  
                     
                     -  
 
                     
                     - Les spasmes respiratoires mixtes sont ceux
                     qui intéressent à la fois les
                     muscles inspirateurs et expirateurs. Ils donnent
                     habituellement lieu au bâillement
                     ou à. l'éternûment
                     c'est-à-dire à des
                     phénomènes dont le
                     mécanisme physiologique est plus complexe
                     que ne l'est celui de la toux ou du hoquet.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Le bâillement hystérique
                     est rare, ou plutôt il est rare que le
                     bâillement soit assez violent et se
                     répète à des intervalles
                     assez rapprochés pour constituer un
                     véritable accident morbide. Cela arrive
                     pourtant quelquefois, ainsi que le prouve une
                     curieuse observation présentée en
                     1846 la Société de médecine
                     pratique de Pars, et dont voici le
                     résumé:
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Une bonne d'enfant, âgée de
                     dix-huit ans, non encore réglée,
                     fut prise, le 26 mai 1846, à onze heures
                     du soir, d'un besoin irrésistible de
                     bâiller qui persista pendant deux
                     heures. La nuit fut calme, mais le lendemain les
                     bâillements reparurent de sept
                     à dix heures du matin, de deux a sept
                     heures de l'après-midi et de onze heures
                     du soir à deux heures du matin.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - A partir du troisième jour, les
                     bâillements devinrent pour ainsi
                     dire continuels, ne s'arrêtant que pendant
                     le sommeil et pendant les repas. Le 3 septembre,
                     plus de trois mois après le début
                     de la maladie, ils persistaient encore avec la
                     même fréquence. Dans le cours de
                     ces douze semaines, ils avaient cessé une
                     première fois du 14 au 21 juin, à
                     la suite de l'apparition des règles, et
                     une seconde fois, quelques jours plus tard,
                     à la suite de l'ingestion d'un verre
                     d'eau glacée. Dans les derniers temps, la
                     malade eut de grandes attaques
                     hystériques qui se reproduisirent
                     jusqu'à quatre fois par jour, mais les
                     bâillements n'en furent pas
                     modifiés; ils revenaient aussitôt
                     après les convulsions. Tous les moyens
                     employés par le médecin traitant
                     (fer, valériane, assa foetida,
                     éther, musc, bains froids, etc.) avaient
                     échoué. Il est probable que la
                     malade guérit plus tard, mais on ne sait
                     quand ni comment.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - M. Charcot a
                     montré à l'une de ses
                     leçons du mardi une jeune fille de
                     dix-sept ans, atteinte depuis cinq mois d'un
                     bâillement hystérique
                     incessant ou, pour parler plus exactement, ne
                     s'arrêtant que pendant le sommeil. Du
                     matin au soir cette malade bâillait
                     environ 8 fois par minute, soit 480 fois par
                     heure et 7,200 fois par journée de veille
                     de quinze heures.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - L'éternûment est, comme le
                     bâillement, un phénomène
                     presque physiologique, mais susceptible de
                     devenir un symptôme névropathique
                     des plus incommodes quand il se
                     répète coup sur coup un grand
                     nombre de fois. Brodie, Romberg, MM.
                     Féré, Souza-Leite, Sidney Ringer
                     en ont rapporté des exemples.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - J'ai donné jadis des soins à
                     une dame, fille et soeur d'hystériques,
                     qui n'avait jamais eu d'attaques convulsives et
                     qui fut sujette tous les jours, pendant huit ans
                     consécutifs, à des accès
                     d'éternûments débutant
                     invariablement à son réveil et
                     durant jusqu'à une ou deux heures de
                     l'après-midi. Ces
                     éternûments se succédaient
                     sans interruption pendant les cinq ou six heures
                     que duraient les accès. Ils disparurent
                     tout à coup en 1883 à la suite
                     d'un seul bain sulfureux pris à
                     Cauterets.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Les éternûments
                     hystériques surviennent en
                     général sous forme d'accès
                     d'une durée variable de quelques minutes
                     à plusieurs heures. Quelquefois ils sont
                     accompagnés, comme dans le cas que je
                     viens de vous citer, d'une abondante
                     sécrétion de mucus nasal; d'autres
                     fois ils sont secs, comme dans l'observation
                     publiée par M. Souza-Leite. Dans tous les
                     cas, ils se répètent
                     précipitamment, trente ou quarante fois
                     par minute.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - M.
                     Féré signale une observation
                     de Mosler, dans laquelle on aurait pu compter
                     jusqu'à 50,000 éternûments
                     en trois jours.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Le rire hystérique représente
                     une forme des spasmes rythmiques respiratoires
                     mixtes. Il est très commun. II se produit
                     habituellement par accès, soit avant les
                     attaques convulsives, soit dans leurs
                     intervalles. Je ne fais que le signaler ici,
                     parce qu'il a été fort bien
                     décrit par les auteurs et que je n'ai
                     rien 'a ajouter à ce qu'ils en ont dit.
                     Vous en trouverez quelques exemples très
                     remarquables dans le livre de Briquet .
 
                     
                     -  
 
                   
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