1862
- © Extrait
de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie, Paris)
-
- Henri Soulier (1834-1921) est alors le
premier interne de Charcot. Celui-ci n'a que
neuf ans de plus que son interne. Originaire des
Alpes, reçu interne en 1859, Soulier
venait du service de chirurgie
orthopédique de Malgaigne. Soulier publie
son premier article, cosigné avec Charcot
dès 1862 : « une observation de
rupture du cur » dans les Comptes
Rendus des séances et mémoires de
la Société de Biologie,
présidée alors par son
maître.
-
- Hors un article paru en 1867 dans le Journal
de Médecine de Lyon, intitulé
« Etude critique sur le ramollissement
cérébral », Soulier n'a
laissé aucun écrit neurologique.
Ce texte est un travail appliqué de
compilation valorisant les travaux d'Adrien
Proust (1834-1903) et Jules
Cotard et souligne clairement que « le
ramollissement cérébral est la
désorganisation régressive qui
suit le trouble, l'insuffisance ou la
suppression de la vascularisation
cérébrale ». Il souligne
l'opposition des conceptions défendues
par Jean Laborde (1830-1903) à
Bicêtre et celles des internes de La
Salpêtrière, le premier voyant dans
une dilatation primitive des capillaires
cérébraux la cause du
ramollissement, les seconds, pour lesquels il
prend parti, démontrant le rôle
princeps de l'occlusion vasculaire.
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- Henri Soulier par Raynaud en 1903
(huile)
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- Médecin des Hôpitaux de Lyon en
1883, Soulier est le premier titulaire de la
chaire de thérapeutique lors de la
fondation de la Faculté de
Médecine et de Pharmacie de Lyon de 1877
à 1907. Son Traité de
Thérapeutique et de Pharmacologie
connaîtra plusieurs éditions parues
entre 1891 et 1901.
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- Son successeur chez Charcot sera Victor
Cornil (1837-1908). C'est également en
1862 que Charcot innove en installant « un
laboratoire », au départ quelques
microscopes seulement, à
côté de la salle où il
examinait les malades. Charcot y accueille
Guillaume Duchenne de Boulogne (1806-1875) qui y
développera ses recherches sur la
dystrophie musculaire progressive et commence
ses expériences de faradisation des
muscles du visage pour étudier
l'expression physiologique des
émotions.
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