Kasuya Y, Murakami T, Oshima T, Dohi S
Anesth Analg. 2005
Aug;101(2):382-4.
This study is the first to indicate an
arousal-shift associated with yawning
during induction of general anesthesia in
humans
The principle finding in this study was
that, in humans, a yawning response was
related to a transient increase during the
continuing decrease in electroencephalographic
bispectral index (BIS) (The
bispectral index (BIS) integrates various
electroencephalographic (EEG) parameters into a
single variable BIS has been proposed as a
measure of anaesthetic effect) value seen
after IV administration of thiopental or
propofol. This phenomenon may reflect a
transient arousal-shift during the progressive
loss of consciousness caused by IV
induction.
On the BIS record, a transient increase
during a continuing decrease was consistently
observed 15-20 seconds after the occurrence of a
yawning response. This arousal effect may be of
considerable significance because the data were
obtained under general anesthesia.
A few years ago, Sato-Suzuki
et al. recorded the electrocorticogram to
evaluate arousal responses during yawning
in anesthetized rats. During both spontaneous
yawning and yawning responses
evoked by chemical stimulation of the
paraventricular nucleus, electrocorticogram
arousal (represented by lower voltage and faster
rhythms) occurred before the actual
yawning behavior.
Pourquoi
des bâillements apparaissent
fréquemment au cours de l'induction
anesthésique ?
Cette étude est la première
à montrer que les
bâillements apparaissant au cours
de l'induction d'une anesthésie
générale indiquent une transition
(une lutte?) vers un état d'éveil.
Le mérite principal de l'étude est
de le prouver par un enregistrement
électroencéphalographique (index
bispectral). Durant la perte progressive de
conscience apparaissant lors de l'injection de
thiopental ou de propofol, les
bâillements peuvent refléter
la résurgence d'un éveil.
Il y a quelques années, Sato-Suzuki
et al. enregistra
l'électrocorticogramme pour
évaluer l'éveil
caractérisé par des
bâillements chez le rat
anesthésié, lors de la stimulation
électrique ou chimique du noyau
paraventriculaire de l'hypothalamus.
L'électrocorticogramme indiquait un
éveil juste avant le déroulement
visible du bâillement.
À chaque instant l'effet
pharmacodynamique de ou des drogue(s) ou la
profondeur d'anesthésie résulte
d'un compromis entre l'effet souhaité et
la tolérance des produits.
En 1937, Guedel publie la description des
quatre stades de l'anesthésie à
l'éther (analgésie, agitation,
anesthésie chirurgicale, paralysie
respiratoire) en s'appuyant sur des signes
précis tels le tonus musculaire, les
paramètres respiratoires et les signes
oculaires. L'émergence de nouveaux
anesthésiques et leurs associations avec
les morphiniques et les curares ont rendu
difficile l'utilisation de ces critères
cliniques simples. Compte tenu de ces
difficultés, un certain nombre de
techniques ont été
expérimentées afin d'affiner
l'évaluation de la profondeur
d'anesthésie.
Le principe de ces techniques repose sur le
monitorage d'une activité physiologique
dont l'intensité est modulée par
l'effet des anesthésiques. Parmi les
signaux physiologiques, reflets de la
pharmacodynamie des agents anesthésiques,
l'activité corticale
électroencéphalographique est
particulièrement intéressante, car
elle offre une fenêtre directe sur les
effets corticaux cérébraux des
produits anesthésiques. La narcose
induite par la plupart des agents hypnotiques
est associée à des modifications
électroencéphalographiques (EEG)
caractéristiques relativement proches de
celles observées lors du sommeil
physiologique.
Schématiquement le tracé EEG
cortical d'un sujet éveillé se
caractérise par une activité
rapide irrégulière et de faible
amplitude, la sédation
anesthésique s'associe à une
augmentation d'amplitude des oscillations
rapides et l'approfondissement de la narcose
entraîne un ralentissement global des
oscillations qui deviennent
régulières jusqu'à leur
disparition traduisant une narcose très
profonde (burst suppression). Malgré ce
comportement global, il existe néanmoins
quelques différences
électroencéphalographiques en
fonction des agents anesthésiques. Les
variations dose-dépendantes
d'activité EEG sont le substrat de base
des différentes méthodes de calcul
automatique proposées pour surveiller la
profondeur d'anesthésie.
Le calcul automatisé de l'index
bispectral (BIS) propose une échelle
linéaire de 0 à 100 d'utilisation
simple en pratique clinique. Le BIS
résulte d'une validation statistique d'un
algorithme par rapport à une
évaluation clinique de la sédation
ou de la réponse à l'incision
chirurgicale chez des adultes recevant des
agents hypnotiques variés. Dans cet
algorithme interviennent trois informations
principales issues d'un tracé EEG frontal
: la proportion d'oscillations rapides
(beta-ratio), la proportion de burst suppression
et la synchronisation des oscillations (analyse
bispectrale) c'est-à-dire,
grossièrement, la
régularité de survenue de
celles-ci. L'interprétation des valeurs
du BIS implique donc la connaissance d'une part
de son mode de calcul et d'autre part des effets
EEG de chaque produit utilisé.