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- Du sommeil
- Le besoin de dormir s'annonce par une
sensation particulière dans la partie
antérieure de la tête, par la
lassitude des membres, par l'abaissement du
pouvoir calorifique; tous les muscles qui
obéissent à la volonté
s'engourdissent: les mains laissent
échapper ce qu'elles tiennent, les bras
retombent, les bras retombent sur les
côtés opposés du corps, les
jambes fléchissent, la paupière
supérieure s'abaisse, les muscles de la
nuque se relâchent, le menton s'applique
sur la poitrine, la mâchoire devient
pendante, le tronc lui-même se courbe en
arc; les sensations s'obscurcissentla vue se
trouble, l'oeil perd son éclat, la
pupille se dilate et se porte en haut et en
dedans; l'ouïe tarde plus à
s'assoupir, mais le son paraît de plus en
plus lointain; bientôt il n'est plus
perçu qu'un simple bruit; les
idées s'entremêlent, s'effacent; la
voix hésite, balbutie; plus de perception
internes, plus d edouleur ni de plaisir; l
conscience du moi est suspendue, le sommeile
xiste.
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- Cette scène marche plus ou moins
vite; le besoin de sommeil est en rapport avec
la durée et les fatigues de la veille,
avec la qualité des déperditions
diurnes. (...)
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- C'est au début de la nuit que le
sommeil est le plus profond; il devient ensuite
calme et paisible; plus léger vers la fn,
il s'interrompt à la moindre cause. (...)
Nous avons vu que la respiration, la
circulation, la calorification, les
sécrétions sont diminuées
et Broussais
observe avec raison la suspension de
l'activité d'un organe souverain comme le
cerveau doit amener plutôt une
dépression des fonctions de la vie
végétative. Ajoutons que si l'on
engraisse en dormant beaucoup, c'est parce que
l'on respire moins; d'où la
prédominance des matériaux
hydrogénés et carburés dans
l'économie; le relâchement dans
lequel se trouvent les parties y favorise
l'accumulation des fluides et partant leur
accroissement en substance. Les diverses
fonctions de la vie de relation ne dorment pas
d'un sommeil également profond: les plus
faciles à éxciter sont celles de
l'intellect et les affections, puis les sens du
tact et de l'ouïe, enfin le sens de la vue
et les fonctions musculaires.
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- L'ouïe est le sens de la nuit; plus
elle est fine, plus le sommeil est léger;
une forte impression sur l'odorat peut
réveiller; le sens le plus engouri est le
toucher, qui ne peut s'exercer sans le concours
du mouvement musculaire spontané Le
sommeil ne détruit point toute
communication entre le cerveau et le monde
extérieur, autrement le réveil
serait impossible; ce qui prouve la persistance
de la faculté de percevoir et sentir,
c'est que le réveil
déterminé, non toujours par
l'intensité d el'impression, mais souvent
par le rapport qu'elle a avec les habitudes, les
passions, etc. La mère se dresse dans son
lit au moindre cri de son enfnat. Les
rêves sont eux-mêmes ou des
intuitions sensorielles ou les produits de
l'exercie partiel et désordonné de
quelques facultés de l'âme.
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- Le réveil est dû au retour
progressif de l'activité sensorielle et
du mouvement volontaire: il s'accomplit par une
gradation de phénomènes inverses
de ceux qui amènent le sommeil complet:
les msucles soumis à la volonté
recouvrent leur ressort
par des pandiculations, ceux de la repsiration
par des soupirs et des
bâillements; les yeux ont
besoin de frottements légers pour
reprendre leur vivavcité; les perceptions
de l'ouïe sont indistinctes, les
idées confuses et vagues, etc. Presque
toujours , après le réveil
consommé, on éprouve le besoin des
exonérations, le besoin d'uriner,
d'expectorer, d'éternuer, d'aller
à la selle. Le reveil a lieu en vertu de
la loi de priodicité: mais il
dépend aussi de la durée du
sommeil, et surtout de l'habitude prise de
s'éveiller à une certaine heure;
du reste les excitations de dehors se
multiplient vers le matin et contribuent, avec
l'accumulation des matières
excrémentielles à rétablir
les mouvements excentriques de l'organisme.
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