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Au départ sont le Soleil et la Terre.
Elle tourne sur elle-même, ne recevant
ainsi son énergie que de façon
rythmée : le jour - la nuit, le plus - le
moins, le ying - le yang . La Vie est apparue,
sans qu'il soit ici question de quand ou
comment. Cette alternance de lumière et
d'obscurité rythme la vie. En
première approximation, l'alternance
veille sommeil est une adaptation à cette
périodicité. Or ces changements
d'état de vigilance sont marqués
par un comportement particulier : le
bâillement ! Mais reparlons de la Vie. Quelle est sa
finalité ? Je n'en vois qu'une. La
perpétuation d'elle-même. Tous les
êtres vivants n'ont comme unique but que
de se reproduire, recevoir et transmettre la
Vie. Chaque individu compte peu ou pas, seule la
survie de l'Espèce importe. Que nous
regardions les virus, les bactéries, les
plantes, les insectes, les animaux, la
finalité de leurs actions est d'engendrer
la Vie. Les moyens de cette reproduction sont
d'une extrême variété, d'une
extrême complexité. Et pourtant
cela réussit. Cette diversité est
contre-balancée par l'unicité du
mécanisme de base de la transmission de
la Vie, le code génétique,
assemblage de seulement quatre molécules,
constituant de l'ADN, base universelle de la
Vie. Plus extraordinaire encore, l'ADN support de
la reproduction porte en lui l'information de sa
propre transmission, l'instinct, le message qui
dit a tout être vivant qu'il doit se
reproduire et lui en donne les moyens.
Voilà là, le rêve de tout
inventeur de robot : fabriquer un robot qui se
démonte lui-même, se range en trois
valises qu'il porte lui-même ! Ni les virus, ni les microbes, ni les
plantes, ni les insectes ne bâillent.
Seuls les animaux pourvus d'un appareil
cardio-respiratoire et de sang (transport de
l'O2 par pigment respiratoire) commandé
par un système nerveux, même
rudimentaire, bâillent. Alors que le
déroulement du bâillement est
identique dans ces différentes phases, on
peut distinguer deux types de
bâillements. - Le bâillement de repos survient
à l'approche de l'endormissement, ou au
sortir du sommeil lors de l'éveil,
artisan de la modification du niveau de
vigilance. Ici, je sous-entends l'alterance
jour-nuit liée à la rotation de la
Terre. - le bâillement lié à la
sexualité est le deuxième type de
bâillements. Fréquent dans de
nombreuses espèces avant et après
l'accouplement, il est particulier au
mâle, notamment le dominant d'un groupe,
et testotérone dépendant.
L'accouplement est un acte bref, intense,
requérant une extrême vigilance,
car après le choix de la partenaire,
l'acte lui-même est énergivore,
moment de grande vulnérabilité
face au prédateur, car interdisant la
fuite immédiate. Le bâillement est
là aussi, comme témoin et moteur
d'une modification du niveau de vigilance
indispensable avant et après
l'accouplement. Ici, je sous-entends la
transmission de la vie. La vigilance se définit comme un
niveau d'activité du sytème
nerveux, commandée par la
réticulée du tronc
cérébral. De multiples
réseaux neuronaux concourt à la
rythmicité liée à
l'alternance jour-nuit (de la rétine au
sommeil) et à la vigilance: situés
dans le pont (adrénergiques), dans le
pédoncule (dopaminergiques), dans
l'hypothalamus (histaminergiques), dans la
région basifrontale de Meynert
(cholinergiques). La sexualité est
elle-même soumise à une
rythmicité, médiée par
d'autres cicuits neuronaux. Ces circuits
transmettent leurs informations, leur
planification, par de multiples
neuromédiateurs et hormones (mais
y-a-t-il une différence entre les deux
?). On voit qu'au niveau des structures
cérébrales mises en jeu, existe
une étroite intrication entre vigilance
et sexualité: tronc
cérébral, noyaux gris centraux,
thalamus, hypothalamus commandant l'hypophyse et
ses messages vers les organes de la
reproduction. Ainsi le bâillement sous tous ces
aspects peut se concevoir comme un comportement
extériorisé indiquant un
changement de l'état de vigilance du
système nerveux dans des situations
précise de la Vie, l'alternance jour-nuit
et la reproduction, la rotation de la Terre et
la Vie ! Yawning in old world
monkey, Macaca nigra, Hadidian J Behaviour
1980 Sex
homone influences on yawning behavior
Holmgren R 1980 Circadian
variation of yawning behavior Anias J et
al |