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- Page 103 Association des
idées et des mouvements :
- [...] l'enchâinement des
idées et des mouvements peut devenir
aussi intime que celui des idées entre
elles, et ici il arrive réellement que,
quand une idée et un mouvement ont
été fréquemment
associés ensemble, le second se joint
souvent involontairernent à la
première. C'est cet enchaînement
qui fait que nous fermons les yeux malgré
nous, quand un mouvement menaçant
s'opère devant nous, même lorsqu'un
étranger passe sa main devant notre
figure; que nous nous accoutumons à ne
point exprimer certaines idées sans les
accompagner de certains gestes, que nous portons
involontairement les mains en avant lorsqu'un
corps menace de tomber sur nous. En
général, plus il arrive souvent
à des idées et à des
mouvements de s'offrir volontairement ensemble
et plus il est facile aux mouvements de
s'exécuter à l'occasion des
idées qui les rappellent, plus ils sont
soustraits à l'empire de la
volonté. Ce mode d'enchaînement ne
joue pas un moins grand rôle dans la
mécanique et les arts que l'association
des mouvements entre eux. L'association des
mouvements entre eux ne peut s'expliquer que par
un écoulement de l'influx
cérébral rendu plus facile suivant
une certaine direction; l'enchaineinent des
idées et des mouvements semble annoncer
qu'à chaque idée il se
développe, dans l'appareil destiné
à la traduire par des mouvenients, une
tendance au mouvement, à laquelle
l'exercice et l'habitude font prendre un si
grand développement, qu'au lieu de rester
simple disposition, comme elle le fait dans les
cas ordinaires , elle entre en action toutes les
fois que l'occasion se présente. Le
bâillement peut servir d'exemple à
cet égard. Il suffit d'y penser pour
bâiller, lorsque la disposition à
cet acte existe. Quelle liaison y a-t-il
entre l'image d'un homme bâillant qui se
produit dans le cerveau et le mouvement
involontaire du bâillement ? Comment
se fait-il que, parmi tant d'images, il n'y ait
que celle-là qui provoque les mouvements
du bâillement? C'est une preuve manifeste
que l'idée d'un mouvement suffit seule
pour produire une tendance dans l'appareil
chargé de la mettre à
exécution, pour déterminer un
courant du principe nerveux dans cette
direction. Mais on pourrait citer plusieurs
exemples analogues. Personne n'ignore que les
spectateurs d'un assaut ou d'un duel
accompagnent chaque passe d'un léger
mouvement involontaire de leur corps. Le jeu de
quilles fournit matière à la
même remarque. De là vient aussi
que, quand nous nous trouvons sur de grandes
hauteurs, et dans une situation dangereuse, nous
sentons en nous quelque chose qui nous pousse
à nous précipiter. C'est encore
ici que se place le penchant à
l'imitation des mouvements. On a beau vouloir
garder son sérieux, si l'on pense sans
cesse au rire, on finit par rire, comme les
enfants qui, avant de rire, regardent si ceux
qui les entourent rient. Il arrive souvent que,
longtemps après avoir été
témoin d'une scène plaisante, on
éclate encore de rire, si l'on voit
quelqu'un rire en cachette ou faire des efforts
pour s'en abstenir. Enfin, les personnes
sujettes aux spasmes en éprouvent
lorsqu'elles deviennent témoins
d'accès convulsifs : ce
phénomène n'est pas rare dans les
hôpitaux. La tendance à des
mouvements qui nait d'idées de mouvements
a été comparée par Chevreul
aux oscillations d'un pendule qu'on tient
à la main.....
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- Page 279 de l'influence
des nerfs sur la respiration :
- [...] Le bâillement est
une inspiration lente et profonde, suivie
d'expiraton lente, et à laquelle
participent les muscles respiratoires de la face
qui dépendent du nerf facial. La bouche
est largement ouverte, mouvement que dirige
aussi le nerf facial, par le moyen du muscle
digastrique. Le bâillement a lieu
d'ordinaire à la suite des fatigues; il
arrive fréquemment surtout chez les
personnes dont le sytème nerveux est
irrité et affaibli, chez celles qui ont
envie de dormir, et au début d'une
fièvre. On a prétendu qu'il
provenait d'obstacle de la petite circulation:
cette supposition me paraît absolument
fausse.
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- Page 770 la moelle
allongée:
- [...] Les cordons ronds (funiculi
teretes) se montrent, dans les cordons
grêles, comme parois latérales de
la moelle épinière,
pénètrent entre ces mêmes
cordons, dans le sinus rhomboïdal, se
portent en avant, séparés l'un de
l'autre par la scissure de ce sinus, dont ils
forment le fond, et se continue jusqu'au
pourtour antérieur et inférieur de
l'aqueduc.
- Quant à ce qui concerne les forces de
la moelle allongée, je dois d'abord faire
remarquer que cet organe participe, en
général, aux
propriétés de la moelle
épinière. Il jouit, comme elle, du
pouvoir réflectif; nulle partie
même du système nerveux entier
n'est plus disposée que lui à
produire des mouvements réflexes car les
nerfs qui en naissent sont, de tous, ceux qui en
déterminent avec le plus de
facilité. La moelle allongée fait
partie de l'appareil moteur, et aucune autre
portion du système nerveux n'exerce
autant d'influence qu'elle sur la production des
mouvements ; toutes les fois qu'on l'irrite , il
survient des convulsions dans le tronc entier,
que ses lésions frappent également
de paralysie. Mais les propriétés
suivantes sont ce qui la distingue de toutes les
autres parties des organes centraux:
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- Elle est la source de tous les mouvements
respiratoires, comme le prouvent les
expériences de Legallois. Quand on
détruit le cerveau d'avant en
arrière, chez un animal, la respiration
ne cesse qu'au moment où l'un atteint la
moelle allongée. C'est donc dans cet
organe que réside la source des
inspirations périodiques, et de tous les
changements que la respiration éprouve
par suite des irritations qui agissent sur les
nerfs sensitifs des membranes muqueuses. Les
passions influent sur elle en excitant tous les
nerfs respiratoires, le facial excepté ;
en elle se trouve le principe provocateur des
mouvements qui accompagnent ou
déterminent l'action de pleurer ou le
rire, le hoquet, les soupirs, le
bâillement, la toux, le vomissement,
mouvements dans lesquels le système
entier des nefs respiratoires et du nerf facial
sont toujours affectés. De même que
leur point de départ est à la
moelle allongée dans les passions, de
même aussi ils peuvent être
provoquées par une action du sensorium
sur cet organe, et ils le sont même
souvent par de simples idées, comme les
pleurs, le rire, le bâillement.
La disposition à bâiller
paraît exister toujours lorsque les
parties centrales du système nerveux se
trouvent dans un état de lassitude : si
alors l'idée du bâillement se
présente à l'esprit, parce que
nous voyous d'autres personnes bâiller,
cette propension se réalise, et nous
bâillons. Dans ce mouvement, il y a
affection du système des nerfs
respiratoires et du nerf facial, tant des
branches de ce dernier qui se portent à
la face, que de celle qui répand dans le
muscle digastrique.......
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- Johannes Peter
Muller (1801-1858) was professor of
physiology and anatomy at Berlin University from
1833 until his death in 1858. He became famous
for his research in various fields, including
embryology, pathology, biochemistry, comparative
anatomy, psychology and marine zoology. He also
proposed the physiological law of specific
energies in 1840, which dictates that each
sensory nerve produces its own specific
sensation to a stimulus.
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- ". . . (T)he same cause, such as
electricity, can simultaneously affect all
sensory organs, since they are all sensitive to
it; and yet, every sensory nerve reacts to it
differently; one nerve perceives it as light,
another hears its sound, another one smells it;
another tastes the electricity, and another one
feels it as pain and shock. One nerve perceives
a luminous picture through mechanical
irritation, another one hears it as buzzing,
another one senses it as pain. . . He who feels
compelled to consider the consequences of these
facts cannot but realize that the specific
sensibility of nerves for certain impressions is
not enough, since all nerves are sensitive to
the same cause but react to the same cause in
different ways. . . Sensation is not the
conduction of a quality or state of external
bodies to consciousness, but the conduction of a
quality or state of our nerves to consciousness,
excited by an external cause."
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