- La moelle épinière
préside aux phénomènes de
la respiration, et ces phénomènes
ne sont point sous la dépendance de
l'encéphale. L'on peut sur un animal
vivant enlever le cerveau et le cervelet sans
suspendre l'action de la glotte, du diaphragme,
des muscles pectoraux et du poumon.
-
- Certaines portions de la moelle
épinière n'exercent pas
d'influence notable sur la respiration. Ainsi
l'on peut couper le prolongement rachidien en
travers, au-dessous de l'origine de la
dernière paire des nerfs intercostaux,
sans modifier cette fonction.
-
- Mais la moelle alongée, la moelle
cervicale et la moelle dorsale, qui donnent
naissance aux nerfs respiratoires (nerfs
intercostaux, phréniques on
diaphragmatiques; spinal ou respiratoire
supérieur du tronc (Bell); respiratoire
externe du thorax (Bell); pneumogastriques, et
portion dure de la septième paire ou nerf
respiratoire de la face (Bell), jouent un
rôle important dans le mécanisme de
la respiration. Coupez sur un jeune chien ou sur
un jeune chat la moelle épinière
un peu au-dessus de l'origine de la
première paire intercostale, vous ferez
à peu près cesser le jeu de toutes
les côtes. L'animal continue à
respirer par le secours des nerfs spinal,
phréniques, respiratoire externe du
thorax, pneumogastriques, respiratoire de la
face.
-
- Pratiquez une seconde section à la
hauteur de la seconde paire cervicale, de
manière à laisser au-dessous de
l'incision le spinal, le phrénique, le
respiratoire externe du thorax; vous paralysez
le diaphragme, les muscles du cou et des
épaules; les mouvemens de la glotte et de
la face persistent seuls.
-
- Une troisième section,
effectuée immédiatement au-dessus
de l'origine des pneumogastriques, fait
disparaltre les mouvemens de la glotte, et la
respiration s'éteint sans retour; mais
les bâillemens persistent toujours.
Enfin ils cessent aussitôt que vous portez
le scalpel sur le point où s'implantent
les racines de la septième paire. Il
n'est pas toujours facile de pratiquer avec
succès ces diverses expériences
sur le même animal; mais si l'on prend la
peine d'attaquer sur des animaux
différens, toutes les portions de moelle
qui correspondent aux nerfs respiratoires, l'on
voit que chaque retranchement suspend l'action
des muscles que ces nerfs étaient
destinés à animer.
-
- L'origine des phénomènes de la
respiration siége donc dans la moelle
alongée, la moelle cervicale et la moelle
dorsale. Il reste maintenant à
déterminer si chaque point des trois
portions de la moelle que nous venons de
désigner, puise en lui-même le
principe de son action, ou si ce principe
émane d'un seul point d'où il
serait transmis aux autres comme d'un centre
commun.
-
-
- Nous avons dit, en parlant des mouvemens
volontaires, que chez les animaux entiers et peu
éloignés de l'homme, le point de
départ, le foyer principal de ces
mouvemens se trouve dans le cerveau, et que les
muscles qui puisent leurs nerfs dans la moelle
épinière, qui est surtout un
organe de transmission, cessent, dans le plus
grand nombre des cas, de se mouvoir
spontanément dès qu'il n'existe
plus de communication libre entre le
prolongement rachidien et l'encéphale; de
même les portions de moelle d'où
émanent les nerfs pneumogastriques,
spinal phréniqnes, respiratoire externe
du thorax et intercostal n'exercent par
eux-mêmes aucune influence réelle
sur les mouvemens, respiratoires, et elles
empruntent cette influence à la moelle
alongée.
-
- Enlevez sur un jeune chien le cerveau et le
cervelet; retranchez couche par couche, de haut
en bas, la moelle alongée; lorsque vous
arriverez à une faible distance de
l'origine de la huitième paire, les
mouvemens de la glotte, des épaules, du
diaphragme, des muscles intercostaux
s'arrêteront d'une manière brusque,
et l'animal périra asphyxié.
Cependant l'origine des nerfs pneumogastriques,
diaphragmatiques, spinal, respiratoire externe
du thorax, dorsaux a été
respectée. Ainsi, les mouvemens
respiratoires découlent d'un seul point
aussi bien que les mouveinens volontaires; et la
moelle alongée est, à
l'égard des premiers, ce qu'est le
cerveau à l'égard des seconds.
Plut de mouvemes volontaires dès que la
moelle épinière ne communique plus
avec le cerveau, plus de mouvemens d'inspiration
dès que la moelle cervicale est
séparée de la moelle
alongée mais, de même
qu'après l'ablation du cerveau les
excitations de la moelle épinière
ont quelquefois provoqué des mouvemens
volontaires, de même, et d'après
l'observation de M. Flourens après le
retranchement de la moelle alorigée, les
excitations de la moelle cervicale entretiennent
pendant quelques secondes la respiration. Lorry
avait remarqué que les mutilations qu'il
opérait sur la moelle
épinière, à son origine,
étaient subitement mortelles; mais il a
ignoré pourquoi elles produisaient aussi
rapidement la mort, et sur quel point elles
doivent porter pour la produire.
-
- Ce sont les belles expériences de
Legallois qui nous ont appris que l'origine des
puissances respiratoires ne réside point
dans les portions de moelle
épinière qui correspondent
à la naissance des nerfs
pneumogastriques, spinal, phrénique,
etc.: qu'elle réside au contraire dans la
moelle alongée, et que leur point de
départ se trouve au dessus des racines de
la huitième paire. Toutes les
expériences tentées par M.
Flourens,
celles que j'ai faites moi-même sur
différens mammifères, ne font que
confirmer les rèsultats obtenus par
Legallois,
et rendre leur exactitude plui frappante.
-
- M. Charles Bell qui nous a fait
connaître avec une merveilleuse
précision tous les filets nerveux qui
concourent aux phénomènes
mécaniques de la respiration, regarde le
système des nerfs respiratoires comme
distinct, et il démontre que ce
système s'implante exclusivement dans les
colonnes latérales du prolongement
rachidien. L'implantation des nerfs
respiratoires frappe à la première
vue. Je crois cependant qu'il n'est pas certain
que les autres colonnes de la moelle soient
étrangères aux mouvemens qui ont
rapport à l'acte respiratoire, et que les
nerfs respiratoires de la face, pneumogastriques
, diaphragmatiques, spinal, respiratoire externe
du thorax, intercostaux, puisent toute leur
force d'action dans les faisceaux
latéraux.
-
- Il est à craindre que cette
localisation soit trop précise. Sans nier
que les racines spinales antérieures et
postérieures aient des fonctions
différentes, que les premières
président. aux mouvemens des membres, les
secondes à leur sensibilité, je
croisavoiràpeu près
démontré que les colonnes
antérieure et postérieure de la
moelle ne sont pas douées de fonctions
aussi distinctes qu'on l'avait cru d'abord.
-
- De même il est possible que l'action
des faisceaux latéraux ne soit pas
entièrement isolée. J'avais
formé le projet de décider la
question par la voie des expériences; de
tenter si des lésions pratiquées
avec ménagement sur les faisceaux
antérieurs et postérieurs de la
moelle cervicale porteraient ou non le trouble
dans la respiration; mais je me vois
forcé d'ajourner ces recherches.
-
- Si la manière de voir de M. Bell se
confirme, le rôle de la moelle
alongée, par rapport aux mouvemens
respiratoires, se trouvera beaucoup plus
borné que l'avaient pensé
Legallois et les autres physiologistes; et le
foyer central de ces mouvernens se trouvera
probablement confiné dans les
éminences olivaires.
-
- En effet, les derniers travaux de M.
Flourens indiquent que le point d'où
émane le principe qui anime les nerfs
respiratoires commence presque
immédiatement au-dessus des racines des
nerfs pneumogastriques, et qu'il s'étend
i peine à trois lignes au dessous; or
entre ces deux 1imites la partie latérale
de la moelle est en grande partie
représentée par les corps
olivaires.
-
- Louis-Florentin
Calmeil
1824
- De l'épilepsie,
étudiée sous le rapport de son
siège et de son influence sur la
production de l'aliénation
mentale
- La première identification de
l'absence dans cette thèse historique et
introuvable rarissime:
-
-
- Louis FLORENTIN CALMEIL, the oldest and one
of the most justly celebrated specialists in
psychological medicine in France, died on March
11th in his 97th year.
-
- Born at Yversay, Poitou, in 1798, he studied
medicine first in the preparatory school of
Poitiers, and afterwards in Paris. He was for
some time externe under Dupuytren, but having
been " shaken "'on one occasion by that great
but rough-mannered surgeon, he had himself
transferred to another service. In due course he
obtained the post of interne, and was appointed
to the great lunatic asylum of Charenton. He was
at that time about 24 years of age, and he
remained attached to Charenton till he was
74.
-
- He served there as intemne first under
Royer-Collard, and afterwards under Esquirol,
who took a particular interest in his career.
Calmeil held all the medical posts at Charenton
in succession. He was physicianin- chief of the
asylum for twenty-two years, continuing to hold
the appointment until he retired from active
professional life in 1872. He spent the
remainder of his days amidst books and plants,
to both of which he was passionately devoted, in
a charming house not far from the asylum which
had been the scene of his life's work.
-
- Calmeil was a man of a modesty equal to his
talents and acquirements, and he took no pains
at any time to push himself into notoriety. So
devoted was he to his poor patients at Charenton
that he refused the most tempting offers to
embark on work of a more profitable kind. He was
a man of the most kindly nature, though strict
in matters of duty, in which he himself set the
best possible example.
-
- His contributions to the literature of his
speciality cover almost the whole ground of
diseases of the mind. His thesis for the
doctor's degree, which he took in 1821, was on
the seat of epilepsy and its influence in the
production of insanity. Among his larger works
may be mentioned: On Paralysis in the Insane
(1826); Diseases of the Cord (1839); On
Madnessfrom the Pathological, Philosophical,
Historical, and Judicial Points of View
(1845).
-
- In this excellent work are described the
great epidemics of simple or complicated
delirium which have prevailed in various
countries, and particularly in monastic
establishments; and an account is given of the
miscarriages of justice to which the
non-recognition of insanity has given rise.
Among his other works are A Treatise on
Inflammatory Di'seases of the Brain (1859). for
which he received the Cross of Officer of the
Legion of Honour.
-
- BMJ 1895;1(1787):732-733
-
- L'année psychologique
1895 ;2(2) 2: 913
-
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