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Voir l'introduction de cette thèse
CHAPITRE III
 
 Rapports du bâillement avec certains états pathologiques
 
 
avec l'hystérie
avec les fièvres et la syphilis
avec l'épilepsie
bibliographie de la thèse  
Avec les accidents de l'accouchement
 
Nouvelle iconographie de La Salpêtière 1890
L'atelier photographique de La Salpêtrière 1888
 
 
Bâillements chez un épileptique Charles Féré (1852 -1907)
Nouvelle iconographie de La Salpêtrière 1888 (vol 1, n°4, p163-169)
 
Illustrations de la thèse de Wolter Seuntjens
 
Biographie d'André Trautmann
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mise à jour du 22 juin 2002
 
 
Nouvelle iconographie de La Salpêtière 1890
Nous n'avons pas, comme les anciens auteurs, la prétention en abordant ce chapitre, d'ériger le bâillement en symptôme de premier ordre. Il nous parait cependant que l'on a trop négligé, son étude de nos jours. Elle peut, dans certains cas, fournir des renseignements précieux pour le diagnostic, et permet en quelques circonstances même d'établir un pronostic assuré.
Nous passerons rapidement en revue les différentes maladies où ce signe se rencontre le plus fréquemment, et nous nous permettrons d'insister quelque peu sur certains points intéressant où des observations récentes ont jeté un jour nouveau.
Nous avons déjà parlé plus haut des rapports du bâillement avec la grossesse, et nous avons dit que ce symptôme relevait plutôt d'un trouble digestif que de la grossesse elle-même, peut-être aussi d'un réflexe à point de départ utérin. Il n'en est pas de même pendant l'accouchement : outre que le bâillement peut être, dans ce cas, le signe de perte abondante de sang après la délivrance, il se manifeste également en dehors de tout écoulement sanguin, durant la sortie du fœtus. Rœderer, dans sa dissertation
 
De oscitatione in enixu, donne une haute valeur au bâillement du travail. Günz écrit dans le même sens, et Rothmund résume et met pour ainsi dire la question au point quand il dit: «Nobis videtur notatu dignum, mentionem facere de oscitatione quae partus tempore fuit, parturientibus labores intercipit et turbat, partumque difficilem reddit, et si crebrior fuerit, magnam uteri languorem significat, gravissimaeque aut lethiferae etiam futurae gangrenae, vel uteri hemorragiae subinde index est». On a observé, il est vrai, très fréquemment le bâillement pendant et après l'accouchement; nous croyons pouvoir donner une explication rationnelle de sa production aux divers moments: les bâillements longs et répétés du travail sont vraisemblablement dus à la grande fatigue, car ils se manifestent seulement si ce travail est lent et pénible. Ceux que les Anciens voyaient si souvent apparaitre après l'accouchement, ont pour cause soit une hémorragie, soit le commencement de la fièvre puerpuérale. Dans le premier cas, ils ne sont pas les signes précurseurs, mais les signes consécutifs del'hémorragie; dans le second cas ils sont les symptômes du début de la fièvre, au même titre que les bâillements cités plus haut dans l'invasion des pyrexies. Aujourd'hui. les hémorragies post-partuin sont peu fréquentes, grâce aux soins intelligents donnés aux accouchées; les progrès de l'antisepsie ont fait une rareté de l'infection puerpérale; il ne nous est plus guère donné de constater le bâillement dans ces deux cas. Nous avons cependant recueilli cette observation intéressante
 
Observation (Personnelle)
Femme B..., trente-cinq ans. A en trois enfants. Au premier accouchement, abondante hémorragie; au second et troisième, perte de sang légère, à l'administration d'ergotine. Nous avons fait nous-même le quatrième accouchement. Après la délivrance, inertie utérine, légère hémorragie combattue par les injections d'eau chaude à 48° et 4 grammes, d'ergotine en deux jours. Deux injections vaginales par jour avec une solution de sublimé à 0 gr 25 pour 1000, faites par le mari. Le troisième jour, l'accouchée est prise de frissons violents, de bâillements répétés très incommodes. Température 40°5. Le lendemain, injection intra-utérine; le soir, la fièvre baisse et les bâillernents diminuent. Le surlendemain et les jours suivants, deuxième et troisième injection intra-utérine, Température 36°7. Les bâillements ont complètement cessé. Dix jours après, la malade se lève. Elle nous a affirmé ne jamais bâiller habituellement. Ainsi quand Dechambre dit: «Rœderer qui a écrit une dissertation sur le bâillement dans l'enfantement, en a certainement exagéré la gravité en le signalant comme un symptôme funeste et comme l'avant coureur d'un cas mortel» trouvons-nous qu'il ne se rend pas compte de la gravité qu'avaient autrefois certaines suites de couches et dont, précisément, le bâillement annonçait la malignité. En résumé, si nous constatons moins fréquemment le bâillement dans l'accouchement, c'est que ses causes productrices ont en partie disparu, nous voulons surtout parler de la puerpéralité.