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- Les
biographies de
neurologues
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- La statue de JF. Double dans le hall
de l'Académie
de médecine dont il fut un des
fondateurs
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- Né à Verdun sur Garonne en
1776, d'abord apothicaire (comme les trois
générations qui l'ont
précédé), JF.Double
deviendra médecin après avoir
participé, comme officier de
santé, à la guerre contre
l'Espagne en 1793. Il accomplit son cursus
universitaire à Montpellier où il
acquiert une formation de forme hippocratique
dispensée en latin.
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Extraits du livre du dr Suspène:
- François-Joseph Double, « l'un
des médecins les plus recherchés
de la capitale, et qui méritait le mieux
de l'être », aux dires d'un
confrère, jouissait de son vivant d'une
immense notoriété. A ses
obsèques au cimetière du
Père Lachaise, l'hommage qui lui fut
rendu au nom de l'Académie de
médecine par son confrère Pariset,
se terminait par ces mots « J'ose dire que
dans la postérité la plus
reculée, sa mémoire sera
honorée et bénie. »
Cétait en 1842, sous le règne de
Louis- Philippe. Et pourtant... Cent soixante
années plus tard, l'éminent
praticien, il faut l'avouer, était
tombé dans l'oubli le plus complet, y
compris à Verdun-sur-Garonne, sa ville
natale.
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- Le périple tout à fait
singulier de ce gascon le fait traverser une
période qui s'étend de 1790
à 1842, riche en évènements
historiques : Révolution, Empire,
Restauration, Monarchie de Juillet qu'il
côtoiera. De sa lointaine province
à Paris , son itinéraire le fera
passer par l'Espagne et Montpellier. Chemin
faisant, apparait la mutation de sa
pensée médicale qui
évoluera de la médecine
hippocratique encore très présente
au dix-huitième siècle aux
débuts de la médecine clinique
basée sur l'examen du malade et l'abandon
de croyances traditionnelles parfois plus
dangereuses qu'utiles.
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- Double expose des idées auxquelles il
restera fidèle tout au long de sa vie. Sa
formation est toute imprégnée des
anciens auteurs, mais il soumet son savoir
récent à une analyse critique
personnelle. Voici quelques détails de
cette thèse :
-
- - l'état d'équilibre relatif
que constitue une bonne santé est
dérangé, dans une infinité
de circonstances, par des forces qui agissent
tant séparément que de concert.
Avant que la maladie n'apparaisse
elle-même, existe un état
intermédiaire où, sans aucun signe
d'affection manifeste, le sujet éprouve
une sensation intime de la maladie : c'est la
période d'imminence dont il fait le
pendant de la convalescence qui suit la
maladie.
-
- - cette période est évidemment
très discrète donc peu
étudiée et avec Montaigne il
ajoute « qu'il serait ridicule de borner la
nature à notre insuffisance ».
l'observation constante et sévère
des prodromes des maladies pourrait avec le
temps diminuer de beaucoup le nombre des
difficultés que présente leur
étude, et d'ajouter « aujourd'hui
qu'une méthode philosophique et l'esprit
d'observation fait marcher la médecine
à pas de géant vers son
agrandissement et sa perfection, ne devons-nous
pas espérer de voir le même
succès suivre de très prés
l'une et l'autre les deux branches d'un art dont
elle sont les membres inséparables, je
veux dire l'art de guérir les malades et
celui d'arrêter les maladies dans leur
imminence ». Nous sommes en 1799.
Déjà sérieux il ajoute
« en donnant à la fois le
résultat de mes lectures et de mes
réflexions, car le neuf en ce genre n'est
pas le but que je vise, je n'en ai point d'autre
que mon instruction en remplissant un rôle
qui me fut imposé »
- - Il complète « je ferai appel
à mes connaissances livresques à
défaut encore de pouvoir donner le fruit
de ma pratique personnelle. Il est beau sans
doute, honorable même pour le
médecin de pouvoir guérir une
maladie déjà établie mais
ne l'est il pas davantage, outre que le
succès est plus certain, de pouvoir
l'arrêter dans sa formation ».
- - Mais alors peut-on aller contre la nature
? Répondant à cet argument des
naturistes il dit « dans un état
où la maladie n'est pas encore
formée la nature ne peut avoir
dirigé contre elle son travail salutaire
et donc les secours de l'art sont bien au dessus
de ceux de la nature. »
- - « Pour intervenir il faut attendre au
moins des soupçons raisonnables mais
fondés et ne pas agir d'après le
seul motif de possibilité, éviter
l'écueil des deux médecins dont
parle Stihl qui se croyant menacés
d'apoplexie, se firent saigner plusieurs matins
au point que l'un d'eux en mourut? »
- - « Sachons reconnaître
l'état d'imminence dans ses limites et
dans sa réalité ; ne nous laissons
pas abuser par les apparences trompeuses de la
santé, connaissons les prodromes et les
lois de la nature ».
- Toutes les maladies s'annoncent par des
signes communs
- - le plus ordinaire est de se sentir
autrement que d'habitude en mieux ou en pis. une
moindre agilité de tout le corps, un
esprit chagrin, une perte de mémoire, une
chaleur contre nature, un sommeil
augmenté, diminué ou
troublé par des rêves fatigants, un
appétit augmenté ou
diminué, un dégoût
général doivent attirer
l'attention de même qu'une
altération particulière de la
sensibilité.
- « cependant le malade vaque à
ses occupations mais ce qu'il faisait avec
plaisir il le fait à charge;
naturellement gai et actif il devient
mélancolique et nonchalant, il se trouve
fatigué en peu de temps d'une occupation
qu'il suivait autrefois avec la plus grande
constance.» .......
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- Séméiologie
générale ou traité des
signes et de leur valeur dans les
maladies
- contenant les signes fournis par la
considération des fonctions et des
facultés
- Tome II Croullebois Editeur Paris
1817
602p
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- Le
bâillement : pages
69-73
- Les
pandiculations : pages
542-544
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