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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
6 janvier 2004
 
Traité des maladies les plus fréquentes
et des remèdes propres à les guérir
Jean Adrien Helvetius (1661 - 1727)
Chez la Veuve Le Mercier Ed
Paris - 1734

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Jean Adrien Helvétius, nommé premier médecin de Louis XV après avoir publié cet ouvrage, fut aussi membre de la Sté Royale de Londres, de l'Académie des Sciences de Berlin.
 
page 368-369 tome 1
 
Le sommeil & les veilles, dépendent des différents états, où se trouvent les nerfs, & le cerveau. Lorsqu'ils sont tendus, les objets externes se communiquent par les organes jusqu'au siège du sentiment: & c'est ce qui cause les veilles. Lorsqu'au contraire, le cerveau & les nerfs se relâchent, ils deviennent moins susceptibles des impressions des objets: et de là naît le sommeil; ces deux états partagent les jours de l'homme, & lui sont absolument nécessaires; l'un pour réparer les forces, & l'autre pour fournir aux divers besoins de la vie.
 
Personne n'ignore, que rien n'accable tant la nature, & dissipe tant les esprits, que l'insomnie. Elle met, pour ainsi dire, le feu dans le sang; elle le dépouille de ses parties les plus douces, & les plus volatilles: de sorte qu'elle attire nécessairement des accidents fâcheux; si l'on ne prend soin de réparer la perte des esprits par le secours du sommeil. Pour le rappeller, on emploie ordinairement différents remèdes narcotiques, tels que la décoction & le syrop de pavot blanc ou l'opium, le laudanum, les pillules de Staerki, & la teinture anodine de Syndenham, le diascordium, la thériaque, les pillules de cynoglose, le philonium romanum, &c.

 page 8-9 tome 2
 
La cause des fièvres est un amas de matières crues, acides & salines, qui passent des premieres voies dans le sang, se mêlent avec ses parties, l'épaississent & ralentissent son mouvement : c'est ainsi que se forme le frisson. Mais après que les humeurs grossières ont été développées par la fermentation du sang, & par le mouvement continuel des parties solides, elles fermentent vivement avec le sels contenus dans la masse du sang; & causent ainsi la chaleur immodérée, qui suit toujours le frisson.
 
Pendant le froid, le visage, les lèvres & les ongles deviennent livides & pâles: la toux, les bâillements, & les extensions des membres sont fréquents: le pouls est petit, & concentré. Le Malade ressent des craquements & des grincements de dents; des tremblements & des frémissements de tout le corps. Il se trouve accablé, oppressé; il a le ventre tendu, & souffre une soif extraordinaire. Ces accidents diminuent peu à peu, & le Malade passe bien - tôt d'un grand froid, à la chaleur excessive de la fièvre. Alors il a le visage fort enflammé, & toutes les parties deviennent brûlantes; son pouls est dur et fréquent: il souffre des douleurs de tête, de reins, & de côté; souvent accompagnées d'une difficulté de respirer, & de toux. Ces symptômes, qui augmentent avec la fièvre, diminuent aussi avec elle: parce que ces matières étrangères sont enfin brisées, et dissoutes, par la fermentation du sang. Elles se vuident ensuite, soit par les selles, ou par les urines, soit par des crachements abondans; et le Malade revient dans son état naturel, jusqu'au retour de la fièvre.
helvetius traité maladies