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Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier
 
 

mise à jour du
6 août 2006
Francois Achille Longet
1811 - 1871
Physiologiste, Professeur de physiologie à la Faculté
de médecine de Paris. Disciple de Magendie
Le bâillement dans son traité de physiologie 1861

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Le bâillement diffère du soupir plus par son mécanisme que par causes ou ses effets. Cet acte est réputé avoir lieu, de même que le soupir, quand l'économie éprouve le besoin d'accélérer l'hématose par l'introduction d'une grande quantité d'air; comme le soupir aussi, il est généralement suivi d'un sentiment de bien-être qui prouve que ce besoin a été satisfait. Mais, tandis que le soupir peut être volontaire, le bâillement est toujours involontaire.
 
Il est facile de simuler le bâillement; mais en vain ouvrira-t-on largement la bouche pour expirer une grande quantité d'air, en vain fera-t-on successivement deux ou trois inspirations profondes suivies de rapides expirations, en vain abaissera-t-on excessivement la mâchoire inférieure, on n'aura pas bâillé si le besoin n'en existait pas. Ce qui constitue essentiellement le bâillement, ce n'est donc pas l'un ou l'autre des phénomènes que nous venons d'indiquer, mais bien la sensation qui le provoque et le spasme qui l'accompagne. Produit aussi par une action réflexe du système nerveux central, il est indépendant de la volonté, et, s'il est possible de dissimuler quelques-unes de ses manifestations, il est presque impossible de l'étouffer complétement lorsque le besoin s'en fait sentir.
 
Le bâillement n'indique pas seulement une modification de l'hématose: il exprime aussi des sensations douloureuses de l'estomac, la faim ou l'excès de réplétion de cet organe, et il se manifeste souvent quand l'économie en général éprouve une sensation de torpeur, à l'approche du someil par exemple. Comme tous les phénomènes nerveux, le bâillement se produit souvent aussi par imitation.
 
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Ainsi, parmi les muscles inspirateurs, les sterno-cléido-mastoïdien et trapèze sont animés à la fois par la branche externe du spinal et par divers rameaux du plexus cervical ; le diaphragme, par le phrénique provenant des troisième, quatrième, cinquième et quelquefois sixième nerfs cervicaux; le grand dentelé, par le nerf respiratoire externe du tronc (Ch. Bell) qui vient des cinquième et sixième paires cervicales. Quand aux scalènes, au sous-clavier, à l'angulaire de l'omoplate, au rhomboïde, au grand dorsal, au grand pectoral, au petit pectoral, qui agissent aussi dans l'inspiration et dont plusieurs reçoivent des filets du plexus cervical, leurs nerfs principaux leur sont surtout envoyés par le plexus brachial. Ce sont les nerfs intercostaux qui se distribuent aux muscles intercostaux externes, à la portion sternale des intercostaux internes, aux surcostaux et aux petits dentelés postérieurs supérieurs, en général réputés aussi muscles inspirateurs.
 
Parmi les muscles qui concourent à l'expiration, nous voyons les intercostaux internes dans toute la portion osseuse des côtes, les sous-costaux, le triangulaire du sternum, les muscles obliques et transverses de l'abdomen être animés pal les nerfs intercostaux et le plexus lombaire. Les sept premiers de ces nerfs se rendent aux muscles expirateurs du thorax qui viennent d'être mentionnés, tandis que les cinq autres se divisent à la fois dans plusieurs de ces muscles et dans ceux de la paroi abdominale antérieure dont font partie les muscles obliques et transverses. La branche antérieure du premier nerf lombaire complète la distribution nerveuse à ces derniers muscles, qui forment à l'abdomen une paroi contractile clout le triple usage consiste à abaisser les côtes, à les tirer en dedans, et à refouler, vers le diaphragme, les viscères abdominaux que ce muscle membraneux avait déprimés et portés en avant lors de l'inspiration.
 
Il nous faut enfin mentionner encore les muscles sus-hyoidieus (comme géniohyoïdien, mylo-hyoïdien, ventre antérieur du digastrique), qui, animés par l'hypoglosse et par la racine motrice du trijumeau, abaissent la mâchoire inférieure dans les grandes inspirations, dans le bâillement, etc.; puis aussi les muscles scapulo-hyoïdien, sterno-thyroïdien et sterno-hyoïdien, qui, recevant leurs nerfs de l'anastomose de l'hypoglosse avec la branche descendante interne du plexus cervical, concertent leurs contractions avec celles des muscles précédents, de manière à faire concorder la fixation de l'os hyoïde et l'abaissement du larynx avec l'abaissement de la mâchoire inférieure. C'est ce qui a lieu dans le bâillement, dans les inspirations difficiles, où en même temps on voit se soulever le thorax et le épaules. Pendant l'agonie, les mouvements alternatifs de va-et-vient ou d'élévation et d'abaissement du larynx nous ont surtout paru des plus manifestes.
 
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Effets produits par la suspension de la respiration, l'insuffisance ou la viciation de l'air
 
Quant à l'homme, lorsque sa respiration est brusquement interrompue, comme dans les cas de submersion, de strangulation, d'enfouissement sous la terre, etc. un sentiment d'angoisse inexprimable se manifeste presque aussitôt, c'est-à-dire après trente ou quarante secondes; au bout d'une minute ou d'une minute et demie, la face est déjà bleuâtre, les fonctions cérébrales sont obtuses; enfin l'affaissement complet, avec cessation de la respiration et de la circulation, ne tarde pas à arriver. Si, au contraire, le patient a pu encore introduire dans ses poumons une petite quantité d'air, et si l'asphyxie est un peu moins rapide, il y a un sentiment de constriction pénible vers le larynx et le sternum , des bâillements, des pandiculations, des efforts inutiles de respiration, avec éblouissements, bourdonnements d'oreilles, vertiges bientôt suivis de perte complète de connaissance. La face et les lèvres sont tuméfiées et livides, les yeux humides et saillants, les conjonctives injectées; les veines jugulaires sont distendues par le sang qu'elles renferment le nez, les oreilles, les mains et les pieds ont une teinte violacée; toute la peau présente des marbrures et des sugillations; les mouvements du coeur, inégaux, intermittents, s'affaiblissent de plus en plus; enfin les mouvements respiratoires, de plus en plus rares, cessent bientôt tout à fait, et presque aussitôt survient la cessation des battements du coeur. L'individu est alors dans une immobilité complète, et son état ne paraît différer de la mort que par la conservation de la chaleur animale et par l'absence de toute roideur.

 

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"François Achille Longet, a noted Parisian physician and physiologist, performed many experiments on different animals and supported Flourens's thesis that the hemispheres lacked a motor function." Garrison, MacHenry, History of neurology