Étude
des récepteurs dopaminergiques dont la
stimulation
induit ou
inhibe les bâillements chez le
rat
Protais P, Dubuc I, Colboc O, Costentin
J
Laboratoire de
Pharmacodynamie & Physiologie
de l' U.E.R. de
Médecine & Pharmacie de
Rouen
L'administration au rat de doses croissantes
d'une dizaine d'agonistes dopaminergiques montre
qu'aux faibles doses ces agents induisent des
bâillements qui disparaissent par contre
quand on accroît la dose. Cet effet
biphasique suggère l'intervention de deux
types de récepteurs de la dopamine
différent par leur sensibilité
relative aux agonistes. Cette suggestion est
corroborée par le fait qu'opposant
à une dose élevée
d'apomorphine (inhibant le bâillement) des
doses croissantes de différents
neuroleptiques, on restaure ces
bâillements avant de les refaire
disparaître. Des dix neuroleptiques
testés, seuls le sulpiride et la
clozapine font exception. On observe, par
ailleurs, que tous les neuroleptiques
testés qu'ils soient « typiques ou
« atypiques » antagonisent l'effet
inducteur de bâillement des faibles doses
d'apomorphine.
Enfin, on a étudié l'effet de
différentes lésions. La
thermocoagulation bilatérale du striatum
ou du noyau accumbens n'affecte pas les
bâillements suscités par les
faibles doses d'apormorphine. A l'opposé,
la lésion bilatérale de la
substance noire, soit par thermocoagulation soit
par l'hvdroxy-6-dopamine, fait disparaître
cet effet de l'apomorphine tout en laissant
persister les bâillements induits par
l'ésérine. Une lésion
étendue de la région amygdalienne
supprime à la fois les bâillements
induits par l'apomorphine et par
l'ésérine. Ces résultats
suggèrent qu'un tonus dopaminergique
nigro-amygdaloïde inhiberait en permanence
le bâillement. Sa dépression par
des faibles doses d'agonistes dopaminergiques
stimulant des autorécepteurs
associés à ces neurones
évoquerait les bâillements. Ceux-ci
disparaîtraient aux doses
élevées des agonistes qui
restaurent une stimulation des récepteurs
dopaminergiques post-synaptiques. Il semble
enfin que ces neurones dopaminergiques soient en
relation fonctionnelle avec des neurones
cholinergiques ces premiers inhibant
l'activité de ces derniers.
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