You find here all you want to know about
research onyawning, the best example of a stereotyped
action pattern and stimulus releaser in
humans
Voici Toumaï, 7
millions d'années, dont la
découvertre est relatée dans Nature du 11
juillet 2002. Mais hélas le bâillement n'est
pas fossilisable. Bien sûr, tout porte à
croire qu'il bâillait !
Bien que bien plus récentes, voici une
quête fructueuse d'observations historiques :
les observations des dr Adelon,
Courserant, Liégey,
Féré, bien avant
celles de Charcot
témoignent de l'acuité d'observation des
médecins de toutes les époques, avec
l'intérêt d'un style narratoire et
d'interprètations physiopathologiques
oubliées.
Nicolas Adelon consacre
trois pages de son dictionnaire de médecine,
édité en 1821, au
bâillement
La superstition et les croyances, sous toutes les
latitudes, liées au bâillement et à
l'éternuement sont passées en revue.
Quelques citations plus originales les unes que les
autres, de l'Hindou au Musulman, sont rapportées
sur une nouvelle page du
site:
«L'Hindou doit, quand il bâille, faire
claquer son pouce sur ses doigts et prononcer le nom de
quelque dieu, de Rama, par exemple; négliger de le
faire c'est un péché aussi grave que le
meurtre d'un brahmane.»
La fréquence des
bâillements dans la plupart des
espèces animales, et cela est
démontré notamment chez les primates,
est testostérone dépendante. Les
mâles, surtout le mâle dominant,
bâillent plus souvent que les femelles. La longueur
des canines évolue parallèlement à
cette fréquence des bâillements, elles
s'alongeant quand eux augmentent. Aucune explication n'a
actuellement été trouvée pour
expliquer la disparition de ce caractère
comportemental chez l'Homme (quand je dis l'Homme,
j'embrasse toutes les femmes !).
Il fallait prouver qu'effectivement homme et femme
bâillent aussi souvent les uns que les autres.
L'idée lumineuse de G Schino et F Aureli a
été d'observer les voyageurs du
métro sur le ligne B du métro de Rome.
Voici les
résultats de leur travail.
The aim of this study was to test the hypothesis that
sex differences in primate yawning are related to size
dimorphisin in canine teeth. Data were collected on
yawning by a primate species (Homo sapiens) in which the
two sexes differ only slightly in canine size. Unlike
more dimorphic primates, human males and females did not
differ in the frequency of yawning, although uncovered
yawns were more frequent in men than in women.
Nature Reviews Neuroscience de août 2002 publie
une remarquable mise au point de la neurobiologie du
sommeil : The
neurobiology of sleep: genetics cellular physiology and
subcortical networks .
Pace-Schott, Hobson expliquent notamment les
mécanismes génétiques et
moléculaires des rythmes circadiens. Vous y
trouverez décrits les différents noyaux
hypothalamiques et du tronc cérébral, les
neuromédiateurs et l'hypocrétine
régulant notre système d'éveil,
montrant combien sont communes et intriquées les
neurophysiologies du bâillement et du sommeil.
Voici le résumé :
To appreciate the neural
underpinnings of sleep, it is important to view this
universal mammalian behaviour at multiple levels of its
biological organization. Molecularly, the circadian
rhythm of sleep involves interlocking positive- and
negative-feedback mechanisms of circadian genes and their
protein products in cells of the suprachiasmatic nucleus
that are entrained to ambient conditions by light.
Circadian information is integrated with information on
homeostatic sleep need in nuclei of the anterior
hypothalamus. These nuclei interact with arousal systems
in the posterior hypothalamus, basal forebrain and
brainstem to control sleep onset. During sleep, an
ultradian oscillator in the mesopontine junction controls
the regular alternation of rapid eye movement (REM) and
non-REM sleep. Sleep cycles are accompanied by
neuromodulatory influences on forebrain structures that
influence behaviour, consciousness and cognition.
la
physiologie du bâillement est un étonnant
miroir inverse de la physiopatholgie d'une apnée
du sommeil
Yawning
: an inverse mirror of an obstructive sleep apnoea
Il existe 3 états de vigilance
différents : veille, sommeil lent et sommeil
paradoxal. Chacun de ces états implique un certain
type de fonctionnement cérébral. Chacun
modifie le tonus des muscles squelettiques et des muscles
régissant la perméabilité des voies
aériennes supérieures. Or le sommeil
paradoxal est à son cycle le plus long lors de la
dernière phase du sommeil et précède
l'éveil. Il associe une hypotonie
généralisée et une tendance au
collapsus des voies aériennes supérieures.
Voir Sommeil et
respiration : influence des états de vigilance sur
la respiration Guilleminault 1986.
Lors de l'éveil, le bâillement et
l'étirement ouvre au maximum le pharyngo-larynx et
active la reprise musculaire tonique
déclenchant une
augmentation de la fréquence cardiaque, de la
pression artérielle, du métabolisme
musculaire, associé à un dérouillage
articulaire. A noter que les
expériences de suppression du sommeil
paradoxal montrent la disparition du
bâillement, confirmant le lien étroit entre
sommeil paradoxal et bâillement.
Obstructive sleep apnoea is a common and serious
breathing problem that is caused by effects of sleep on
pharyngeal muscle tone in individuals with narrow upper
airways. There has been increasing focus on delineating
the brain mechanisms that modulate pharyngeal muscle
activity in the awake and asleep states in order to
understand the pathogenesis of obstructive apnoeas and to
develop novel neurochemical treatments. Although initial
clinical studies have met with only limited success, it
is proposed that more rational and realistic approaches
may be devised for neurochemical modulation of pharyngeal
muscle tone as the relevant neurotransmitters and
receptors that are involved in sleepdependent modulation
are identified following basic experiments.
Il ne peut s'envisager de comprendre les
mécanismes neurobiologiques responsables de la
contagion du bâillement sans s'intéresser
à d'autres aspects des neurosciences cognitives :
reconnaissances des visages, rôle de l'imitation
etc... Jean Decety a
dirigé la rédaction de cet ouvrage
publié en juillet 2002, dont je vous recommande la
lecture. Brefs extraits sur
le site et résumés des travaux de J
Decety.
Quatrième de couverture : "Au croisement de la
psychologie, de la neurobiologie, de la robotique et de
la philosophie de l'esprit, cet ouvrage dirigé par
une psychologue, Jacqueline Nadel, et par un
neurobiologiste, Jean Decety, fait le point sur le
rôle de l'imitation dans la découverte de
l'autre, c'est-à-dire de l'humain.Plus
précisément, il s'agit d'examiner les
relations entre imitation, représentations
motrices et intentionnalité. Cette question est
d'abord traitée du point de vue de la psychologie
évolutionniste : l'intelligence des primates
(Richard Byrne). Elle est ensuite envisagée dans
le cadre de la psychologie et de la psychopathologie
(autisme) du développement chez le
bébé et l'enfant (Andrew Meltzoff,
György Gergely, Jacqueline Nadel), et dans le cadre
de la neurobiologie (Jean Decety, Sarah Blakemore) et de
la robotique (Philippe Gaussier) des boucles
perception-action. Enfin, l'imitation et ses relations
avec « l'agentivité » sont
analysées du point de vue de la philosophie de
l'esprit (Joëlle Proust).
Jean Decety directeur de
recherche à l'INSERM, actuellement professeur
à l'Université de Washington, Seattle,
États-Unis."
Le docteur Franck Stora m'avait demandé
d'écrire une synthèse
des connaissances actuelles sur le bâillement.
Elle est parue dans le n°80 de AIM
Actualités, Innovations, Médecine de mai
2002. Vous pouvez retouver ce texte sur le site, sans la
somptueuse édition illustrée du journal.
Voir
un dessin attaché au schéma de la
neurophysiologie.
Combien de fois
bâillez-vous par jour ? <5 = 26,1%.. 5-10 =
26,4%.. 10-15 = 13,5%.. 15-20 = 10,1%.. >20 =
23,9%
Ressentez-vous des
baillements excessifs ?
76,1% = non, tant
mieux
25% = oui et je ne sais pas pouquoi
7,6% = oui et je prends
des antidépresseurs
1,4% = oui et je prends
des anti-épileptiques
5,5% = oui et je prends d'autres médicaments
3,2% = oui et j 'ai des troubles neurologiques
2,1% = oui et j 'ai des troubles hormonaux
3.9% = oui et j 'ai des tics moteurs
2,5% = oui et j 'ai des tocs
déclenchez-vous
facilement le bâillement d'autrui ? 72,7%