Bien que celles-ci aient probablement
existé de tout temps, il faut
reconnaître que c'est grâce à
l'étude des dernières
épidémies que nous en connaissons
aujourd'hui les principaux
caractères.
Il n'entre pas, Messieurs, dans ma
pensée de les passer toutes en revue, le
temps ne le permet pas, et d'ailleurs dans une
très prochaine conférence M.
Souques vous parlera longuement des formes
prolongées de l'encéphalite
léthargique à type parkinsonien et
catatonique. Je désire seulement
m'arrêter sur les manifestations si
particulières de certaines formes de la
maladie, manifestations qui ont
été décrites dans tous
leurs détails par M. Pierre
Marie et Mlle Gabrielle
Lévy sous les termes de syndrome
excito-moteur tardif. Survenant soit comme
manifestation primitive et prolongée de
l'infection encéphalitique, soit à
titre de manifestation tardive et
traînante de la maladie, le syndrome de
Pierre Marie et G. Lévy se
caractérise non seulement par des
trouhies très particuliers des mouvements
volontaires et l'apparition de mouvements
spontanés involontaires, mais encore par
une série de petits signes contingents
mais dont l'association ne laisse pas
d'être significative.
Parmi ces derniers je relèverai,
à la phase de début, la raideur
douloureuse de la nuque, le trismus
accompagné de grincements de dents, les
spasmes faciaux, la sialorrhée, les
sensations de constriction pharyngoglottiques,
les bâillements avec pandiculations
le hoquet, les vomissements ; puis, à une
phase plus tardive, les poussées
fluxionnaires dans les articulations, les algies
à type musculaire ou névritique,
l'hyperalgésie cutanée.
L'une des formes les plus instructives du
syndrome excito-moteur de P. Marie et J.
Lévy est, sans conteste, la forme
choréique. Limitée à un
seul côté ou
généralisée, l'agitation
choréique s'apparente bien avec le
désordre musculaire de la chorée
de Sydenham ; cependant cette agitation y
apparaît moins désordonnée
et répond à un cycle morphologique
rythmique, lequel se renouvelle sensiblement
identique. Dans certains cas, le désordre
musculaire représente la forme classique
de chorée salutante rythmique.
Encéphalite léthargique
Cruchet, Moutier, Calmettes Soc méd hop
Paris 27 avril 1917