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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
17 janvier 2010
 
Biographie
de LF Calmeil
Recherches sur la structure, les fonctions
et le ramollissement de la moelle épinière
Louis-Florentin Calmeil
1828
 
Expériences physiologiques sur les animaux
tendant à faire connaître le temps durant lequel ils peuvent être sans danger privés de respiration, soit à l'époque de l'accouchement, lorsqu'ils n'ont point encore respiré, soit à différents âges après leur naissance
César Julien Legallois 1835

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La moelle épinière préside aux phénomènes de la respiration, et ces phénomènes ne sont point sous la dépendance de l'encéphale. L'on peut sur un animal vivant enlever le cerveau et le cervelet sans suspendre l'action de la glotte, du diaphragme, des muscles pectoraux et du poumon.
 
Certaines portions de la moelle épinière n'exercent pas d'influence notable sur la respiration. Ainsi l'on peut couper le prolongement rachidien en travers, au-dessous de l'origine de la dernière paire des nerfs intercostaux, sans modifier cette fonction.
 
Mais la moelle alongée, la moelle cervicale et la moelle dorsale, qui donnent naissance aux nerfs respiratoires (nerfs intercostaux, phréniques on diaphragmatiques; spinal ou respiratoire supérieur du tronc (Bell); respiratoire externe du thorax (Bell); pneumogastriques, et portion dure de la septième paire ou nerf respiratoire de la face (Bell), jouent un rôle important dans le mécanisme de la respiration. Coupez sur un jeune chien ou sur un jeune chat la moelle épinière un peu au-dessus de l'origine de la première paire intercostale, vous ferez à peu près cesser le jeu de toutes les côtes. L'animal continue à respirer par le secours des nerfs spinal, phréniques, respiratoire externe du thorax, pneumogastriques, respiratoire de la face.
 
Pratiquez une seconde section à la hauteur de la seconde paire cervicale, de manière à laisser au-dessous de l'incision le spinal, le phrénique, le respiratoire externe du thorax; vous paralysez le diaphragme, les muscles du cou et des épaules; les mouvemens de la glotte et de la face persistent seuls.
 
Une troisième section, effectuée immédiatement au-dessus de l'origine des pneumogastriques, fait disparaltre les mouvemens de la glotte, et la respiration s'éteint sans retour; mais les bâillemens persistent toujours. Enfin ils cessent aussitôt que vous portez le scalpel sur le point où s'implantent les racines de la septième paire. Il n'est pas toujours facile de pratiquer avec succès ces diverses expériences sur le même animal; mais si l'on prend la peine d'attaquer sur des animaux différens, toutes les portions de moelle qui correspondent aux nerfs respiratoires, l'on voit que chaque retranchement suspend l'action des muscles que ces nerfs étaient destinés à animer.
 
L'origine des phénomènes de la respiration siége donc dans la moelle alongée, la moelle cervicale et la moelle dorsale. Il reste maintenant à déterminer si chaque point des trois portions de la moelle que nous venons de désigner, puise en lui-même le principe de son action, ou si ce principe émane d'un seul point d'où il serait transmis aux autres comme d'un centre commun.
 
lf calmeil
 
Nous avons dit, en parlant des mouvemens volontaires, que chez les animaux entiers et peu éloignés de l'homme, le point de départ, le foyer principal de ces mouvemens se trouve dans le cerveau, et que les muscles qui puisent leurs nerfs dans la moelle épinière, qui est surtout un organe de transmission, cessent, dans le plus grand nombre des cas, de se mouvoir spontanément dès qu'il n'existe plus de communication libre entre le prolongement rachidien et l'encéphale; de même les portions de moelle d'où émanent les nerfs pneumogastriques, spinal phréniqnes, respiratoire externe du thorax et intercostal n'exercent par eux-mêmes aucune influence réelle sur les mouvemens, respiratoires, et elles empruntent cette influence à la moelle alongée.
 
Enlevez sur un jeune chien le cerveau et le cervelet; retranchez couche par couche, de haut en bas, la moelle alongée; lorsque vous arriverez à une faible distance de l'origine de la huitième paire, les mouvemens de la glotte, des épaules, du diaphragme, des muscles intercostaux s'arrêteront d'une manière brusque, et l'animal périra asphyxié. Cependant l'origine des nerfs pneumogastriques, diaphragmatiques, spinal, respiratoire externe du thorax, dorsaux a été respectée. Ainsi, les mouvemens respiratoires découlent d'un seul point aussi bien que les mouveinens volontaires; et la moelle alongée est, à l'égard des premiers, ce qu'est le cerveau à l'égard des seconds. Plut de mouvemes volontaires dès que la moelle épinière ne communique plus avec le cerveau, plus de mouvemens d'inspiration dès que la moelle cervicale est séparée de la moelle alongée mais, de même qu'après l'ablation du cerveau les excitations de la moelle épinière ont quelquefois provoqué des mouvemens volontaires, de même, et d'après l'observation de M. Flourens après le retranchement de la moelle alorigée, les excitations de la moelle cervicale entretiennent pendant quelques secondes la respiration. Lorry avait remarqué que les mutilations qu'il opérait sur la moelle épinière, à son origine, étaient subitement mortelles; mais il a ignoré pourquoi elles produisaient aussi rapidement la mort, et sur quel point elles doivent porter pour la produire.
 
Ce sont les belles expériences de Legallois qui nous ont appris que l'origine des puissances respiratoires ne réside point dans les portions de moelle épinière qui correspondent à la naissance des nerfs pneumogastriques, spinal, phrénique, etc.: qu'elle réside au contraire dans la moelle alongée, et que leur point de départ se trouve au dessus des racines de la huitième paire. Toutes les expériences tentées par M. Flourens, celles que j'ai faites moi-même sur différens mammifères, ne font que confirmer les rèsultats obtenus par Legallois, et rendre leur exactitude plui frappante.
 
M. Charles Bell qui nous a fait connaître avec une merveilleuse précision tous les filets nerveux qui concourent aux phénomènes mécaniques de la respiration, regarde le système des nerfs respiratoires comme distinct, et il démontre que ce système s'implante exclusivement dans les colonnes latérales du prolongement rachidien. L'implantation des nerfs respiratoires frappe à la première vue. Je crois cependant qu'il n'est pas certain que les autres colonnes de la moelle soient étrangères aux mouvemens qui ont rapport à l'acte respiratoire, et que les nerfs respiratoires de la face, pneumogastriques , diaphragmatiques, spinal, respiratoire externe du thorax, intercostaux, puisent toute leur force d'action dans les faisceaux latéraux.
 
Il est à craindre que cette localisation soit trop précise. Sans nier que les racines spinales antérieures et postérieures aient des fonctions différentes, que les premières président. aux mouvemens des membres, les secondes à leur sensibilité, je croisavoiràpeu près démontré que les colonnes antérieure et postérieure de la moelle ne sont pas douées de fonctions aussi distinctes qu'on l'avait cru d'abord.
 
De même il est possible que l'action des faisceaux latéraux ne soit pas entièrement isolée. J'avais formé le projet de décider la question par la voie des expériences; de tenter si des lésions pratiquées avec ménagement sur les faisceaux antérieurs et postérieurs de la moelle cervicale porteraient ou non le trouble dans la respiration; mais je me vois forcé d'ajourner ces recherches.
 
Si la manière de voir de M. Bell se confirme, le rôle de la moelle alongée, par rapport aux mouvemens respiratoires, se trouvera beaucoup plus borné que l'avaient pensé Legallois et les autres physiologistes; et le foyer central de ces mouvernens se trouvera probablement confiné dans les éminences olivaires.
 
En effet, les derniers travaux de M. Flourens indiquent que le point d'où émane le principe qui anime les nerfs respiratoires commence presque immédiatement au-dessus des racines des nerfs pneumogastriques, et qu'il s'étend i peine à trois lignes au dessous; or entre ces deux 1imites la partie latérale de la moelle est en grande partie représentée par les corps olivaires.
 
Louis-Florentin Calmeil 1824
De l'épilepsie, étudiée sous le rapport de son siège et de son influence sur la production de l'aliénation mentale
La première identification de l'absence dans cette thèse historique et introuvable rarissime:
 
calmeil
 
Louis FLORENTIN CALMEIL, the oldest and one of the most justly celebrated specialists in psychological medicine in France, died on March 11th in his 97th year.
 
Born at Yversay, Poitou, in 1798, he studied medicine first in the preparatory school of Poitiers, and afterwards in Paris. He was for some time externe under Dupuytren, but having been " shaken "'on one occasion by that great but rough-mannered surgeon, he had himself transferred to another service. In due course he obtained the post of interne, and was appointed to the great lunatic asylum of Charenton. He was at that time about 24 years of age, and he remained attached to Charenton till he was 74.
 
He served there as intemne first under Royer-Collard, and afterwards under Esquirol, who took a particular interest in his career. Calmeil held all the medical posts at Charenton in succession. He was physicianin- chief of the asylum for twenty-two years, continuing to hold the appointment until he retired from active professional life in 1872. He spent the remainder of his days amidst books and plants, to both of which he was passionately devoted, in a charming house not far from the asylum which had been the scene of his life's work.
 
Calmeil was a man of a modesty equal to his talents and acquirements, and he took no pains at any time to push himself into notoriety. So devoted was he to his poor patients at Charenton that he refused the most tempting offers to embark on work of a more profitable kind. He was a man of the most kindly nature, though strict in matters of duty, in which he himself set the best possible example.
 
His contributions to the literature of his speciality cover almost the whole ground of diseases of the mind. His thesis for the doctor's degree, which he took in 1821, was on the seat of epilepsy and its influence in the production of insanity. Among his larger works may be mentioned: On Paralysis in the Insane (1826); Diseases of the Cord (1839); On Madnessfrom the Pathological, Philosophical, Historical, and Judicial Points of View (1845).
 
In this excellent work are described the great epidemics of simple or complicated delirium which have prevailed in various countries, and particularly in monastic establishments; and an account is given of the miscarriages of justice to which the non-recognition of insanity has given rise. Among his other works are A Treatise on Inflammatory Di'seases of the Brain (1859). for which he received the Cross of Officer of the Legion of Honour.
 
BMJ 1895;1(1787):732-733

L'année psychologique  1895 ;2(2) 2: 913
 
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