- Nous avons précédemment
présenté des correspondances
inédites de G. Gilles de la Tourette,
d'une part des lettres reçues de JM.
Charcot et, d'autre part, des lettres
écrites à son ami le journaliste
G. Montorgueil.
- Nous présentons maintenant des
documents éclairant la pénible fin
de vie que G. Gilles de la Tourette connut.
-
- La maladie : faits connus et
déjà rapportés
-
- En 1896, Gilles de la Tourette avait
été nommé "médecin
chef de l'exposition universelle de 1900
à Paris", grâce aux appuis
politiques de son ami DM. Bourneville et d' A.
Millerand. Il excella dans cette tâche et
le service médical mis en place rempli
parfaitement son office. En hommage à son
travail, il fut proposer au grade d'officier de
la Légion d'Honneur, décoration
remise au cours d'un banquet servi en son
honneur à l'Hôtel Continental
à Paris [1]. En 1904, E. De
Lavarenne écrit dans la La Presse
Médicale du samedi 4 juin 1904: « Il
dut être parfaitement heureux alors, car
évidemment il recherchait les honneurs;
mais la catastrophe était proche et c'est
à se demander maintenant il n'eût
pas mieux valu pour lui moins de succès
retentissants, moins de distinctions
honorifiques rapides: cela lui eût
ménagé des forces pour accomplir
pleinement l'oeuvre médicale, qui
à elle seule est suffisamment belle,
suffisamment attrayante et glorieuse pour ceux
qui s'y attachent » [2].
-
- En effet peu après, son comportement
devint de plus en plus perturbé,
alternant des périodes
mélancoliques et suicidaires et des
périodes de mégalomanie. Dans
« Paris vécu »,
Léon Daudet relate comment, selon lui, la
maladie de Gilles de la Tourette se
révéla publiquement : «
Pierre Marie, qui devait faire beaucoup plus
tard un abattage si remarquable de la
localisation du langage articulé,
était alors très
discipliné, très modeste,
très en retrait : « Oui
Monsieur, non monsieur, parfaitement Monsieur
». II était bien de sa personne,
fort aimable, plus semblable à un avocat
timide qu'à un médecin. Il
tranchait avec ce pauvre Gilles de la Tourette,
hirsute, bavard catégorique, absurde, et
qui mourut fou. Le délire de Gilles de la
Tourette, consécutif à un
tréponème négligé,
se révéla publiquement de la
façon la plus cocasse. Faisant passer un
examen, il demanda au candidat : « quels
sont Monsieur, les trois plus grands
médecins français du XIXème
siècle ? » L'élève
réfléchit et répondit :
« Laennec, Duchenne de Boulogne et Charcot
», car il savait que Gilles de la Tourette
avait été l'élève du
troisième. - Non, Monsieur, vous n'y
êtes pas: il y a eu mon grand-père,
mon père et moi, Coco. C'est pourquoi, -
ici l'examinateur coiffa le jeune homme interdit
de sa propre toque d'agrégé -,
c'est pourquoi on va m'élever une statue
en bromure de potassium ! »
[3]
-
- Dans sa rubrique « l'Actualité
» du journal L'Eclair, le journaliste
Montorgueil publie une note, le 14 juillet 1901,
témoignant de la santé de Gilles
de la Tourette. Lors d'une matinée au
théâtre de l'Odéon,
où il faisait une conférence sur
la pièce « La Dormeuse »,
« le Docteur Gilles de la Tourette
manifesta des velléités
d'impatience nerveuse avec le public; au lieu de
glisser à la conclusion par une feinte
adroite, il s'irrita, fit tête aux
mécontents, soutenu du reste par ses
amis, mais au total dans cet incident laissa
penser que surmené, il était temps
qu'il débrayât ». AJ. Lees
parle d'un malaise et dit qu'il dû
être transporté à son
domicile [1]. Malgré la
discrétion qu'il souhaite gardée
sur la santé de son ami, G.Montorgueil
dans un article ne dissimule pas qu'il s'agit
d'une maladie nerveuse: « Nous savions
depuis longtemps, dit-il, la douloureuse
nouvelle Monsieur le Docteur Gilles de la
Tourette succombant à l'excès de
son activité, a été
frappé du mal que toute sa vie, chez les
autres, il a tant et parfois si victorieusement
combattu. Tous ceux qui le connaissent et qui ne
le pouvaient connaître sans lui porter une
affection profonde, font des voeux pour que la
science de ses confrères encore
aujourd'hui, triomphe de la nuit soudaine
abattue sur une aussi distinguée
intelligence. Encore qu'il soit très
atteint, on ne désespère point. Il
est soigné dans une maison de
santé avec un zèle parfait, il se
trouve déjà amélioré
du fait de ce séjour, et ce n'est point
pour simplement consoler une femme si
éprouvée par cet immense chagrin,
qu'on hasarde un diagnostic d'espérance.
N'a-t-on pas été frappé de
voir si souvent les médecins des
affections nerveuses, plus que d'autres de leurs
confrères, atteints d'affections
identiques? Est-ce la contagion du milieu ? Ou
l'homme penché sur l'irritant
problème de la démence dont la
solution lui échappe, est-il à son
tour, comme attiré par le vertige ? Le
Docteur Gilles de la Tourette n'est pas le
premier praticien qui paie à ces
études un terrible tribut ».
-
- Léon Daudet aurait commencé
ses études de médecine,
influencé par JM Charcot, ami de son
père, mais aussi pour soigner celui-ci
atteint du tabès comme l'étaient
Guy de Maupassant et Jules de Goncourt qu'il
croisait chez ses parents. L. Daudet connaissait
donc bien la syphilis nerveuse et ses
différents tableaux cliniques. Dans
« Les Morticoles », il décrit
les troubles de l'affectivité et du
comportement présentés par Gilles
de la Tourette : « Gilles de la Tourette
était laid, à la façon
d'une idole papoue sur laquelle seraient
implantés des paquets de poils. Il
n'était ni bon, ni mauvais, ni studieux,
ni paresseux, ni intelligent, ni sot, et il
oscillait avec sa tête ahurie et
malicieuse, entre une multitude de
qualités et de défauts auxquels il
ne s'attardait pas. Il avait la voix
éraillée et brûlée,
le geste brusque, la démarche falote. Il
passait pour un original, abordait un sujet
intéressant, le délaissait pour un
autre, déconcertait ses maîtres par
des bizarreries qui allaient en augmentant et
devenaient de moins en moins drôles.
Contrairement aux affirmations du Professeur
Fournier, qui y voyait juste en dépit de
tous et de quel oeil d'aigle royal ! Gilles
soutenait que la paralysie
générale n'a aucun rapport avec la
syphilis. Il gambadait, sautait, dansait quand
on appelait son attention sur certaines
coïncidences. Il répétait
« c'est mon idée très ferme
». Hélas ! ses idées à
lui, le pauvre garçon, devenaient de
moins en moins fermes, si bien qu'un jour,
à un examen, ayant demandé
à un candidat: « quelle était
la maladie qui faisait saigner, au début,
de la narine gauche ? » et ayant
reçu cette réponse: « la
fièvre typhoïde, Monsieur », il
fit non de la tête et, au bout d'un
silence de 5 mn, déclara solennellement:
« c'est la fièvre typhoïde,
Monsieur, vous êtes nul, je vous refuse
». Il poursuit : « Quelque temps
avant sa mort, comme je sortais de chez moi, rue
de l'Université, Gilles de la Tourette,
que j'avais perdu de vue depuis plusieurs
années, m'aperçut et s'approchant,
me sauta au cou. J'étais ahuri d'une
marque d'affection intempestive que rien dans
nos relations antérieures ne justifiait,
je vous prie de le croire. II me dit d'un ton
saccadé : « Mon cher Daudet, je vous
aime infiniment. Il y a longtemps que j'avais
envie de cette formelle réconciliation
». Il était rouge, avec de grosses
larmes dans les yeux. Je devinai tout de suite
de quoi il s'agissait. Le diagnostic
n'était pas difficile .... Pauvre diable
de Gilles de la Tourette ! C'est bien la seule
minute de sa vie où il m'ait
été sympathique. II faillit tout
gâcher, en voulant m'accompagner de force
dans mes courses. Je ne pouvais plus me
décoller de ses protestations haletantes
de tendresse et de
dévouement ».
[4,5]
-
- L'ensemble de ces témoignages ne
laissent pas de doute sur le diagnostic de
Paralysie Générale, forme de
neuro-syphilis qui a emporté Gilles de la
Tourette. Après avoir
présenté ces citations
déjà connues, en relation avec des
événements de la fin de
l'année universitaire 1901, nous
rapportons les premières traces
écrites des troubles manifestés
par Gilles de la Tourette, dans des documents
inédits, datant de la fin 1900,
trouvés au musée
Charbonneau-Lassay à Loudun.
-
- Lettre inédite au Professeur
Fulgence Raymond
-
- Commençons par situer cette
correspondance. Mademoiselle Bottard avait
été la surveillante du service du
Professeur Charcot, où elle exerça
toute sa carrière. Elle prit sa retraite
le premier août 1901 après 60 ans
d'activité. Charcot avait fait son
éloge lors du cinquantenaire de son
entrée à La
Salpêtrière : « Il y a une
trentaine d'années, un peu plus
peut-être, que vous et moi nous marchons
chaque jour côte à côte ici,
dans ce grand asile des misères humaines
que l'on appelle l'hospice de la
Salpêtrière, traitant ou consolant
de notre mieux les malades, chacun suivant ses
attributions spéciales .... Et bien, je
n'hésite pas à le dire, et
même je tiens à déclarer
hautement, à proclamer publiquement,
après vous avoir connue, comme je vous
connais, qu'à mon avis, ceux qui viennent
prétendre que les surveillantes
laïques des hôpitaux sont incapables
de montrer, dans l'exerce de leurs fonctions, ce
désintéressement absolu, ce
dévouement sans bornes, ces
qualités morales, dont le monopole
appartiendrait, suivant eux, aux surveillantes
de l'autre système; ceux-là,
dis-je, se trompent ou ils trompent les autres
».
- Gilles de la Tourette avait une
réelle affection pour elle et l'avait
surnommée "Maman Bottard". Dans deux
courriers de décembre 1899,
adressés à son ami Montorgeuil,
Gilles de la Tourette dit avoir «
rencontré le ministre pour mademoiselle
Bottard qui a été très
aimable ». On peut supposer qu'il est
intervenu auprès de Louis Barthou,
ministre de l'interieur, pour appuyer la
candidature de mademoiselle Bottard au grade de
chevalier de la Légion d'honneur qui lui
sera conféré le 29 janvier 1898,
honneur rarement accordée à une
femme à cette époque. Gilles de la
Tourette publia alors, dans le Progrès
médical, : « Les infirmières
décorées : mademoiselle Bottard
», article élogieux résumant
ses états de service, son
désintéressement et son
dévouement au travail [6], ainsi
que dans L'Eclair de son ami Montorgueil, des
propos tenus par JM. Charcot : « Sans autre
stimulant que le sentiment impérieux du
désir et de la dignité
professionnelle, aiguisés il est vrai
chez vous par une sympathie profonde pour les
déshérités, les incurables,
les déformés au physique comme au
moral, les malheureux de tout genre en un mot,
n'avez-vous pas pendant plus de 50 ans, sans
bruit, modestement, sans visées autres
que la satisfaction de votre conscience, sans
autre soutien que votre coeur ardent, pour le
bien, n'avez-vous pas dis-je, mené cette
vie d'abnégation et de sacrifice que
commandait le poste d'honneur qui vous
était confié ? »
-
- Dans une lettre manuscrite, du 27 octobre
1900 [7], adressée au professeur
F. Raymond, successeur de JM. Charcot, Gilles de
la Tourette, souhaite lui apporter des
éléments pour l'aider à
composer son discours de félicitations
à Mademoiselle Bottard : « Mon cher
maître, Je vous envoie une petite note sur
mademoiselle Bottard. Comme tout naturellement
c'est vous qui lui remettrez la plaquette si
vous voulez bien lui dire quelques mots,
voilà de quoi vous documenter »,
dit-il. Gilles de la Tourette témoigne de
son soutien à la laïcisation :
« C'est une sainte laïque que cette
bonne maman Bottard comme nous l'appelons...
». Il rapporte « Charcot estimait
beaucoup mademoiselle Bottard. C'était
elle qui intervenait toujours près de lui
quand le service ne marchait pas, qui arrangeait
les petites querelles, les rivalités
entre élèves. Après avoir
été interne de Charcot en 1884,
lorsque je devins son chef de clinique en
novembre 1887, je fus en butte à de
grosses difficultés de service que je
vous dirai si vous ne les connaissez
déjà. Je faillis presque
écoeuré de ce qui se passait,
toucher la rampe... c'était tout briser!
« Maman » Bottard n'hésita pas,
elle dit à Charcot combien j'avais pour
lui de respectueuse affection, combien
j'étais mal secondé etc, etc ....
Et mon vieux maître finit par comprendre
combien je l'aimais et ne cessa depuis de me
témoigner à son tour la sienne.
Ses enfants l'ont compris et sont devenus mes
meilleurs amis ». Témoignage un peu
trop intime ? Sont-ce là des
prémices de troubles du jugement ? La
suite du propos est encore plus explicite.
Gilles de la Tourette présente les
états de service de mademoiselle Bottard.
Vers la fin, il s'éloigne de son objet et
parle à la première personne du
singulier : « Et voilà pourquoi, mon
cher maître, si vous désirez le
savoir pourquoi j'aime maman Bottard, pourquoi
j'ai demandé pour elle les palmes
académiques à votre ami Leroy le
chef du bureau du Cabinet du Ministre de
l'Assistance Publique, l'ancien
secrétaire de Jules Ferry, pourquoi je
vous ai prié de vous intéresser
à elle pour le ruban rouge que lui a
donné votre bon coeur si
généreux ». Puis, oubliant
mademoiselle Bottard, il parle brusquement de sa
personne : « Après avoir
été interne dans ce service,
après y avoir fait deux ans de clinicat,
je suis devenu l'agrégé
suppléant de la Chaire. L'année
dernière, vous le savez, puisque vous
m'avez fait l'honneur d'assister à ma
première leçon, j'en ai
été le patron pendant 6 mois et
j'y reste tous les ans pendant les vacances
», Comportement d'auto-satisfaction
constant frôlant la mégalomanie,
Gilles de la Tourette semble présenter
une fuite dans les idées. Il poursuit
avec une familiarité toute excessive :
« Quand j'arrive joyeux pour prendre le
service, je commence par embrasser « maman
Bottard » sur les deux joues et elle me le
rend bien. Et pourtant je suis triste et elle
aussi. J'ai voulu avoir toujours sa vieille
bonne figure devant moi et voilà pourquoi
avec quatre ou cinq amis ou
élèves, j'ai un bronze très
beau très réussi et vous en ai
réservé un bel exemplaire. Il vous
rappellera la Salpêtrière que vous
avez aimée, où je vous ai connu ce
qui est un des bonheurs de ma vie. Lundi matin,
je vous remettrai avec un modeste bouquet, la
belle plaquette du sculpteur Vincent et pour
nous tous il y aura de la joie dans le ciel ma
foi, je vous embrasse avec affection et respect
».
-
- Nous interprétons ces signes comme
une entrée dans la maladie :
variabilité de l'humeur, troubles de
l'association des idées et de
l'affectivité. Cruel paradoxe, le
professeur F. Raymond décrivit ces
symptômes de la paralysie
générale dans ses Leçons,
en 1900 [8].
-
- La fin officielle de l'exercice.
-
- Les archives du ministère de
l'Instruction Publique et des Beaux Arts ainsi
que les archives de l'Assistance Publique
à Paris indiquent que Gilles de la
Tourette est en congé pour raisons de
santé dès le 1er novembre 1901,
congé renouvelé tous les trois
mois jusqu'au 1er novembre 1903 où le
doyen de la Faculté de médecine
demande un congé d'inactivité pour
un an du 1er novembre 1903 au 31 octobre 1904
[9,10,11]. Gilles de la Tourette
continue néanmoins à travailler,
ignorant les dispositions que son entourage
prépare pour lui, devant ses troubles du
comportement de plus en plus manifestes. Il
publia, en 1900, dans la revue neurologique un
article polémique sur la localisation
cérébrale des troubles
hystériques [12]. En 1901,
paraît son livre "Le traitement pratique
de l'épilepsie" qui ne
révèle aucun trouble
psychiatrique, ce qui a fait suggérer
à certains qu'un de ses
élèves l'avait assister dans sa
rédaction [13].
-
- Sa dernière espérance
professionnelle.
-
- En 1901, Gilles de la Tourette pensa
postuler à la chaire d'histoire de la
médecine dont avait
démissionné son ami E. Brissaud.
Il se lança dans la rédaction d'un
mémoire de candidature, intitulé:
« Chaire d'histoire de la médecine,
Titres et Travaux Scientifiques de Gilles de la
Tourette ». Ce manuscrit est
conservé au musée
Charbonneau-Lassay de Loudun. Ce manuscrit est
un brouillon de 38 pages avec de nombreuses
corrections et reprises. Il est fort probable
que sa candidature ne fut jamais
déposée et resta à
l'état de projet. Le Professeur J.
Déjerine sera nommé titulaire de
cette chaire de 1901 à 1907. L'analyse du
manuscrit est intéressante car on
perçoit un homme sincère,
passionné mais avec déjà
des troubles du comportement et une fuite des
idées. Après avoir
énuméré ses propres travaux
en rapport avec l'histoire de la médecine
- biographie de Théophraste Renaudot,
Essai sur La mort de Charles IX
démontrant qu'il était
décédé de tuberculose,
Etude médico-légale du moulage
mortuaire du visage de Pascal, Publication de
documents satiriques sur Mesmer [14] -,
Gilles de la Tourette énumère ses
analyses de travaux, parus sur l'histoire de la
médecine dans le Progrès
Médical (Essai de géographie
médicale par Debleme, Paris 1883,
histoire de la médecine à travers
les âges par Dignat Paris 1888, etc ....)
et ses biographies écrites sur les
médecins contemporains (le Professeur JM
Charcot, le Professeur Damaschino, Paul Richer,
etc ....). Il cite ensuite l'article de JM
Charcot sur « la foi qui guérit
», paru dans la Revue Hebdomadaire et la
North american Review qui l'avait
commandé « à mon cher et
regretté maître ». On y
apprend que c'est lui qui l'aurait
rédigé « de ma propre main
» sous la haute direction..., la suite
manque. Affabulation maladive ? Plus loin on
retrouve un style inadapté à ce
genre d'écrit : « Je dois dire
que non seulement depuis 1883, j'ai
cultivé l'histoire de la médecine
qui a été une des joies de ma
vie.. » Gilles de la Tourette évoque
ensuite « Sa nouvelle iconographie de la
Salpêtrière ». Le style est
grandiloquent. « C'est nous le croyons, un
service magnifique que nous avons rendu à
l'histoire de la médecine en
représentant et en faisant aussi aimer
ces vieux trésors de nos musées,
ces documents si précis et si
représentatifs dans leur figuration ....
et qui étaient jusqu'alors restés
presque complètement ignorés et
méconnus de la masse du public et aussi
des médecins les plus experts en choses
posthumes de la médecine. Nous avons
aussi publié en les joignant,
mémoires originaux aux découvertes
les plus belles en art ancien et moderne, 3
à 400 planches ou dessins au minimum qui
pourraient aussi fournir un volume superbe
élevé à la gloire de la
médecine française. On devrait
toujours la consulter afin d'avoir constamment
présente à la pensée et
à l'esprit cette évolution
historique parallèle et admirable de
l'histoire de la médecine et de l'art de
la peinture de la sculpture, et de la parure en
France et à l'étranger avec des
documents figurés qui n'ont pas leurs
équivalents dans le monde. Ils figurent
très rarement en effet dans les livres
habituels si ce n'est peut-être dans le
grand ouvrage de l'honnête Ambroise
Paré qui devait être un excellent
dessinateur car son livre est orné de
merveilles ». Gilles de la Tourette donne
l'impression de se comparer à Ambroise
Paré, témoignant d'une perte
d'autocritique. Il poursuit « Je ne
demande qu'à continuer nos travaux et mes
recherches et mes publications .... depuis si
longtemps commencées. Je serais
très reconnaissant à mes juges
s'ils voulaient bien me fournir le moyen cette
fois désirée, de les divulguer et
de les propager encore en m'accordant mon
élévation à la chaire
d'histoire de la médecine ce qui
m'encouragerait d'avantage en développant
mes efforts. Elle est le but de mon ambition
laborieuse depuis que j'ai commencé mes
études et si j'étais nommé
je prend l'engagement loyal de bien la remplir
et de ne jamais la quitter désormais
».
-
- Complaisant avec lui-même, il ajoute :
« J'ai donc publié, enseigné
et aussi vulgarisé depuis plus de 20 ans
l'histoire de la médecine. Je crois ainsi
avoir bien mérité de mes
prédécesseurs dans la chaire
». Il ne manque pas de se comparer aux
autres postulants : « .... Ils sont
nombreux en vérité et on pourra
comparer leurs travaux aux
nôtres ». Des souvenirs
personnels reviennent et parasitent son texte.
Ainsi, lorsqu'il parle d'Urbain Grandier, de son
bûcher, de l'église Saint Pierre du
marché dont il était le
prêtre, Gilles de la Tourette ajoute
soudain : « son église
où je me suis marié, ayant pour
témoins Brouardel et Damaschino si
aimés devant la collégiale de sa
croix ». Ailleurs les idées viennent
trop vite et il dit : « Mais revenons
à nos moutons qui ont peut-être
trop folâtré dans l'herbette car le
printemps vient de s'ouvrir, l'hiver de perdre
sa retraite et que les herbes vertes leur
portent un peu à la tête .... leur
succulence alcoolisée ».
-
- Au paragraphe suivant, Gilles de la Tourette
revient à La Nouvelle Iconographie de la
Salpêtrière, « la laborieuse
fille », et à la chaire d'histoire
de la médecine : « J'ai donc servi
sereinement et sans toucher aucun honoraire les
intérêts..., de la bonne cause de
la chaire de l'histoire de la médecine
». Il désire porter la robe rouge de
professeur et abandonner la noire des
agrégés. Le ton devient
pathétique évoquant « ma
belle Iconographie de la
Salpêtrière, cette publication qui
n'a point d'égale en aucune partie du
monde ». Subitement, Gilles de la Tourette
semble rédiger un journal intime «
Je suis un pauvre candidat un peu
démoralisé. Alors de quel
côté pèsera la balance ?
J'espère que ce sera du mien et je les en
remercierai en bon élève qui veut
être reconnaissant à tous ses
maîtres qui sait quel bien ils lui ont
fait et lui feront encore en lui, en accordant
.... la chaire qu'il vient respectueusement leur
demander .... »
-
- Vers la fin l'écriture est
filée, souvent illisible, sans
ponctuation. Les idées et les
thèmes se mélangent. Il parle de
Zola « dont j'ai documenté
« Lourdes ». Puis, « Je
finirai bien par arriver à m'y installer
(à la Chaire) pour n'en bouger jamais
». Après avoir à nouveau
évoquer Th. Renaudot, Gilles de la
Tourette délire à nouveau avec des
épisodes de mégalomanie :
« J'ai donc, Messieurs ....
jugé, public, enseigné, ainsi
vulgarisé depuis plus de 25 années
consécutives, sauf celui du service
militaire en infirmier de deuxième classe
qui m'a bien embêté en
m'empêchant de travailler » puis il
parle de la « Salpêtrière,
Cochin, et Saint Antoine » où
j'opère les mardis et les mercredis
». Puis, sans s'arrêter ni
ponctuation, Gilles de la Tourette s'excite,
fait allusion à la réactualisation
par l'administration d'une circulaire de 1830
(en fait de 1834) « si néfaste»
dit-il. « J'en sais quelque chose !
»
-
- Ce document ne sera jamais terminé.
Visiblement, Gilles de la Tourette ne se rendait
pas compte de son état et n'envisageait
donc pas d'abandonner l'exercice et
l'enseignement de la médecine.
L'état de santé de Gilles de la
Tourette s'aggrava à la fin de
l'année scolaire 1901. Son épouse,
sur les conseil de JB Charcot, fils de son
maître et condisciple, après avis
de E. Brissaud décida de l'hospitaliser
à son insu. Le docteur Mahaim directeur
de l'asile Cantonal des aliénés et
maison de santé du Bois-de-Cery
(près de Lausanne) était un ami de
JB. Charcot. Afin d'éviter un scandale,
il prétexta un avis médical sur un
malade célèbre de la clinique et
fit venir Gilles de la Tourette. Celui-ci fut
alors interné. La nouvelle de son
hospitalisation inopinée troubla ses
élèves, ignorants de la nature du
mal dont il souffrait. Ainsi, un interne de
l'hôpital Saint Antoine écrit le 17
juillet 1901 à Madame Gilles de la
Tourette, inquiet de ne pas avoir de nouvelles
de son maître [15] : «
Madame, Tous ici nous attendons avec impatience
des nouvelles de notre maître, Monsieur
Gilles de la Tourette. Je suis allé
plusieurs fois rue de l'Université sans
pouvoir avoir une parole confortante. Un mot de
vous Madame nous serait d'un grand prix et nous
donnerait peut être un peu
d'espérance. Je vous demande pardon
Madame de prendre cette liberté. Mon
excuse est la grande part que je prends à
votre chagrin et mes voeux ardents pour que
votre bonheur vous soit rendu en même
temps que reviendra parmi nous, un maître
vénéré. Veuillez
agréer Madame, l'assurance de mes plus
respectueux hommages. Manté - interne des
hôpitaux Saint Antoine ».
-
- Autre lettre émouvante, celle du 30
juin 1901, adressée par le père de
Gilles de la Tourette, Edouard, à sa
belle-fille: « Ma Chère Marie,
J'ai en temps voulu reçu votre lettre et
viens vous dire combien tous nous prenons part
à la malheureuse situation de ce pauvre
Georges auquel nous ne cessons de penser
à chaque instant, malgré tout, il
ne faut pas perdre espoir mais espérer au
contraire qu'avec les bons soins dont il est
entouré, il reviendra à la
santé. Il est jeune encore. C'est un
grand point. Voilà à n'en pas
douter où l'a conduit l'excès de
travail, il donnait de bons conseils aux autres
et ne s'occupait nullement de lui même.
Ici personne n'a connaissance de sa position et
lorsqu'on nous demande de ses nouvelles nous
répondons tout simplement qu'il va un peu
mieux. Je vous serais reconnaissant ma
chère Marie de vouloir bien nous tenir au
courant de ce qui se passera et surtout ne rien
nous cacher. Je comprends fort bien combien est
cruelle pour vous la situation qui vous est
faite en cette circonstance. Obligée de
quitter Paris avec vos enfants qui pour
l'instant du moins, doivent ignorer ce qui se
passe et à l'instruction desquels vous
avez quand même à veiller. II vous
faudra du courage, beaucoup de courage, pour
traverser ce moment si critique mais j'ai tout
lieu d'espérer que vous saurez vous
mettre à la hauteur de votre tâche
et apporter à notre cher malade les
consolations dont il a tant besoin. Adieu donc.
Berthe et Marie se joignent à moi pour
vous embrasser de tout coeur ainsi que les
enfants. Votre affectionné
beau-père, E. Gilles de le Tourette
».
- Seule à l'étranger, avec ses
trois enfants, Madame Gilles de la Tourette put
compter sur l'amitié de JB. Charcot et du
Professeur P. Brouardel, doyen de la
Faculté de médecine de Paris et
titulaire de la chaire de médecine
légale. Ce dernier lui écrit le 4
juillet 1901 : « Chère Madame,
Je ne puis vous dire combien nous avons
été émus par la maladie de
ce pauvre Gilles. Nous sommes de coeur avec vous
et ferons tout ce qui dépendra de nous
pour votre mari, vous et vos enfants. J'ai
écrit un mot à Gilles lui disant
que ce qui nous intéresse le plus c'est
qu'il se guérisse, que son service est
assuré jusqu'au moment où tout
à fait guéri il pourra le
reprendre. Agréer Madame, mes hommages
dévoués et ne craignez pas
à nous mettre à contribution.
Brouardel ».
-
- P. Brouardel connaissait le diagnostic
formulé pour Gilles de la Tourette, donc
du pronostic de sa maladie. Souhaitant soutenir
Madame Gilles de la Tourette, il laisse,
néanmoins, entrevoir une
possibilité de guérison. Nous
ignorons si Madame Gilles de la Tourette
connaissait, elle, la nature du mal dont son
mari souffrait.
-
- Gilles de la Tourette malade, ce sont JB.
Charcot et P. Brouardel qui gèreront les
affaires de la famille Gilles de la Tourette en
France. Dans une lettre du 4 juillet 1901,
adressée à Madame Gilles de la
Tourette, restée en en Suisse, JB.
Charcot écrit : « Les valeurs
que vous avez sont bonnes et il n'y a pas lieu
d'en changer actuellement Je me suis
également occupé de votre petite
fortune, le papier que vous m'avez remis nous
montre qu'elle s'élève de ce
côté là à
282 975 F ». Parfois le ton est
familier, à la plaisanterie: « Vous
trouverez ci-joint le montant de ce que je vous
dois et vous serez bien aimable de
vérifier si mes additions et
multiplications sont justes. Ne faites pas de
folies avec cet argent ou je préviens le
conseil de famille ! Moi de mon
côté je tâcherai de ne pas
trop m'ivrogner ». Fin 1901, il y eut,
semble-t-il, un mieux dans l'état de
santé de Gilles de la Tourette et Madame
Gilles de la Tourette se posa la question du
retour à Paris, Gilles de la Tourette
avait réagi violemment contre son
internement et lui réclamait sans cesse
sa liberté. Elle demanda l'avis d'E.
Brissaud. Dans sa lettre du 30 octobre 1901, JB.
Charcot écrit: « Je viens enfin
de mettre la main sur Brissaud et je lui ai
parlé de votre pauvre mari. Il m'a
répondu que rien dans ce que Mahaim lui
avait indiqué, ne lui permettait de
modifier son opinion qui reste toujours la
même et qu'il ne pouvait que nous
répéter ce qu'il nous avait
déjà dit. En tous les cas, a-t-il
ajouté, il est impossible que ce pauvre
ami soit mieux et plus intelligemment
soigné ».
-
- Brissaud répondra lui-même plus
précisément et un peu plus tard
à Madame Gilles de la Tourette : «
d'ailleurs je pensais que le Docteur Mahaim vous
avait fait part de ma réponse. Ce que
vous me dites de l'état de mon pauvre ami
n'ajoute pas grand chose à ce que m'avait
dit M. Mahaim. Je ne sais que vous conseiller au
sujet du retour (dans le texte). Je me rends
bien compte du combat qui se livre en vous
lorsque vous avez à subir les abjurations
lamentables de votre cher malade et je vous
plains d'avoir tant à souffrir du silence
que vous opposez à sa demande
perpétuelle de liberté. Serait-il
sage cependant de compromettre le petit mieux si
péniblement gagné pour une sortie
hâtive? Et puis ce mieux est-il durable ?
Vraiment la sagesse est de vous en rapporter aux
conseils de M Mahaim. Lui seul est en mesure de
vous prêter un réel appui
auprès de ceux qui vous proposent de
prendre un parti. Je ne figure pas qu'un
changement de résidence puisse modifier
la situation dans le sens favorable. Et si je me
trompe à cet égard, interrogez
Mahaim. Du reste, il est certain qu'il est de
mon avis, sinon il eut été le
premier à vous engager à ramener
votre mari en France. Veuillez chère
Madame me tenir au courant. Je ferais tout ce
qui sera en mon pouvoir pour vous rendre
service. Usez de moi sans craindre d'être
comme vous le dites importune. Tous les amis de
votre mari vous porteraient secours, mais je
tiens à être le premier parmi
ceux-là. Votre respectueux et
entièrement dévoué, E.
Brissaud ».
-
-
- Ce document est le seul qui nous informe des
sentiments éprouvés par Gilles de
la Tourette. On peut penser qu'en cette fin
1901, il a des moments de lucidité
pendant lesquels il exprime son
mécontentement d'être
interné et demande à son
épouse, avec insistance, qu'elle
sollicite son élargissement. Bien au
contraire, dès 1902, Madame Gilles de la
Tourette sera obligée de demander sa mise
sous tutelle.
-
- Les décisions de justice
-
- L'interdiction est prononcée par
jugement de la première chambre du
Tribunal civil de la Seine en date du 10
décembre 1902 : « .... Attendu que
son état de santé ne s'est pas
amélioré et qu'il se trouve
actuellement dans l'impossibilité absolue
de diriger sa personne et d'administrer ses
biens; Attendu que l'interrogatoire
ordonné ne put avoir lieu en raison de
l'état d'agitation extrême dans
lequel se trouvait le Docteur Gilles de la
Tourette; Attendu qu'il y a lieu dans ces
conditions et conformément à
l'avis du conseil de famille émis
à l'unanimité de faire droit aux
conclusions de la demande. Par ces motifs,
déclare le Docteur Georges Gilles de la
Tourette interdit de l'administration de sa
personne et de ses biens; Ordonne qu'un conseil
de famille sera réuni à l'effet de
lui nommer un subrogé tuteur
conformément à la loi. Et le
condamne, en outre en tous des dépens,
liquidés provisoirement à la somme
de cinquante francs dont distraction est faite
au profit de Deschamps, avoué qui l'a
requise aux offres de Civil; Commets
Guillé Huissier audiencier pour signifier
le présent jugement au défendeur
défaillant ».
-
- Le décès
-
- Malgré les soins prodigués,
Gilles de la Tourette mourut le 22 mai 1904 d'un
coma convulsif. Le 29 mai 1904, dans sa rubrique
d'actualité G. Montorgueil annonca la
mort de Gilles de la Tourette, suite à
une « attaque d'apoplexie ». Et il
précisa « Terrassé par la
fatigue d'un surmenage exceptionnel,
l'éminent spécialiste, historien
des maladies nerveuses, était allé
demander à un air plus pur et à un
horizon plus calme la santé qu'il ne
devait point recouvrer. Sa famille, depuis son
départ, qui eut lieu presqu'au lendemain
de l'exposition de 1900, dont il dirigeait le
service médical, s'était
fixée à ses côtés
».
- Dans le journal Le Temps parut juste un
petit encart le 25 mai 1904 : « Mort
à Lausanne de Gilles de la Tourette,
terrassé en pleine maturité de
talent par le surmenage excessif qu'il
s'était imposé pour mener de front
les fatigues de l'étude, de
l'enseignement et de la clientèle. En
dépit du repos absolu et du calme parfait
qui lui étaient imposés depuis
près de 4 ans déjà, il a
succombé hier aux atteintes d'une
dernière attaque de son mal ».
(Archives de la ville de Lausanne).
-
- Alors qu'à Paris, tout était
fait pour assurer la discrétion du lieu
et du motif de l'internement de Gilles de la
Tourette, en Suisse ce petit avis
nécrologie paraissait dans la Feuille
d'avis de Lausanne du mardi 25 mai 1904
[16]: « Dimanche matin, est mort
à l'Asile de Cery, le Docteur Gilles de
la Tourette, qui y était soigné
depuis deux ans pour une paralysie
générale. Ancien assistant de
Charcot, auteur de plusieurs volumes sur les
maladies nerveuses et mentales, le Docteur
Gilles de la Tourette a publié une
biographie très remarquable du
médecin-journaliste Théophraste
Renaudot. Il a été
médecin-chef de l'exposition Universelle
en 1900. Il était officier de la
Légion d'honneur, officier de l'ordre de
Léopold de Belgique, officier
d'Académie, chevalier de l'ordre de Saint
Maurice et Lazare. Son corps sera
transporté en France pour y être
inhumé.».
-
- Gilles de la Tourette fut inhumé
à Loudun dans la Vienne. Déjerine
fit une allocution à la séance du
2 juin 1904 de la Société de
Neurologie de Paris, résumant ses travaux
et adressant « à notre
regretté collègue un dernier adieu
».
-
-
- Bibliographie
- 1. Lees
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and his times. Rev Neurol (Pais).
1986;142(11):808-816.
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- 2.De
Lavarenne E. Gilles de la Tourette. La
Presse Médicale. 1904;1(45):353-354.
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- 3. Daudet L. Paris Vécu. Paris.
Gallimard. 1930. 246p.
-
- 4. Daudet L. Les morticoles. Paris. G.
Charpentier et E. Fasquelle, 1894. 358p.
-
- 5.Daudet L. Devant la douleur. Souvenirs des
milieux littéraires, politiques,
artistiques et médicaux de 1880 à
1905. Paris. Nouvelle librairie nationale. 1915.
275p.
-
- 6. Gilles de la Tourette G. Les
infirmières décorées:
Mademoiselle Bottard. Le Progrès
Médical. 1898;2(3):26-45.
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- 7.Gilles de la Tourette G. Lettre à
propos de Mademoiselle Bottard du 27 octobre
1900. Musée Charbonneau Lassay. Loudun.
(Vienne. France).
-
- 8. Raymond F. Leçons sur les maladies
du système nerveux. Paris. Octave Doin.
1900:489-533.
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- 9. Archives de l'Assistance Publique.
Extrait de l'état du personnel des
hôpitaux et hospices. 1 octobre 1897.
Paris. D617.
-
- 10. Archives de l'Assistance Publique. Etat
du personnel médical des hôpitaux
et hospices. Janvier 1903. D617.
-
- 11. Archives Nationales. Ministère de
l'Instruction Publique. Direction de
l'enseignement supérieur.
F/17/23333.
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- 12. Gilles de la Tourette G. La localisation
cérébrale des troubles
hystériques. La Revue Neurologique.
1900;5:225-226.
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- 13. Gilles de la Tourette G. Le traitement
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Baillière et fils. 1901. 93p.
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- 14. Gilles de la Tourette. Documents
satiriques sur Mesmer. Nouvelle Iconographie de
la Salpêtrière. Paris. Lecrosnier.
1889;2:196-202.
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- 15.Manté C. Lettre de l'interne
Manté du 17 juillet 1901. Musée
Charbonneau Lassay. Loudun. Vienne. France.
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- 16. Archives Nationales. Correspondance de
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-
- La
maladie de Gilles de la Tourette
- La
maladie des tics convulsifs Gilles de la
Tourette G.(pdf)
- Contribution
à l'étude des bâillements
hystériques Nouvelle Iconographie de La
Salpêtrière1890
- Traité
clinique et thérapeutique de
l'hystérie d'après l'enseignement
de La Salpêtrière1895
- Gilles
de la Tourette par P. Legendre pdf
- Attentat
contre Gilles de la Tourette 07/12/1893
- La
nécrologie La Presse Médicale 4
juin 1904
- La
nécrologie Nouvelle Iconographie de la
Salpêtrière 1904
- The forgotten
face of Gilles de la Tourette: practitioner,
expert, and victim of criminal hypnotism at the
Belle Époque Bogousslavsky J
Walusinski O
- Criminal
hypnotism at the Belle Époque : The path
traced by Jean-Martin Charcot and Georges Gilles
de la Tourette Bogousslavsky J Walusinski O
Veyrunes D
- Correspondance
inédite de G. Gilles de la Tourette, sa
maladie fatale Walusinski O. Duncan G
- Correspondance
inédite de G. Gilles de la Tourette avec
JM. Charcot et G. Montorgueil Walusinski O.
Duncan G
- Vivre ses
écrits, l'exemple de G. Gilles de la
Tourette Walusinski O. Duncan G
- G.
Gilles de la Tourette 1857-1904 in
english
- L'état
mental de Froufrou G. Gilles de la Tourette
1892
- Mademoiselle
Bottard. Gilles de la Tourette G. La Revue
Hebdomadaire 1898
- Marguerite
Bottard (1822-1906) sa biographie et la lettre
inédite de G. Gilles de la Tourette
Walusinski O. PDF
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-
- The
forgotten G. Gilles de la Tourette :
practinionner, expert, and victim of criminal
hypnotism
- Bogousslavsky J,
Walusinski O
- Neurology
submitted and refused
-
- Criminal
hypnotism at the Belle Epoque : the path traced
by JM Charcot and G. Gilles de la
Tourette
- Bogousslavsky J,
Walusinski O, Veyrunes D
- European
Neurology
2009;62(4):193-199
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