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- De la
fièvre tierce
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- La fièvre tierce est celle qui
revient de deux jours l'un; elle est la plus
commune des intermittentes, les accès
ordinaires sont de six à douze heures,
& viennent assez régulièrement
à la même
heure....[...]
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- La fièvre tierce est de toutes les
intermittentes la moins à craindre, quand
elle n'a pas de fâcheux symtômes;
elle délivre quelques fois des malades de
bien des infirmités, comme
d'obstructions, de bouffissures & autres
maladies de langueur; mais
généralement il ne faut pas la
regarder comme salutaire; car si elle dure
longtemps, elle dérange toutes les
fonctions, les humeurs en deviennent plus acres,
& il n'est pas rare de voir la jaunisse
& l'hydropisie en être les suites. Ses
causes sont l'intempérance, les fruits de
mauvaise qualité, les brouillards, les
saisons pluvieuses, les lieux humides,
marécageux, &c.
- Les signes qui annoncent que la
fièvre est sur le point d'éclore
sont les douleurs de tête, l'insomnie, la
pâleur des ongles, les
bâillements, l'extension des bras
& autres parties, la soif, le froid des
extrêmités, la rareté du
pouls, quelques difficultés d'uriner,
quelques fois des urines abondantes.
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- Les signes qui paraissent dans les
commencements des paroxysmes & dans
l'augmentation, sont les douleurs de l'estomac,
celle des reins, des épaules, des jambes,
quelque fois de toutes les parties du corps; la
soif augmente, le frisson arrive, souvent suivi
d'inquiétude, de nausées & de
vomissements de matières insipides,
lesquelles, quand elles prennet leurs cours en
bas, excitent le flux du ventre. dans ces
occasions le pouls est concentré, petit,
fréquent, et quelquesfois plein &
rare.
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- Quand ces signes disparaissent, la chaleur
& la fièvre persistent
accompagnées de symptômes plus
violens que ceux d'uen fièvre continue;
il n'est pas rare de voir souvent de
l'assoupissment, d'autre fois un petit
délire, & fort souvent une violente
douleur de tête.
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- Toux ces accidents diminuent enfin dans le
déclin del 'accès, & se
terminent ou par un flux d'urines
rougeâtres qui déposent un
sédiment qui ressemble exactement
à de la brique pilée, qulquefois
écumeuses, & qui forment dessus une
pellicule qui s'attachent aux côtés
du verre; d'autrefois l'accès se termine
par des sueurs, rarement par l'insensible
transpiration; mais ces évacuations ne
terminet pas toujours la maladie; elle ne sont
souvent que terminer l'accès. La sueur
cependant doit être regardée ici
comme une évacuation critique; si on
l'interrompoit, l'accès suivnat en seroit
plus violent.
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- Le vomissement et la diarrhée sont
aussi quelquefois très favorables &
emportent souvent le mal; les urines procurent
rarement le même avantage. Les boutons qui
s'élèvent sur les lèvres
& aux environs de la boche, au-dedans du
nez, annoncent quelquefois la fin d'une
fièvre de printemps.
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- De la
fièvre quarte
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- La fièvre quarte apparaît
ordinairement en automne. Elle est la plus
opiniatre des fièvres
intermittentes.....
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- L'accès de fièvre quarte n'est
pas long; il ne dure pas ordinairement plus de
dix heures. après quelque tems il devient
plus court et ne dure quelquefois qu'une heure;
il commence par des bâillements,
accompagnés de l'extension des
membres, d'un frisson semblable à
celui qui vient d'un grand froid; ensuite tout
le corps; ensuite tout le corps tremble avec un
claquement desdents; le malade sent alors
très souvent un grand appétit;
d'autres fois il a des douleurs d'estomac &
des vomissements de matières aigres; la
chaleur qui succède au froid n'est pas si
grande que celle de la fièvre tierce;
dans le tems du frisson, le pouls est lent &
très petit, mais dans la chaleur, il
devient fort, fréquent, quelquefis
inégal : l'urine dans les premiers jours
est aqueuse & sans couleur: la sueur est
rarment copieuse, elle manque même le plus
souvent.....
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