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- Maladies nerveuses
hystériques
- pages 105-108
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- J'entends sous la dénomination de
vapeurs hystériques, seulement celles
dont la cause est inhérente à la
matrice. Les Auteurs qui ont attribué
toutes les affections vaporeuses des femmes au
vice particulier de la matrice, ont eu tort. Il
est complètement prouvé, par
l'expérience journalière, que le
plus grand nombre de femmes qui ont des vapeurs,
n'ont aucune affection, ou lésion
particulière de la matrice, qui puisse
leur occasionner cette maladie, dont on
découvre la cause dans d'autres organes,
qui n'ont même que très peu ou
point du tout de sympathie avec ce
viscère.
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- Les causes éloignées des
maladies vaporeuses hystériques sont un
tempérament bilieux mélancolique,
quelquefois sanguin bilieux; & les accidens
aux quels ils donnent lieu, deviennent des
nouvelles causes qui produisent l'état
vaporeux. des règles peu abondantes &
irrégulières, une vie un peu
active, des lectures lassives, des passions
malheureuses, le veuvage, &c.
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- Les causes plus prochaines sont la
suppression des règles, des engorgemens,
des squirrhes, des polypes ou des ulcères
à la matrice, une tendance
particulière d'humeurs
dégénérés sur cet
organe, tel qu'un lait répandu, un vic
dartreux ou artritique.
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- La cause immédiate est toujours en
raison de la distribution vicieuse du principe
de la sensibilité, & de la
mobilité.
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- Symptômes des maladies vaporeuses
hystériques.
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- Les plus fréquents symptômes
des vapeurs hystériques sont une douleur
sourde, & quelquefois aiguë, dans la
région du bas-ventre & dans les
reins; des vomissements bilieux, ou des
matières semblables au marc de
café; des bâillements
fréquents; des éternuements; une
douleur fixe à la tête, ou le clou
hystérique; des pesanteurs, des
engourdissments dans les membres, des tensions
fatiguantes & douloureuses dans le bas
ventre, des contractions à la bouche, des
tintements d'oreilles, des vertiges, des
étourdissements, une quantité de
vents dans les intestins & l'estomac,
&c.
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- Le pouls est ordinairement plein, le visage
rouge & animé, tous les traits
prennent une expression qui n'est plus celle de
la pudeur, les yeux sont gonflés &
ardens, le regard farouche & hardi.
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- Quelques-uns de ces symptômes
précèdent toujours ceux qui
caractérisent les affections
hystériques décidées. Tels
sont les suivans.
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- Il est des femmes qui tombent en convulsion
en faisant de grands cris, d'autres sans se
plaindre; il es est qui tombent subitement dans
une syncope alarmante, qui ne se manifeste que
par de fausses apparences d'un sommeil
tranquille. Les convulsions, & même
les syncopes succèdent quelques fois aux
ris auxquels on ne connaît point de
causes: d'autres fois, c'est aux pleurs dont les
motifs ne sont pas plus raisonnables.
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- Ces faiblesses ou syncopes durent plusieurs
instans, quelques fois des heures &
même des jours entiers, avec une privation
totale de mouvemens & sentimens. Ces malades
ne donnent aucuns signes de vie, lors même
qu'on leur fait des blessures, & elles ne
recouvrent souvent l'usage de leurs sens, qu'en
laisssant paraître une raison
égarée qui les livre à
beaucoup d'excès.
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- pages 117-119
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- Une femme de vingt-deux à vingt
quatre ans, mariée depuis peu, d'un
tempérament excessivement bilieux,
était sujette, depuis quatre ou cinq ans,
à des attaques de nerfs, dont les
symptômes étaient alarmans. La
famille de cette jeune personne avait
espéré que le mariage
opèrerait sa guérison, &
n'avait employé jusque-là, que les
moyens les plus simples pour arrêter les
progrès d'une maladie, dont on ne
soupçonnait pas la véritable
cause. Le calcul fut faux; le mariage ne
guérit rien, & les attaques devinrent
plus fortes, & plus fréquentes:
elles s'annonçaient par des
bâillements
réitérés. les
convulsions survenaient alors brusquement; elles
agitaient tout le corps & finissaient par
laisser la malade dans une syncope, qui durait
plusieurs heures, & quelques fois un jour
entier.
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- L'accès fini, la malade ne se
plaignait de rien; elle disait ne ressentir
aucun mal: mais ces secousses physiques avaient
réellement ébranler sa raison,
qu'elle n'avait plus aucune justesse dans les
idées, ni décence dans les
sentimens. Elle se livrait à des
excès de haine & d'amour, qui
n'annoncaient que trop l'agitation de ses sens,
& le désordre de sa raison.
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- Pour ce qui lui devait être le plus
cher dans la nature, était devenu l'objet
de sa haine; et ces tendres élans d'une
âme délicate & sensible, qui
l'attire doucement vers celui qui a
mérité son choix, ne paraissait en
elle qu'un appétit grossier qui
l'entraînait rapidement vers le premier
objet dont elle était frappée;
souvent même son imagination
séduite, lui choisissait des
fantômes, auxquels elle se livrait dans le
tumulte des sens.
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- Ces espèces de crises se
répétaient plusieurs fois dans la
journée, & laissaient constamment la
malade dans un état de stupeur &
d'accablement.
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- Des maladies vaporeuses
avec relâchement des solides &
dégénération des
humeurs
- pages 147-149
-
- Nous ne connaissons pas de moyens sûrs
pour changer l'odre des affections de
l'âme. La raison seule peut s'opposer aux
fortes passions, & nous éclairant sur
les maux qui marchent à la suite des
excès dans lesquels elles nous
entraînent, elle peut faire naître
en nous le désir violent de nous y
soustraire. C'est ainsi qu'il est possible de
guérir une passion par une autre passion,
puisque l'accroissement de l'une ne peut
être qu'en raison inverse de la diminution
de l'autre. Cet art était celui des
Stoïciens; mais il ne fait souvent que
substituer un viceà un autre vice, tant
il est difficile que la raison exerce un empire
absolu sur les passions.
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- Les observations suivantes prouvent combien
les affections de l'âme ont de pouvoir sur
les mouvements matériels, & avec
quelle rapidité elles peuvent changer
leurs directions.
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- Une jeune beauté renfermée
dans le Serrail du Grand-Seigneur, fut
frappée, en bâillant, d'une
attaque de catalepsie, comme un coup de foudre.
On employa en vain tous les moyens que la
Médecine a inventé pour
guérir cette affreuse maladie; les
vésicatoires, les ventouses
scarifiées, le feu même ne furent
point épargnés. Enfin, au bout de
deux journées de cette cruelle situation,
le Médecin du Sultan imagina qu'un
remède moral produirait un effet plus
heureux que tous les remèdes physiques:
mais pour le tenter, il fallait auparavant
guérir l'imagination du Sultan, & le
persuader qu'on ne pourrait réussir qu'en
allarmant la pudeur de sa favorite. Le Sultan
ayant consenti à la
témérité apparente,
d'où dépendait la guérison,
le Médecin feignit de porter une main
hardie sous la robe de la sultane: la
présence du Sultan ajoutant encore
à l'étonnement où fut
jettée par une pareille scène,
elle recouvra au même instant la
santé.
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- Le
syndrome de Kleine Levin en
1786
Edmé Pierre Chauvot de
Beauchêne
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- « La santé
est le trésor le plus précieux et
le plus facile à perdre ; c'est cependant
le plus mal gardé. »
- « Les nobles sont
comme les livres : il en est beaucoup qui ne
brillent que par leurs titres.
»
- « Le temps est la
seule richesse dont on puisse être avare
sans déshonneur. »
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- Nouveau
traité du rhumatisme et des vapeurs
Dumounlin M 1703
- Dissertation sur les
vapeurs et les pertes de sang. Hunauld P
1756
- Traité des
affections vaporeuses des deux sexes P Pomme
1757
- Traité des
affections vaporeuses du sexe J Raulin
1758
- De la
santé des gens de lettres Tissot S
1769
- Nouveau
Traité des Vapeurs ou Traité des
maladies des nerfs Pressavin JB
1770
- La philosophie des
vapeurs Paumerelle Cl 1774
- Traité des
maladies nerveuses hypochondriaques et
hystériques Robert Whytt
1777
- De l'influence des
affections de l'âme dans les maladies
nerveuses des femmes Chauvot de
Beauchêne EP 1781
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