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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
13 février 2011
Publications
de l'Académie des Sciences
d'Outre-Mer
René, Frédéric, Alexandre TRAUTMANN
1875-1956
 
par Robert Cornevin
 
Hommes et destins
Dictionnaire biographique d'Outre-Mer
tome 1

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René Trautmann est né le 16 novembre 1875 à Boën-sur-Lignon (Loire) dans une famille d'origine alsacienne par son père, géomètre expert à la Compagnie des chemins de fer du P.L.M., et bourguignonne par sa mère, fille de commerçants de l'Yonne.
 
Il effectue ses études à Clamecy, Cosne, Melun, Dijon suivant les résidences de son père. Il passe la première partie du baccalauréat à Dijon (1892) la deuxième partie Lettres-philosophie et Philosophie-Mathématiques à Paris respectivement en 1893 et 1894. Il fait ensuite sa première année de Médecine à Dijon (1895-96) puis le service militaire dans la même ville (soldat de 2° classe au 27e R.I.). Après un passage à l'Ecole annexe de Médecine Navale de Toulon (1897-98), il passe en 1898 le Concours d'entrée à l'Ecole du service de santé de la Marine de Bordeaux (1898) où il va terminer ses études. Sa thèse de physiologie soutenue en 1901 porte sur le bâillement. En 1902, diplômé de 1'Ecole de Médecine coloniale de Bordeaux, il est médecin aide-Major de 2° classe et part au Congo où il séjourne successivement à Libreville, Loango, Brazzaville, N'Djolé. De mai à août 1905, il est attaché à la mission d'inspection confiée à Savorgnan de Brazza à la suite des scandales des compagnies concessionnaires.
 
Durant son congé en France de 1906-1907, il est détaché à l'institut Pasteur de Paris. Il y retournera en 1909 après son deuxième séjour au Congo.
 
Après sept ans de Congo, il va servir six années en A.O.F., d'abord comme directeur du Parc vaccinogène et du laboratoire de batériologie de Kindia puis, de 1913 à 1916, à Bamako, comme directeur du laboratoire de bactériologie. Pendant son congé de 1913, il avait de nouveau fréquenté l'Institut Pasteur de Paris, puis participé à Rabat à la création de l'Institut Pasteur.
 
Durant la première guerre mondiale, il était médecin-chef d'ambulance puis chef du service des évacuations d'un H.U.A. (Somme, Aisne). Il fut décoré de la Croix de guerre avec citation à l'ordre du service de santé de l'armée (1917), chevalier de la Légion d'Honneur en 1918.
 
Dès la fin de la guerre, il repart au Dahomey et effectue deux séjours comme médecin-chef de l'hôpital de Cotonou (1919-1924). De 1924 à 1926 il séjourne à Paris, détaché au ministère des Pensions puis à l'institut prophylactique Vernes. Il est promu officier de la Légion d'Honneur.
 
Il part ensuite à Madagascar (1927) où il est d'abord médecin du SMOTIG (Service de la main-d'œuvre des travaux d'intérêt général) puis directeur de l'institut prophylactique des maladies vénériennes qui vient d'être créé. Il inaugure à Madagascar lé dépistage de la syphilis par la méthode Vernes. Cet institut fut ransformé sous son impulsion en institut d'hygiène sociale, qui traitait également paludisme et tuberculose.
 
Promu médecin-colonel le 23 juin 1930, il quitte Madagascar en 1932 et prend sa retraite en 1934. Rayé des cadres en 1939, il se retire à Bordeaux où il meurt le 25 mars 1956.
 
Publications scientifiques
 
En dehors de sa thèse, on lui doit de nombreux articles scientifiques dans le bulletin de la société de pathologie exotique dont il était membre.
 
Trypanosomiase humaine et pneumonie (1920) Notes sur la maladie du sommeil en Guinée (1912) ; Inoculation positive de Trypanosoma Czalboni à un Cercopithecus Patas (1914).
 
Notes sur la syphilis à Madagascar. Arch. Inst. prophylactique, 1929, p. 303332
 
Un cas typique de tabès. Bull. Soc. sc. médic. malg., P.V. 26 décembre 1930, et P.V. 1931, p. 50.
 
Aperçu de la lutte entreprise contre la syphilis à Madagascar Arch. Inst. prophyl., 1931, p. 531-532..
 
Note sur la sérofloculation au Péréthynol, Arthur Vernes, chez les lépreux, Arch. inst. prophyl. 1931, p. 531-534.
 
A. Vernes, R. Bricq et R. Trautmann. Adaptation du matériel de Syphilimétrie à la pratique coloniale. Arch. Inst. prophyl., 1930, p. 69-81.
 
Service de la main-d'oeuvre des travaux d'intérêt général; rapport médical annuel pour 1927. Ann. de médecine et pharmacie coloniales, 1929, p. 344368.
 
Travaux ethographiques et littéraires
 
Sur le plan littéraire, on lui doit une réponse au livre de René Maran Au pays de Batouala: Noirs et Blanc en Afrique (avec une préface de Pierre Mille) Payot 1922, 254 p.
 
Son séjour au Dahomey lui avait permis d'écrire: La littérature populaire à la côte des Esclaves, contes, proverbes, devinettes.
Institut d'Ethnologie, Paris 1927, int, VII. 105 p.
 
On lui doit par ailleurs: La divination à la côte de esclaves et à Madagascar le Vodou-Fa, le Sikidy, Larose, 1940, 155 p.
et un recueil de contes Boulots Chacal du Mayombe Delmas, Bordeaux 1944, 217 p.
Romicous en Afrique (Radot 1926).
Tu y reviendras (Radot, 1927).

René Trautman wrote the first thesis on yawning in French which was presented in 1901 in Bordeaux. He was a military physician and worked all his life in Africa. In 1921, René Maran, a black author from Martinique working as a colonial civil servant in French Equatorial Africa, wrote a narrative of the sentimental adversities and the dramatic end of an African dignitary, the Mokoundji Batouala. It was the first Negro-African novel in French literature, awarded the prestigious Goncourt prize in 1921 (two years after Proust), for which Léopold Senghor spoke about Maran as a precursor of Negritude. The publication of this book created a scandal in colonial circles but achieved great commercial success with translations in several languages.
 
In reaction, André Trautmann published the following year his response - "Au pays de batouala" - in which he denounces Maran's comments and offers another vision of the situation in Oubangui, taking up the defense of colonization.
 
En 1921, René Maran (1887-1960), auteur noir martiniquais, fonctionnaire colonial en AEF, écrit le récit des mésaventures sentimentales et de la fin dramatique d'un notable africain, le Mokoundji Batouala. C'est le premier roman négro-africain de la littérature française, couronné par l'attribution du prix Goncourt en 1921 (deux ans après Proust) pour lequel Léopold Senghor a parlé de Maran comme d'un précurseur de la négritude.
 rene maran
 
La parution de ce livre créa un scandale dans les milieux coloniaux mais obtint un beau succès commercial avec des traductions en plusieurs langues. En réaction, André Trautmann publia l'année suivante sa réponse : « Au pays de batouala » où il dénoncait les propos de Maran et offrait une autre vision de la situation en Oubangui, faisant une apologie de la colonisation.

René Maran naît le 5 novembre 1887 dans une famille de fonctionnaires coloniaux originaire de Guyane. Il passe le début de son enfance à Fort-de-France en Martinique. Puis va passer deux années au Congo où travaille son père, avant d'être envoyé suivre ses études dans le sud-ouest de la France, à Talence, puis Bordeaux, où il vit à l'internat et côtoie, parmi d'autres, un certain Félix Eboué, futur gouverneur de l'AEF.
 
Elève brillant, (il lui est arrivé d'avoir un 20/20 en dissertation française), Maran tâte la poésie à l'âge de 16 ans. A 18, il collabore à la revue "les lettres françaises", et s'interesse à de nombreux sports. On est en 1905, et Maran entame des études de droit.
 
Il publie en 1909 son premier recueil de poèmes, puis rejoint son père qui travaille toujours en Afrique, au Congo. Malgré le décès de ce dernier, Maran continue de vivre sur le continent africain, où il est fonctionnaire colonial. Il a plein de projets littéraires (romans, poèmes, pièce de théâtre etc). A la fin de l'année 1912, son second recueil de poèmes qui s'intitule "la vie intérieure" , est édité. La critique est bonne, c'est le succès pour René Maran, qui lance aussitôt un nouveau chantier. Il s'agit de décrire la vie de "Batouala le Mokondji, chef de tribu".
 
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photographie © Harlingue-Viollet. Albin Michel
 
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