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- Les
thèses en
latin
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- Fièvre
intermittente page 225
- 746 - Son diagnostic est évident par
lui-même; les distinctions en
différentes classes sont faciles à
faire, n'étant fondées que sur la
seule différence du tems que ce mal dure.
Il y en a quelquefois de septainaires exquises,
comme je l'ai vû.
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- 747 - Cependant il faut savoir qu'on appelle
en général fièvres de
Printems celles qui règnent depuis le
mois de Février jusqu'à celui
d'Août, & fièvres d'Automne
celles qui commencent en Août &
finissent en Février; cette distinction
est ,nécessaire à cause de la
différence qui se trouve, tant dans la
nature & les symptômes de ces deux
fièvres, que dans leur fin, leur
durée, leur traitement; d'ailleurs l'une
se change en l'autre.
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- 748 - Souvent même au commencement de
l'Automne elles imitent exactement les
fièvres continues à cause de la
longueur & du redoublement des accès;
cependant leur génie & leur cure sont
entièrement différens.
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- 749 - Elles commencent avec des
bâillements, des allongements, avec
lassitude, débilité, froid,
horreur, frisson, tremblement, paleur aux
extrêmités, respiration difficile,
anxiété, nausée,
vomissement, celerités,
débilité & petitesse du pouls.
Plus ces accidents sont considérables,
& plus il s'entrouve ensemble, plus la
fièvre, la chaleur & les autres
symptômes qui la suivent, sont mauvais;
tel est le premier degré de cette
fièvre, qui répond à
l'augment des fièvres continues & est
le plus dangereux de tous: alors l'urine est
ordinaire cruë & tenuë. En ouvrant
des cadavres de gens morts dans ce premier
degré de fièvre intermittente,
après des oppressions, des soupirs, des
langueurs, j'ai trouvé le poumon farci de
sang épais; dans cet état il
avoient toûjours le pouls petit,
fréquent,
dérèglé.
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- 750 - A cet état il en succède
un autre qui commence avec chaleur, rougeur, une
respiration forte, grande, libre, moins
d'anxiété, un pouls plus grand,
plus fort, une grande soif, grande douleur aux
articles & à la tête, le plus
souvent avec des urines rouges & qui
répond à l'état des
fièvres continuës.
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- 751 - On voit finir la maladie par de sueurs
souvent abondantes: tous les symtômes se
calment, les urines deviennent épaisses
& déposent un sédiment
ressemblant à de la brique broyée,
le sommeil, l'apyrexie, la lassitude, la
foiblesse surviennent.
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- 752 - Soucent elles
dégénèrent en
fièvres aiguës dangereurses, qui
viennent pour la plûpart de ce qu'on a mis
les fluides dans une chaleur & une agitation
trop grande.
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- 753 - Voici les effets de la fièvre
intermittente dans ses trois temps. Elle
endommage beaucoup les fibres des petits
vaisseaux & des viscères par la
stagnation, l'obstruction, la coagulation, le
mouvement, la dissolution, l'atténuation
qu'elle cause; de là non seulement les
vaisseaux s'affoiblissent, mais les liquides
dégénrèrent principalement
en ce que leurs parties sont moins
homogènes; & ne sont point
également mêlées; de ces
vices naît l'acrimonie des liqueurs: &
de toutes ces choses ensemble suit une grande
disposition aux sueurs qui affoiblit beaucoup
par perte de la viscosité même du
sang qui sort par elles; l'urine est alors
extêment épaisse, trouble, grasse,
semblable à celle de jument: telle est
aussi la salive: ainsi le sang étant
foible, dissous à peine lié &
privé de sa meilleure partie, celle qui
reste devient à la fois acre &
épaisse; c'est conséquemment par
le relâchement des vaisseaux,
l'épaississement & l'acreté
des liqueurs que ces fièvres,
lorsqu'elles durent long-tems,
dégénèrent quelquefois en
maladies chroniques, telles que le scorbut,
l'hydropysie, l'ictère, la
leucophlegmatie, les tumleurs schirreuses du bas
ventre & les maux qui s'ensuivent.
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Praelectiones
academicae in proprias institutiones rei
medicae
- Hermanni Boerhaave
- 1739 Gottingae Göttingen
(éd.) A. Vandenhoeck (imp.)
- edidit A.
Haller
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- Oscitatio - volume 4 -
586
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