Traitement
par crâniectomie des infarctus
cérébraux sylviens étendus
démateux
Gérald Rancurel, Rachid
Manai
urgences
cérébro-vasculaires, hôpital
de la Pitié-Salpêtrière,
47-83, boulevard de l'Hôpital, 75651 Paris
Cedex 13
Le pronostic des accidents vasculaires
cérébraux ischémiques
sylviens « malins » demeure
sévère. Malgré un
traitement médical intensif
(osmothérapie, ventilation
assistée...), la mortalité
dépasse les 80 % dans toutes les
séries publiées. La chirurgie
décompressive par
hémicrâniectomie peut, en abaissant
la pression intracrânienne et en diminuant
le risque d'engagement, améliorer le
pronostic. Dans une étude ouverte
prospective sur 20 patients
hémicrâniectomisés pour
infarctus sylvien étendu malin, la
mortalité était de 15 %,
l'état clinique des patients survivants
était compatible avec une qualité
de vie acceptable. ( Voir
le bâillement dans l'hypertension
intracranienne sévère )
Treatment by craniectomy in patients with
malignant MCA infarction. The prognosis of
severe or "malignant" middle cerebral artery
(MCA) ischemic strockes is very poor. Despite
intensive medical therapy (osmotherapy, assisted
ventilation...), the mortality approaches 80% in
the most published series. Decompressive surgery
by hemicraniectomy could, by lowering the
intracranial pressure and risk of brain
herniation, improve the prognosis. In an open,
prospective study, we performed 20 decompressive
hemicraniectomies in patients with malignant MCA
infarction. Mortality was 15%. The outcome in
survivors was consistent with an acceptable
quality of life.
Les infarctus sylviens étendus
représentent 10 % environ de la
totalité des accidents vasculaires
cérébraux ischémiques.
L'évolution clinique des patients
présentant un infarctus
cérébral sylvien étendu et
démateux est souvent fatale dans
les premières heures ou les premiers
jours suivant cet infarctus « malin ».
Le taux de mortalité est très
élevé, supérieur à
80 %, surtout chez les patients jeunes.
L'engagement cérébral
transtentoriel secondaire à
l'élévation de la pression
intracrânienne, en rapport avec la taille
de l'infarctus et l'dème
cérébral, constitue la principale
cause de décès chez les patients
jeunes. L'dème
cérébral est moins massif et mieux
toléré chez les personnes
âgées, en partie à cause de
la présence d'une atrophie
cérébrale souvent normale à
un âge avancé.
L'hémicrâniectomie en urgence
qui permet de diminuer la pression
intra-crânienne peut améliorer le
pronostic vital immédiat des jeunes
patients. Les résultats de ce traitement
sur la récupération fonctionnelle
et la qualité de vie à moyen et
long termes restent à évaluer,
bien que des résultats encourageants
aient été rapportés dans
plusieurs études rétrospectives et
prospectives ouvertes publiées ces
dernières années. L'identification
précoce des patients à haut risque
reste la principale difficulté pour poser
l'indication opératoire de
décompression par volet
crânien.
Données actuelles
Le traitement médical des accidents
vasculaires cérébraux aigus
démateux repose sur le
contrôle des facteurs aggravants
l'ischémie : correction très
prudente de la haute tension artérielle,
normalisation de la glycémie, traitement
de la fièvre, anti-épileptiques,
anti-démateux, hémodilution,
hypothermie programmée,
oxygénation, ventilation
assistée... Dans les accidents
ischémiques massifs avec
dème important et signes
d'hypertension intracrânienne,
malgré un traitement
médical bien conduit et la
ventilation assistée [1], l'issue
est souvent fatale pour la majorité des
patients jeunes. Les survivants ont très
souvent des séquelles très
invalidantes ou restent dans un état
neurovégétatif.
L'dème cérébral
apparaît dès le premier jour et
atteint son maximum entre le 3e et le 5e jour
après la constitution de l'infarctus
cérébral. Il est encore
présent 3 à 4 semaines plus tard.
L'hypertension intracrânienne au cours
d'un infarctus résulte d'abord d'un
dème cytotoxique, puis d'un
dème vasogénique secondaire
à la rupture de la barrière
hémato-encéphalique.
Ng L Nimmannitya en 1970 [2], dans
une étude neuropathologique sur 353
accidents vasculaires cérébraux
supratentoriels consécutifs, avait
relevé 45 patients présentant un
dème sévère.
Trente-cinq d'entre eux étaient
décédés d'un engagement
cérébral.
Ropper et Shafran en 1984 [1]
avaient décrit 12 patients dont
l'état clinique s'est rapidement
détérioré après un
accident vasculaire cérébral
sylvien étendu avec des signes
d'engagement. Le décès de 7 des 12
patients avait été attribué
à l'élévation de la
pression intracrânienne au-delà de
15 mmHg.
Logak (thèse, 1996) sur 164 patients
jeunes (18-45 ans) suivis à la
Salpêtrière de 1992 à 1995,
4 des 5 patients ayant un accident vasculaire
cérébral ischémique «
malin », n'ont pas survécu. Hacke et
al. en 1996 [3] avaient rapporté
55 patients présentant un accident
vasculaire cérébral sylvien «
malin ». Quarante-trois (78 %) patients
étaient décédés
d'une hernie transtentorielle. Les survivants
avaient un score de Barthel moyen à 60
(45 à 75). Dans la seule étude
prospective ouverte publiée par Rieke et
al. en 1995 [4], 16/21 patients (76,2 %)
ayant un infarctus hémisphérique
étendu et traités
médicalement étaient
décédés d'un engagement
cérébral. Cinq patients seulement
avaient survécu avec un état
clinique très médiocre. Dans le
groupe chirurgical, 11/32 patients (32 %)
étaient décédés,
14/32 (66,66 %) des survivants étaient
indépendants ou légèrement
handicapés avec un index de Barthel moyen
à 66. Les 7 derniers patients (33,33 %)
avaient un handicap sévère.
Des séries limitées de
patients traités par
hémicrâniectomie
décompressive pour des accidents
vasculaires cérébraux sylviens
malins sont rapportés depuis plusieurs
années.
Delashaw et al. en 1990 [5] avaient
opéré 9 patients ayant un large
accident vasculaire cérébral
ischémique hémisphérique
droit. Une évaluation par l'index de
Barthel avait été faite entre 5 et
25 mois chez les 8 survivants, le 9e patient
étant décédé d'un
cancer de la langue. Les 8 patients vivaient
à leur domicile avec leur famille, 4
avaient une assistance minime, et 4 avaient
besoin de l'aide d'un membre de leur famille
pour effectuer les tâches de la vie
quotidienne. Deux patients avaient gardé
une légère
hémiparésie et 6 une
hémiplégie. Ils ont tous
conservé une labilité
émotionnelle. Pendant cette
période d'étude, 4 patients se
sont présentés avec des signes
d'engagement secondaires à un large
infarctus hémisphérique gauche.
Ils n'ont pas été
opérés et n'ont reçu qu'un
traitement médical. Ces 4 patients sont
rapidement décédés.
Kalia et Yonas en 1993 [6] avaient
opéré 4 patients : 2
hémicrâniectomies droites et 2
gauches. L'évolution était
très satisfaisante pour les 4 patients.
Schwab et al. en 1996 [7] avaient
regroupé dans une métaanalyse 111
patients ayant eu une
hémicrâniectomie entre 1935 et 1995
: 76 (68,5 %) patients avaient survécu,
52 (68,4 %) étaient indépendants
ou légèrement handicapés et
24 (31,6 %)
avaient un handicap sévère.
Les patients jeunes avaient davantage
bénéficié de
l'hémicrâniectomie. Le même
auteur (1998) dans un travail prospectif ouvert
avait publié les résultats de 63
hémicrâniectomies
décompressives. L'évolution
à 3 mois des survivants était
favorable, surtout pour les patients
opérés précocement (24
premières heures). Carter et al. en 1997
[8] avaient publié
l'évolution à un an de 14 patients
hémicrâniectomisés. Chez les
patients survivants de moins de 50 ans, la
récupération d'une autonomie
était possible. Forsting et al. en 1995
[9] avaient réalisé une
étude expérimentale sur 50 rats
chez qui ils avaient induit un accident
vasculaire cérébral
ischémique par une technique
endovasculaire permettant d'occlure
l'artère cérébrale moyenne.
Ils avaient pratiqué une
décompression par crâniectomie chez
30 animaux, 20 rats non traités par
crâniectomie avaient constitué le
groupe témoin. Leurs résultats
suggèrent que la crâniectomie
réduit la mortalité,
améliore l'évolution et
réduit la taille de l'infarctus.
Le traitement chirurgical des accidents
vasculaires cérébraux
ischémiques cérébelleux est
mieux connu et plus facilement indiqué.
La crâniectomie décompressive
occipitale a souvent donné de bons
résultats quand elle est pratiquée
avant l'apparition de signes
irréversibles de compression du tronc
cérébral ou d'un état
comateux.
Chen et al. en 1992 ont opéré
11 patients présentant un accident
vasculaire cérébral
ischémique cérébelleux avec
un dème menaçant : 2
patients ont repris leur travail 3 mois
après l'intervention, 6 avaient une
assistance minime et 3 une dépendance
fonctionnelle [10].
La décompression chirurgicale
hémisphérique pourrait constituer
dans des cas bien définis une alternative
thérapeutique non négligeable.
Elle permettrait de diminuer la pression
intracrânienne, d'éviter
l'engagement cérébral, d'augmenter
la pression de perfusion tissulaire limitant
l'extension de la nécrose et ainsi de
préserver un débit sanguin
cérébral satisfaisant. En effet
l'dème cérébral
comprime le réseau vasculaire et aggrave
l'ischémie et la nécrose,
constituant ainsi un cercle vicieux.
Les patients qui avaient
bénéficié d'une
hémicrâniectomie pour un accident
vasculaire cérébral sylvien
démateux avaient des âges
extrêmes de 14 à 69 ans. Les
principaux symptômes cliniques retenus
pour la décision chirurgicale
étaient : patient âgé de
moins de 70 ans, déviation des yeux du
côté de l'infarctus,
hémiplégie massive
sensitivo-motrice aux trois étages, signe
de Babinski uni ou
bilatéral, paralysie faciale
centrale, agitation, vomissements, puis
détérioration de l'état de
vigilance et de conscience avec mydriase et
posture de décérébration
ipsi ou contralatérale.
Les critères radiologiques
d'inclusion étaient : hypodensité
étendue supérieure à 50 %
du territoire de l'artère sylvienne sur
le scanner [7] avec signes
d'dème cérébral
(effacement des sillons corticaux, compression
du ventricule latéral et effet de masse
sur la ligne médiane).
L'évolution se fait souvent
rapidement, surtout chez les sujets jeunes, vers
l'extension de l'hypodensité pour
atteindre la totalité du territoire de
l'artère cérébrale moyenne,
de la choroïdienne antérieure et
parfois de la cérébrale
antérieure et/ou postérieure, avec
engagement cingulaire et falcoriel et
compression des citernes de la base. Il existe
en parallèle une
détérioration clinique avec
troubles de la vigilance et de la conscience,
puis coma profond avec mydriase
bilatérale et signes de
décérébration.
La majorité des auteurs avaient
appliqué un traitement médical
[11, 12] souvent inefficace et n'ont eu
recours à l'hémicrâniectomie
qu'après une détérioration
de l'état clinique et radiologique des
patients. Dans un travail préliminaire
sur 20 patients de moins de 60 ans,
traités à la
Pitié-Salpêtrière par
hémicrâniectomie
décompressive (Professeur Philippon,
Professeur Cornu et Docteur Srour) pour des
accidents vasculaires cérébraux
sylviens « malins », le tableau
clinique initial était parfois rassurant.
Chez la majorité des patients
traités, la détérioration
clinique était souvent très rapide
(en quelques heures) et parfois brutale.
Les signes
cliniques de gravité que nous avons le
plus fréquemment notés sont les
troubles de la vigilance (100 % des cas),
l'hémiplégie massive (94,7 %), la
déviation conjuguée de la
tête et des yeux (84,2 %), les
céphalées et surtout l'agitation
motrice de l'hémicorps sain (67,3 %), les
troubles neurovégétatifs (57 %)
avec instabilité tensionnelle et
respiratoire, sueurs profuses ; hoquet,
baillement,
nausées et vomissements, le myosis
unilatéral du côté de
l'infarctus (30 %), la mydriase
unilatérale (15 %). À un stade
plus avancé, on constate l'apparition
d'une mydriase bilatérale, de signes de
décérébration
unilatérale puis bilatérale, puis
d'un coma profond aréactif. Ces signes
sont plus souvent rencontrés chez les
patients jeunes. Chez tous les patients, le
scanner cérébral fait à
l'entrée ou après toute
aggravation clinique a mis en évidence un
accident vasculaire cérébral
sylvien total ou subtotal (67 % des cas) ou
intéressant plus de 50 % du territoire de
l'artère cérébrale moyenne
(MCA) (30 %), un accident vasculaire
cérébral de l'ACM et de la
cérébrale antérieure (15 %)
et un accident vasculaire cérébral
sylvien bilatéral (10 %).
L'dème cérébral avec
effet de masse sur le système
ventriculaire et déplacement de ligne
médiane de plus de 4 mm [13], et
surtout de la glande pinéale (> 4 mm)
avec signes d'engagement était
présent chez tous nos malades
opérés. L'IRM
cérébrale de diffusion (figure 3),
pratiquée chez 5 patients, a permis de
visualiser l'étendue de l'ischémie
très précocement et de faciliter
la décision chirurgicale.
Les étiologies les plus souvent
retrouvées sont les dissections
artérielles cervicales (7/20) et les
embolies d'origine cardiaque (7/20). Chez six
patients l'étiologie est restée
indéterminée.
Le taux de mortalité en
postopératoire dans notre série
était de 15 % (3/20) : 1 complication
infectieuse chez un immunodéprimé,
1 embolie pulmonaire massive et
1hémorragie massive dans le foyer de
l'infarctus.
Avec un temps de recul de 40 mois pour le
premier patient et de 6 mois pour le dernier, il
n'y a pas eu d'autres décès.
L'état fonctionnel des survivants est
globalement acceptable avec 13 patients
autonomes (Rankin modifié égal ou
inférieur à 3) pour les actes de
la vie quotidienne. Deux de ces patients ont
même repris leur travail, l'un à
plein temps et l'autre à temps
partiel.
Les troubles du langage constituent un
handicap important pour les 5 patients
opérés de
l'hémisphère dominant.
L'héminégligence est le principal
handicap à la rééducation
des patients opérés de
l'hémisphère mineur. Les
échelles de qualité de vie
appliquées aux patients et à leurs
familles sont globalements satisfaisantes.
Plusieurs équipes de neurologues et
de neurochirurgiens restent
réservés sur l'évolution
fonctionnelle des patients
hémicrâniectomisés. Leur
principal argument est l'inutilité de
cette intervention chez des patients qui
resteront très handicapés et par
conséquent une lourde charge pour leur
famille et leur environnement social.
L'hémicrâniectomie chez les
patients victimes d'un accident vasculaire
cérébral malin de
l'hémisphère dominant pose le
problème de l'aphasie résiduelle
et donc de la qualité de vie des
survivants.
Dans la série de Schwab [14]
sur les 11 patients
hémacrâniectomisés pour un
accident vasculaire cérébral
sylvien gauche malin, les 9 survivants ont
gardé des séquelles aphasiques
modérées. Tous avaient une bonne
compréhension et une communication
acceptable. Trois patients avaient un
déficit mineur et ont même pu
reprendre une activité. Kalia [6]
avait réalisé 2
hémicrâniectomies gauches. Ces deux
patients ont gardé une aphasie
modérée et une
compréhension correcte. Dans notre
série, parmi les 5 patients
opérés de
l'hémisphère gauche, 2 ont
gardé une aphasie très
invalidante, les 3 autres ont gardé un
aphasie modérée leur permettant
une autonomie partielle.
L'hémicrâniectomie a
été pratiquée depuis
plusieurs décennies par diverses
équipes dans différents pays et
abandonnée à cause de
résultats souvent catastrophiques. Une
étude randomisée contre traitement
médical serait nécessaire pour
l'évaluation scientifique de cette
thérapeutique, mais poserait un
problème éthique. Il est en effet
difficile de proposer la randomisation d'un
patient entre un traitement médical dont
le taux de mortalité dépasse les
80 % et l'hémicrâniectomie
décompressive dont la mortalité
est largement inférieure à 30 %.
En fait, le problème ne se pose pas
seulement en termes de taux de mortalité.
Il se pose également en termes de
récupération fonctionnelle. Quant
au consentement éclairé
demandé dans l'urgence aux patients et/ou
à leur famille qui sont souvent dans un
état de stress intense, il reste
illusoire et la plupart du temps entaché
de subjectivité.
Les progrès enregistrés ces
dernières années au niveau des
moyens de réanimation, de la
précision des indications cliniques et
radiologiques de l'hémicrâniectomie
et des techniques chirurgicales nous ont
incités à reprendre une
étude prospective ouverte de ce
traitement sur 20 patients. Les résultats
préliminaires de cette étude sur
la mortalité globale et la
récupération fonctionnelle sont
encourageants.
Les controverses
Les accidents vasculaires
cérébraux sylviens malins
représentent 10 % [14-16] de la
totalité des accidents vasculaires
cérébraux ischémiques. Le
taux de mortalité est
particulièrement élevé,
dépassant souvent 80 %, surtout chez les
sujets jeunes. Les survivants sont souvent
très handicapés ou dans un
état neurovégétatif. Les
différentes études
effectuées ces dernières
années ont montré que
l'hémicrâniectomie
décompressive pourrait être un
traitement pour les hypertensions
intracrâniennes incontrôlables. Elle
permet de réduire notablement le taux de
mortalité qui est inférieur
à 30 % dans les différentes
études publiées (15 % dans notre
série). De même, pour certains
patients opérés, les performances
fonctionnelles pourraient être acceptables
et compatibles avec une autonomie dans la vie
quotidienne [1, 14].
La difficulté essentielle reste la
définition de critères cliniques
et radiologiques précis et validés
pour l'indication de ce traitement, le plus
précocement possible avant l'apparition
d'une mydriase ou de signes de
décérébration.
Il existe deux groupes de patients. Dans
l'un, les signes d'ischémie et
d'dème cérébral
apparaissent très tôt (6
premières heures) sur le scanner. Le
tableau clinique est d'emblée grave. Dans
le deuxième, les signes d'ischémie
et d'dème cérébral
sont retardés et n'apparaissent que vers
le 3e ou le 5e jour [1]. Le tableau
clinique est au début rassurant.
L'enregistrement de la pression
intracrânienne (PIC) peut être utile
chez ces patients et doit être
effectué en milieu neurochirurgical avant
toute hémicrâniectomie si
l'état clinique du patient le permet.
Cependant, la détérioration
clinique rapide de la majorité des
malades ne permet souvent pas cette mesure. Il
est admis qu'une PIC supérieure à
15 mm de mercure [1] et persistante
précède un engagement
cérébral avec compression du tronc
cérébral et le
décès.
Il existe plusieurs controverses sur la
technique chirurgicale de décompression
au cours d'un accident vasculaire
cérébral ischémique
étendu avec risque d'engagement,
notamment concernant la taille et la topographie
du volet, la plastie ou non de la
dure-mère et la résection ou non
du tissu nécrosé [5, 6].
En revanche, la crânioplastie doit
être faite le plus tôt possible
[17, 18] pour éviter d'autres
complications neurologiques et psychiques.
Les récentes séquences d'IRM
de perfusion-diffusion permettent de
préciser très précocement
l'étendue de l'infartus et de
l'dème. Cette technique peut aider
à poser l'indication de
l'hémicrâniectomie avant
l'extension de l'infarctus, l'apparition d'un
dème malin et l'engagement
cérébral. La décompression
chirurgicale effectuée précocement
permettrait une meilleure
récupération chez ces patients
[14].
Conclusion
En conclusion, tant qu'il n'existe pas de
traitement médical efficace de
l'dème cérébral,
l'hémicrâniectomie peut constituer
un recours thérapeutique non
négligeable dans les infarctus
cérébraux sylviens étendus
démateux. Ce traitement doit
être pratiqué dans des centres
spécialisés en neurologie
vasculaire disposant d'une équipe
multidisciplinaire cohérente de
neurologues, de réanimateurs, de
neuroradiologues et de neurochirurgiens. Des
études multicentriques sont
nécessaires pour préciser
davantage les meilleures indications de cette
thérapeutique sur des critères
cliniques et radiologiques précis et
validés.
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