- Jean Adrien Helvétius, nommé
premier médecin de Louis XV après
avoir publié cet ouvrage, fut aussi
membre de la Sté Royale de Londres, de
l'Académie des Sciences de Berlin.
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- page 368-369 tome 1
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- Le sommeil & les veilles,
dépendent des différents
états, où se trouvent les nerfs,
& le cerveau. Lorsqu'ils sont tendus, les
objets externes se communiquent par les organes
jusqu'au siège du sentiment: & c'est
ce qui cause les veilles. Lorsqu'au contraire,
le cerveau & les nerfs se relâchent,
ils deviennent moins susceptibles des
impressions des objets: et de là
naît le sommeil; ces deux états
partagent les jours de l'homme, & lui sont
absolument nécessaires; l'un pour
réparer les forces, & l'autre pour
fournir aux divers besoins de la vie.
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- Personne n'ignore, que rien n'accable tant
la nature, & dissipe tant les esprits, que
l'insomnie. Elle met, pour ainsi dire, le feu
dans le sang; elle le dépouille de ses
parties les plus douces, & les plus
volatilles: de sorte qu'elle attire
nécessairement des accidents
fâcheux; si l'on ne prend soin de
réparer la perte des esprits par le
secours du sommeil. Pour le rappeller, on
emploie ordinairement différents
remèdes narcotiques, tels que la
décoction & le syrop de pavot blanc
ou l'opium, le laudanum, les pillules de
Staerki, & la teinture anodine de Syndenham,
le diascordium, la thériaque, les
pillules de cynoglose, le philonium romanum,
&c.
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page 8-9 tome 2
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- La cause des fièvres est un
amas de matières crues, acides &
salines, qui passent des premieres voies dans le
sang, se mêlent avec ses parties,
l'épaississent & ralentissent son
mouvement : c'est ainsi que se forme le frisson.
Mais après que les humeurs
grossières ont été
développées par la fermentation du
sang, & par le mouvement continuel des
parties solides, elles fermentent vivement avec
le sels contenus dans la masse du sang; &
causent ainsi la chaleur
immodérée, qui suit toujours le
frisson.
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- Pendant le froid, le visage, les
lèvres & les ongles deviennent
livides & pâles: la toux, les
bâillements, & les extensions des
membres sont fréquents: le pouls est
petit, & concentré. Le Malade ressent
des craquements & des grincements de dents;
des tremblements & des frémissements
de tout le corps. Il se trouve accablé,
oppressé; il a le ventre tendu, &
souffre une soif extraordinaire. Ces accidents
diminuent peu à peu, & le Malade
passe bien - tôt d'un grand froid,
à la chaleur excessive de la
fièvre. Alors il a le visage fort
enflammé, & toutes les parties
deviennent brûlantes; son pouls est dur et
fréquent: il souffre des douleurs de
tête, de reins, & de
côté; souvent accompagnées
d'une difficulté de respirer, & de
toux. Ces symptômes, qui augmentent avec
la fièvre, diminuent aussi avec elle:
parce que ces matières
étrangères sont enfin
brisées, et dissoutes, par la
fermentation du sang. Elles se vuident ensuite,
soit par les selles, ou par les urines, soit par
des crachements abondans; et le Malade revient
dans son état naturel, jusqu'au retour de
la fièvre.
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