Abstract
: The temporomandibular joint is one of the most taxed
joints of the body. 5% of the population feel pain when
opening the mouth wide and 3% while chewing and yawning,
during which jaw opening reaches its maximal course. As
testifying during a pandiculation, a close functional
coupling between the temporomandibular and the
cranio-cervical regions is triggered by the brainstem
through trigeminal somatosensory projections onto the
motoneurones of the masseters and neck muscles during
jaw-opening/closing, and notably during yawning, like a
"trigemino-neck reflex".
The neural networks, required for these innate
activities, share phylogenical, ontogenical and
anatomical links with the brainstem reticular formation
activated during wakefulness and REM sleep. By these
links, yawning appears as a behavior (fixed action
pattern inverse of REM sleep) which procures an arousal
reinforcement through the powerful stretch and the
neuromuscular rewiring induced.
Excessive mouth opening while yawning is the
commonest cause of temporomandibular
joint dislocation. Pain elicited by yawning is a
well-recognized clinical phenomenon in patients with
cranial neuralgia or dystonia,
temporomandibular joint dysfunction syndrome or Eagle
syndrome.
Pourquoi
bâille-t-on à s'en décrocher la
mâchoire ?
Résumé
: L'articulation temporo-mandibulaire est une des
articulations les plus sollicitées de l'organisme.
5% de la population éprouve des douleurs à
l'ouverture de bouche et 3% notamment en mâchant et
en bâillant. En effet, c'est au cours du
bâillement que l'ouverture de bouche et du
pharyngo-larynx est maximale. Comme le montre une
pandiculation, il existe un lien fonctionnel
étroit, régulé par le tronc
cérébral, entre les articulations
temporo-mandibulaires et le rachis cervical,
véritable "réflexe
trijémino-nuqual", pendant lequel les projections
proprioceptives du trijumeau stimulent les motoneurones
des masséters et de la musculature cervicale. Ce
réseau neuronal, nécessaire à ces
comportements innés, partage des liens
phylogéniques, ontogéniques et anatomiques
avec la formation réticulée activatrice du
tronc cérébral participant à
l'éveil et au sommeil paradoxal.
Par ces liens, le bâillement apparaît
comme un comportement (action coordonnée,
innée, inversant les effets hypotonisant du
sommeil paradoxal) qui procure une stimulation de
l'éveil par les influx proprioceptifs en retour de
la très puissante contraction musculaire
engendrée.
L'extême ouverture de la bouche au cours du
bâillement est la cause la plus fréquente de
la luxation de la mâchoire. Les douleurs
déclenchées par le bâillement sont
cliniquement facilement identifiables chez des patients
souffrant de dystonie ou d'algies de la face, de
désordres temporo-mandibuaires ou d'un syndrome
d'Eagle.
Schoonman GG, Evers DJ, Terwindt GM, van Dijk JG,
Ferrari MD
Cephalalgia
2006;26(10):1209-1213
Migraine
: there are symptoms before the crisis to more than 80 %
of the patients
Migraine is a frequent disorder characterized by
attacks of unilateral, pulsating headache often
accompanied by a constellation of non-headache symptoms,
of which nausea, phono- and photophobia are an
established part of the International Headache Society
(IHS) criteria for migraine diagnosis.
Leaving migraine aura aside, non-headache symptoms
have been associated with the three stages of the attack:
the premonitory symptoms (PS), the headache and the
resolution symptoms (RS) phases.
Anxiety, phonophobia, irritability, unhappiness and
yawning were the commonest PS, whereas asthenia,
tiredness, somnolence and concentration difficulties were
the most common RS.
Prevalence rates of migraine patients reporting one
or more premonitory symptoms show considerable
variability and rates range between 12% and 79%. Sources
of variability might be differences in study population
or research design.
In these studies, the authors have assessed the
prevalence of 12 frequently reported premonitory symptoms
using a questionnaire in a large unselected clinic-based
population and only symptoms preceding two or more out of
three attacks were considered a premonitory symptom.
Migraine
: il y a des symptômes avant la crise chez plus de
80 % des
patients(JP. Neau)
La migraine s'accompagne très souvent de
symptômes autres que la céphalée
avant, pendant et après la crise. Ceux qui
précèdent la crise et qui sont à
distinguer de l'aura elle-même, s'il y en a une,
n'ont été que peu explorés dans les
études cliniques. Or la valeur prédictive
éventuelle de ces symptômes pourrait avoir
des implications dans la prise en charge de la crise
migraineuse.
Encore faut-il préciser la prévalence
de ce type de manifestations « prémonitoires
». C'est ce à quoi s'est employée une
équipe de Leiden (Pays Bas) qui a soumis 461
migraineux à un questionnaire leur demandant s'ils
éprouvaient, avant la survenue de leur crise un ou
plusieurs symptômes parmi douze
pré-définis. Un peu plus de 80 % (374) des
patients ont répondu, ce qui a permis de constater
que 86,9 % d'entre eux rapportaient au moins une
manifestation prémonitoire et 71,1 % deux ou plus.
En fait, le nombre moyenne de symptômes
prémonitoires par personne était de 3,2
+/-2,5 (3,3 chez les femmes et 2,5 chez les hommes),
l'ensemble de ces chiffres témoignant d'une
prévalence élevée.
Les symptômes les plus fréquemment
signalés étaient la fatigue (46,5 % des
sujets), puis la phonophobie (36,4 %) et les
accès de bâillements (35,8 %).
L'âge, le niveau d'éducation, non plus que
le type de migraine avec ou sans aura n'ont semblé
avoir d'influence sur le nombre de symptômes
prémonitoires rapportés.
Ainsi une symptomatologie prodromique (à
distinguer de l'aura) apparaît-t-elle très
fréquente chez les sujets migraineux. Une
étude plus ancienne avait montré que les
sujets présentant ces manifestations
prémonitoires étaient capables de
prédire avec précision la survenue d'une
crise de migraine.
Il faut néanmoins attendre des études
prospectives pour établir la
spécificité et la sensibilité de ces
signes.
Il reste que sur un plan purement clinique, il est
intéressant de s'enquérir auprès des
patients de l'existence de tels prodromes, cette
donnée étant susceptible d'influer sur la
prise en charge globale de la maladie.
"Corneille
nous a baillé quelques bonnes tragédies que
les lycéens lisent en bâillant, rêvant
d'envoyer leur auteur à la
baille".
Quand on la baille belle, il
ne s'agit pas d'un beau bâillement. Bailler est un
vieux verbe synonyme de donner, plus guère
usité, sauf dans l'expression ci-dessus, et que
l'on retrouve aussi dans le mot bail. Quand on baye aux
corneilles, il ne s'agit pas de donner du mouron à
ces gentils oiseaux, mais de ce mouvement
irrépressible des muscles faciaux qui fait
béer l'orifice buccal.
Pour le bâillement,
le français, curieusement, connaît la
pléthore et nous donne le choix entre trois verbes
; ils ont la particularité de descendre tous du
même terme latin (et même bas latin) batare,
« être la bouche ouverte » :
béer, bâiller et bayer. Le deuxième
est le plus usité. Le premier subsiste surtout
à travers ses participes, avec béant et
dans l'expression bouche bée. Le troisième,
qui se survit à travers l'expression impliquant
les corneilles, bénéficie d'une conjugaison
chargée avec souvent le choix entre plusieurs
formes, comme je baie ou je baye à la
première personne du présent de
l'indicatif. Particularité de ce verbe, qui n'en
manque décidément pas, il faudrait
normalement le prononcer comme payer.
Bailler : étymologie : latin bajulare :
porter sur son dos ou dans ses bras
Ancien français : baillier / baillir : porter
; recevoir ; atteindre, attraper ; traiter
mal baillir : maltraiter ; donner ; donner
à bail
Ce verbe est très répandu au
XVIème siècle (bailler des coups), plus
usuel que le verbe donner.
Au XVIIème siècle, il devient familier
ou burlesque : "Je te baillerai sur le nez, si tu ris
davantage" (Molière, Le Bourgeois
Gentilhomme).
Aujourd'hui, il ne subsiste que dans de rares
expressions "Vous me la baillez belle ! "
signifiant vous essayez de m'en faire croire.
Dérivés : un bail (autres formes : la
baille, la baillie); sens originel : pouvoir,
tutelle; spécialisé à partir du
XVIème comme abréviation de bail à
loyer. Depuis le XIVème, le nom bailleur, qui se
retrouve dans bailleur de fonds. A partir de la baillie,
on a formé le baillif, resté sous la forme
bailli ou gouverneur, officier d'épée
ou de robe qui rendait la justice au nom du roi ou d'un
seigneur, le bailliage étant sa juridiction.
Bayer : avoir la bouche ouverte, vieux
français usité dans l'expressiion "bayer
aux corneilles".
"Frans
de Waal has achieved that state of grace for a
scientist--doing research that is both rigorous and
wildly creative, and in the process has redefined how we
think about the most interesting realms of behavior among
nonhuman primates--cooperation, reconciliation, a sense
of fairness, and even the rudiments of morality..."
Primates and Philosophers: How morality
evolved
Frans de
Waal
Edited by Stephen Macedo
& Josiah Ober
Princeton University
Press oct 2006
Frans de Waal is
Professor of Primate Behavior in the
Department of Psychology, and Director of the
Living Links Center at the Yerkes National
Primate Center, both at Emory University. His
books include Our Inner Ape (Riverhead) and
The Ape and the Sushi Master both New York
Times Notable Books of the Year.
"It's the animal in us," we often hear
when we've been bad. But why not when we're
good? Primates and Philosophers tackles this
question by exploring the biological
foundations of one of humanity's most valued
traits: morality.
In
this provocative book, primatologist
Frans de Waal argues that modern-day
evolutionary biology takes far too dim a view
of the natural world, emphasizing our
"selfish" genes. Science has thus exacerbated
our reciprocal habits of blaming nature when
we act badly and labeling the good things we
do as "humane." Seeking the origin of human
morality not in evolution but in human
culture, science insists that we are moral by
choice, not by nature.
Citing remarkable evidence based on his
extensive research of primate behavior, de
Waal attacks "Veneer Theory," which posits
morality as a thin overlay on an otherwise
nasty nature. He explains how we evolved from
a long line of animals that care for the weak
and build cooperation with reciprocal
transactions. Drawing on both Darwin and
recent scientific advances, de Waal
demonstrates a strong continuity between
human and animal behavior. In the process, he
also probes issues such as anthropomorphism
and human responsibilities toward
animals.
Based on the Tanner Lectures de Waal
delivered at Princeton University's Center
for Human Values in 2004, Primates and
Philosophers includes responses by the
philosophers Peter Singer, Christine M.
Korsgaard, and Philip Kitcher and the science
writer Robert Wright. They press de Waal to
clarify the differences between humans and
other animals, yielding a lively debate that
will fascinate all those who wonder about the
origins and reach of human goodness.
Mesler's pen
brings us a poetic study in agoraphobia
Mesler puts you in his
shoes, makes you walk his steps and invites you to feel
every moment of triumph and failure. For any human being
capable of feeling a fraction of his passion
......
Quand on s'éveille on bâille, on
étend les bras, on est plus agile, on a plus de
vivacité d'esprit. Comme le suc nerveux n'a pas
coulé dans les muscles durant le sommeil, toutes
les fibres sont languissantes. Il faut donc les
contracter tous, pour ouvrir le passage au suc nerveux
qui s'est filtré dans le cerveau, ou pour
l'appeler dans ces parties. De plus, le mouvement du sang
étoit languissant dans les muscles, il faut donc
hâter son cours; or cela se fait par la contraction
où ils entrent quand on étend les membres.
Le bâillement, dit M. Senac, "vient de la
même cause. Ce suc nerveux qui entre dans les
muscles, & qui s'est ramassé en grande
quantité, fait qu'on est plus agile; car
l'âme peut en envoyer beaucoup dans les nerfs pour
mouvoir les parties".