- René Trautmann est né le 16
novembre 1875 à Boën-sur-Lignon
(Loire) dans une famille d'origine alsacienne
par son père, géomètre
expert à la Compagnie des chemins de fer
du P.L.M., et bourguignonne par sa mère,
fille de commerçants de l'Yonne.
-
- Il effectue ses études à
Clamecy, Cosne, Melun, Dijon suivant les
résidences de son père. Il passe
la première partie du baccalauréat
à Dijon (1892) la deuxième partie
Lettres-philosophie et
Philosophie-Mathématiques à Paris
respectivement en 1893 et 1894. Il fait ensuite
sa première année de
Médecine à Dijon (1895-96) puis le
service militaire dans la même ville
(soldat de 2° classe au 27e R.I.).
Après un passage à l'Ecole annexe
de Médecine Navale de Toulon (1897-98),
il passe en 1898 le Concours d'entrée
à l'Ecole du service de santé de
la Marine de Bordeaux (1898) où il va
terminer ses études. Sa thèse de
physiologie soutenue en 1901 porte sur le
bâillement.
En 1902, diplômé de 1'Ecole de
Médecine coloniale de Bordeaux, il est
médecin aide-Major de 2° classe et
part au Congo où il séjourne
successivement à Libreville, Loango,
Brazzaville, N'Djolé. De mai à
août 1905, il est attaché à
la mission d'inspection confiée à
Savorgnan de Brazza à la suite des
scandales des compagnies concessionnaires.
-
- Durant son congé en France de
1906-1907, il est détaché à
l'institut Pasteur de Paris. Il y retournera en
1909 après son deuxième
séjour au Congo.
-
- Après sept ans de Congo, il va servir
six années en A.O.F., d'abord comme
directeur du Parc vaccinogène et du
laboratoire de batériologie de Kindia
puis, de 1913 à 1916, à Bamako,
comme directeur du laboratoire de
bactériologie. Pendant son congé
de 1913, il avait de nouveau
fréquenté l'Institut Pasteur de
Paris, puis participé à Rabat
à la création de l'Institut
Pasteur.
-
- Durant la première guerre mondiale,
il était médecin-chef d'ambulance
puis chef du service des évacuations d'un
H.U.A. (Somme, Aisne). Il fut
décoré de la Croix de guerre avec
citation à l'ordre du service de
santé de l'armée (1917), chevalier
de la Légion d'Honneur en 1918.
-
- Dès la fin de la guerre, il repart au
Dahomey et effectue deux séjours comme
médecin-chef de l'hôpital de
Cotonou (1919-1924). De 1924 à 1926 il
séjourne à Paris,
détaché au ministère des
Pensions puis à l'institut prophylactique
Vernes. Il est promu officier de la
Légion d'Honneur.
-
- Il part ensuite à Madagascar (1927)
où il est d'abord médecin du
SMOTIG (Service de la main-d'uvre des
travaux d'intérêt
général) puis directeur de
l'institut prophylactique des maladies
vénériennes qui vient d'être
créé. Il inaugure à
Madagascar lé dépistage de la
syphilis par la méthode Vernes. Cet
institut fut ransformé sous son impulsion
en institut d'hygiène sociale, qui
traitait également paludisme et
tuberculose.
-
- Promu médecin-colonel le 23 juin
1930, il quitte Madagascar en 1932 et prend sa
retraite en 1934. Rayé des cadres en
1939, il se retire à Bordeaux où
il meurt le 25 mars 1956.
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- Publications scientifiques
-
- En dehors de sa
thèse, on lui doit de nombreux
articles scientifiques dans le bulletin de la
société de pathologie exotique
dont il était membre.
-
- Trypanosomiase humaine et pneumonie (1920)
Notes sur la maladie du sommeil en Guinée
(1912) ; Inoculation positive de Trypanosoma
Czalboni à un Cercopithecus Patas
(1914).
-
- Notes sur la syphilis à Madagascar.
Arch. Inst. prophylactique, 1929, p. 303332
-
- Un cas typique de tabès. Bull. Soc.
sc. médic. malg., P.V. 26 décembre
1930, et P.V. 1931, p. 50.
-
- Aperçu de la lutte entreprise contre
la syphilis à Madagascar Arch. Inst.
prophyl., 1931, p. 531-532..
-
- Note sur la sérofloculation au
Péréthynol, Arthur Vernes, chez
les lépreux, Arch. inst. prophyl. 1931,
p. 531-534.
-
- A. Vernes, R. Bricq et R. Trautmann.
Adaptation du matériel de
Syphilimétrie à la pratique
coloniale. Arch. Inst. prophyl., 1930, p.
69-81.
-
- Service de la main-d'oeuvre des travaux
d'intérêt général;
rapport médical annuel pour 1927. Ann. de
médecine et pharmacie coloniales, 1929,
p. 344368.
-
- Travaux ethographiques et
littéraires
-
- Sur le plan littéraire, on lui doit
une réponse au livre de René Maran
Au pays de Batouala: Noirs et Blanc en Afrique
(avec une préface de Pierre Mille) Payot
1922, 254 p.
-
- Son séjour au Dahomey lui avait
permis d'écrire: La littérature
populaire à la côte des Esclaves,
contes, proverbes, devinettes.
- Institut d'Ethnologie, Paris 1927, int, VII.
105 p.
-
- On lui doit par ailleurs: La divination
à la côte de esclaves et à
Madagascar le Vodou-Fa, le Sikidy, Larose, 1940,
155 p.
- et un recueil de contes Boulots Chacal du
Mayombe Delmas, Bordeaux 1944, 217 p.
- Romicous en Afrique (Radot 1926).
- Tu y reviendras (Radot, 1927).
-
René Trautman wrote
the first thesis on yawning in French which was
presented in 1901 in Bordeaux. He was a military
physician and worked all his life in Africa. In
1921, René Maran, a black author from
Martinique working as a colonial civil servant
in French Equatorial Africa, wrote a narrative
of the sentimental adversities and the dramatic
end of an African dignitary, the Mokoundji
Batouala. It was the first Negro-African novel
in French literature, awarded the prestigious
Goncourt prize in 1921 (two years after Proust),
for which Léopold Senghor spoke about
Maran as a precursor of Negritude. The
publication of this book created a scandal in
colonial circles but achieved great commercial
success with translations in several languages.
-
- In reaction,
André Trautmann published the following
year his response - "Au pays de batouala" - in
which he denounces Maran's comments and offers
another vision of the situation in Oubangui,
taking up the defense of
colonization.
-
- En 1921, René
Maran (1887-1960),
auteur noir martiniquais, fonctionnaire colonial
en AEF, écrit le récit des
mésaventures sentimentales et de la fin
dramatique d'un notable africain, le Mokoundji
Batouala. C'est le premier roman
négro-africain de la littérature
française, couronné par
l'attribution du prix Goncourt en 1921 (deux ans
après Proust) pour lequel Léopold
Senghor a parlé de Maran comme d'un
précurseur de la
négritude.
-
-
- La parution de ce livre
créa un scandale dans les milieux
coloniaux mais obtint un beau succès
commercial avec des traductions en plusieurs
langues. En réaction, André
Trautmann publia l'année suivante sa
réponse : « Au pays de batouala
» où il dénoncait les propos
de Maran et offrait une autre vision de la
situation en Oubangui, faisant une apologie de
la colonisation.
-
- René Maran
naît le 5 novembre 1887 dans une famille
de fonctionnaires coloniaux originaire de
Guyane. Il passe le début de son enfance
à Fort-de-France en Martinique. Puis va
passer deux années au Congo où
travaille son père, avant d'être
envoyé suivre ses études dans le
sud-ouest de la France, à Talence, puis
Bordeaux, où il vit à l'internat
et côtoie, parmi d'autres, un certain
Félix Eboué, futur gouverneur de
l'AEF.
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- Elève brillant,
(il lui est arrivé d'avoir un 20/20 en
dissertation française), Maran tâte
la poésie à l'âge de 16 ans.
A 18, il collabore à la revue "les
lettres françaises", et s'interesse
à de nombreux sports. On est en 1905, et
Maran entame des études de
droit.
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- Il publie en 1909 son
premier recueil de poèmes, puis rejoint
son père qui travaille toujours en
Afrique, au Congo. Malgré le
décès de ce dernier, Maran
continue de vivre sur le continent africain,
où il est fonctionnaire colonial. Il a
plein de projets littéraires (romans,
poèmes, pièce de
théâtre etc). A la fin de
l'année 1912, son second recueil de
poèmes qui s'intitule "la vie
intérieure" , est édité. La
critique est bonne, c'est le succès pour
René Maran, qui lance aussitôt un
nouveau chantier. Il s'agit de décrire la
vie de "Batouala le Mokondji, chef de tribu".
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- photographie ©
Harlingue-Viollet. Albin
Michel
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