In different registers,
dictionaries and publications the first names of
the famous doctor Tissot are "David", "Auguste"
or, absolutely wrong "Simon-Andre". After the
baptismal Register of the village of Grancy, his
birth place, his correct first names are Samuel,
Auguste, Andre, David or--shortened--Samuel
Auguste.
Samuel Auguste Tissot (1728-1797) fit
ses études médicales à
Montpellier, où il fut reçu
docteur en médecine en1749, Il revint
ensuite a Lausanne, où il acquit une
grande réputation. Ses ouvrages nombreux
et sur des sujets variés lui
donnèrent une
célébrité
européenne.
Samuel Auguste Tissot fut le médecin
des grands de ce monde entre 1750 et 1797,
notamment du roi de Pologne et de
l'électeur de Hannovre. De l'Europe
entière on le consultait par
correspondance.
Outre ses oeuvres parmi lesquelles
L'innoculation justifiée et "Avis au
peuple sur sa santé", ses archives
contiennent toute la correspondance
médicale, ordonnances comprises, qu'il a
entretenue avec ses patients.
"De la
santé des gens de lettres", est
un traité célèbre,
initialement paru en latin en 1766 et plusieurs
fois réédité (ed
1769), sur la santé des
intellectuels.
Tissot, a Swiss physician, studied medicine
in Geneva and Montpellier and settled in
Lausanne, where his time was divided among
practice, writing, and teaching. Many of his
works became very popular, were translated in
the major European languages and went through
many editions. Tissot writes on
the diseases incidental to literary
(ed. 1769).
Traité
des nerfs et de leurs
maladies
1780
4 vol. (416; 346; 444; 464 pages).
in 12º
l'ouvrage comprend 6
vol.
Les 2 parties du t. III
constituées d'un "Traité de
l'épilepsie", deux tomes respectivement
parus en 1770 et 1783
Des
sympathies
pages 1 - 8
Telle est l'admirable constitution de
l'homme et de l'animal, que ces parties dont les
fonctions paroissent différentes sont
cependant enchainées de façon
qu'elles influent toutes du plus au moins les
unes sur les autres; cette vérité
a déjà été vue &
son importance bien appréciée par
les premiers médecins; Hippocrate l'a
exprimé avec son énergie
ordinaire; & il n'est que trop
démontré par une multitude de
faits qu'il n'y a aucune partie du corps, qui
fortement irritée, ne puisse irriter tout
le corps.
Mais outre cette harmonie
générale, il y a
différentes parties qui ont entre elles
une liaison plus étroite, qui sont unies
par différents moyens, de façon
que l'état de l'une influe d'une
façon très marquée sur
l'autre, ou au moins est altérée
par les changements qu'elle éprouve; cest
la force du sympathia des Grecs & du
consensus des Latins; & elle en
souffre quelques fois au point que l'effet est
beaucoup plus marqué sur la partie en
sympathie que sur celle qui est primitivement
affectée;
c'est ainsi que le calcul des reins
où on ne le sent pas occasionne quelques
fois des vomissements continuels, & que des
aigreurs d'estomac, où elles
n'occasionnent aucune douleur de tête, des
vertiges, des convulsions, à une femme
délicate. Les symptômes alors ne
désignent point la partie
véritablement malade, & il est
aisé de comprendre à quelles
erreurs dangereuses on serait exposé, si
l'on n'avoit pas une idée nette de cette
loi du corps animal qui produit les maladies
sympathiques, & si l'on n'avoit pas des
moyens de distinguer celles qui le sont de
celles qui ne le sont pas; on comprend encore
bien il est important de savoir que le
vômissement peut avoir sa cause dans les
reins, & que le vertige peut dépendre
de l'estomac; & combien il est
nécessaire de distinguer les maladies de
cette espèce de toutes les autres; pour
cela il faut faire connoitre les causes
différentes de ces sympathies, donner des
observations sur les différens effets
qu'elles produisent, indiquer en même
temps les caractères auxquels on peut les
reconnoitre,& remarquer les attentions de
traitement qu'elles exigent.
pages 30 - 31
10°) les sympathies
particulières dépendant des nerfs
qui ont des connexions plus étroites, de
légères causes peuvent les mettre
en mouvement; il en faut de plus puissantes pour
décider des effets bien marqués de
la sympathie générale.
11°) Tous les hommes ne sont pas
également sujets aux sympathies, parce
que le genre nerveux n'est pas également
sensible chez tous; ainsi la même cause
qui occasionnera les sympathies les plus
marquées chez une personne, n'en produira
aucune chez une autre, son action sera
bornée à son siège, parce
que ses nerfs sont moins sensibles.
13°) n'est ce point au consensus
général qu'il faut attribuer cette
force imitative qui obligeoit Monro à
répéter tout ce qu'il voyait
faire. M.
Whytt lui attribue le
bâillement & le vomissement
involontaires; mais je ne sais cependant si le
simple consensus physique ne peut pas
opérer seul ces
phénomènes.
"L'épilepsie est une maladie
consulsive, dont chaque accès fait perdre
sur le champs le sentiment et la connoissance,
& est accompagné de mouvements
convulsifs, & dans un plus ou moins grand
nombre de parties."
page 409-410
« Cette petitesse du public tire son
origine de cette antique superstition, qui,
ignorant les véritables causes de cette
maladie, l'attriboit à un acte
particulier de la colère céleste,
& regardoit un accès
d'épilepsie dans une assemblée
publique comme un signe de l'improbation des
Dieux, ce qui la faisoit rompre sur le champ,
& rendait les infortunés
épileptiques en quelque façon,
l'objet de l'exécration publique.
Les lumières qu'on a acquis depuis le
temps des comices auroient dû effacer
jusqu'aux moindres traces de ce
préjugé barbare qui a des suites
fâcheuses. Si l'on témoignoit moins
d'éloignement pour ce mal, ceux qui en
sont attaqués perdroient cette horreur
qu'ils en ont, & qui empoisonnant leur
bonheur & irritant toujours les nerfs, ne
contribue pas peu à l'entretenir et
à l'augmenter.
L'épilepsie est peut-être plus
fâcheuse pour le malade que d'autres
maladies mais elle n'a rien de plus
fâcheux pour les assistants; c'est un
spectacle triste que celui d'un accès;
mais il n'est effrayant qu'autant la
prévention le rend tel, on en prend peur
la première fois qu'on entend prononcer
le nom, on s'en effraye toute sa vie sans en
avoir vû, & il est cependant vrai
qu'il n'y a point de maladie moins douloureuse
pour le malade & moins dangereux pour le
spectateur, qui la considérant de sang
froid n'y verroit qu'un homme privé de
sentiment dont les muscles sont mus avec une
force, une vitesse et une variété
étonnantes, & ne seroit pas
exposé par là même aux
influences qui sont le produit d'une imagination
erronée. On ne séquestreroit plus
alors ces infortunés comme on ne le fait
que trop, on ne les relégueroit plus,
comme on le faisoit autrefois, dans des maisons
de gens qui ne s'en chargeant que pour
bénéficier sur la pension, les
traitoient ordinairement très durement
& ne contribuoient pas peu à
augmenter le mal.
Il me semble qu' heureusement l'on revient
peu à peu à une manière de
penser plus juste & plus humaine, que l'on
n'attache plus de honte à une maladie
aussi peu faite pour en inspirer, et
j'espère que bien-tôt, elle ne sera
plus un objet de mystère ni de
dédain, mais seulement de pitié
comme toutes les autres. »
page 419
«la fausse honte qu'on y attache est un
malheur réel qu'on contribue à
l'augmenter, & il seroit à souhaiter
qu'on parvint à la regarder comme les
autres maladies; le préjugé
populaire à cet égard et la suite
d'une antique superstition dont Hippocrate avoit
déjà montré le ridicule,
& qui se soutient cependant depuis plus de
deux mille ans. »