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mise à jour du
5 décembre 2010
 
La Revue Hebdomadaire
22 janvier 1898
7° année; n°8
pages 562-565
 
Mademoiselle Bottard
G.Georges Gilles de la Tourette
 
 
Marguerite Bottard (1822-1906) sa biographie
et le témoignage inédit de G. Gilles de la Tourette
O. Walusinski PDF
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marguerite bottard
 
Quand, le 2 janvier, j'allai porter un bouquet de violettes et donner l'accolade à Mlle Bottard, chevalier de la Légion d'honneur: « Je suis bien heureuse, me dit-elle; je n'ai qu'un regret, c'est que M. Charcot ne soit plus là... vous avez tous été si bons pour moi. » Elle s'oubliait elle-même comme toujours, c'était « les autres » qui avaient été bons pour elle, et sa joie était faite de regrets en pensant au maître quelle avait si longtemps et si fidèlement servi.
 
Je connais la nouvelle légionnaire depuis près de quinze ans. Attaché à divers titres au service hospitalier dont elle est surveillante, j'ai pu apprcier ce caractère d'élite; la croix brille en bonne place sur son modeste fichu.
 
Mmel Bottard a soixante-seize ans d'après son extrait de naissance, mais elle est restée jeune et affable sous le petit bonnet noir qui couvre ses bandeaux blancs. Touten elle repire la bonté compatissante, vertu qu'il lui a été donné de mettre largement en pratique depuis conquante-sept ans qu'elle vit au milieu des malheureux. C'est, en effet, le 12 janvier 1841 que Marguerite Bottard, à peine âgée de dix-neuf ans, entrait à La Salpêtrière comme fille d esalle. Attachée successivement à Trélat père, à Falret, à Legrand du Saulle, elle prenait enfin, il y a près de quarante ans la direction du service de Charcot qu'ele ne devait plus quitter. Service peu commode, à diriger. peuplé d'épieptiques, d'hystériques, de malheureues pour la plupart incurables. Pour toutes ces déshéritées, Marguerite Bottard n'eut que des paroles d'affection. Recluse volontaire, elle leur consacra tous ses instants, toute sa vie, restant parfois trois années consécutives sans franchir les portes de l'hospice, s'oubliant tout entière pour ne songer qu'à son devoir d'affectueux dévouement. Entre temps, elle traversait l'épidémie de choléra de 1849. qui faisait à la Salpêtrière quatorze cents victimes.
 
Quand fut fondée la Clinique des maladies du système nerveux, il lui vint un surcroît de besogne. La renommée gradissante de Charcot attirait les consultants par centaines; les élèves affluaient de toutes parts, jaloux de recueillir la parole du maître. Mlle Bottard veilla à tout, aux soins des malades, aux nécessités de l'enseignement, la première levée, la dernière au repos.
 
La direction d'un tel service n'allait pas sans difficultés, la surveillante savait les aplanir, son influence bienfaisante se faisait partout sentir, méme au cours de petites rivalités qui surgissaient parfois entre les élèves. A l'occasion, elle pénétrait dans le cabinetde M. Charcot, un mot d'elle écartait les nuages, éloignait l'orage qui menaçait d'éclater. Et le tout sans bruit, simplement avec cette dignité qui est le propre de sa nature, faite du respect de soi-même et des autres, d'un fond d'abnégation, d'inaltérable et sereine bonté.
 
 marguerite bottard
 
C'est ainsiqu'elle se concilia l'affection et le repect de tous, l'estime de son illustre chef. On le vit bien le 12 janvier 1891. A cette date, M. Peyron, directeur de l'Assistance publique, réunissant dans une véritable fête de famille le personnel du grand hospice, de cette ville qui compte cinq mille âmes, remettait à MLle Bottard une médaille d'honneur, pour fêter le cinquantenaire de son entrée à La Salpêtrière. Le ministre y ajoutâit les palmes académiques. Et je me souviens. encore de l'émotion qui s'empara de l'humble surveillante, lorsque M. Charcot, s'avançant vers elle, lui dit aux applaudissements de l'assistance:
 
« Sans autre stimulant que le sentiment impérieux du devoir et de la dignité personnelle aiguisés, il et vrai, chez vous par une sympathie profonde pour les déshérités, les incurables, les difformes au physique et au moral, les malheureux de tout genre en un mot, n'avez-vous pas pendant plus de cinquante ans, sans bruit, modestement, sans visées autres que satisfaction de votre conscience, sans autre soutien que votre coeur ardent pour le bien, n'avez-vous pas, dis-je, mené cette vie d'abnégation et de sacrifice que commandait le poste d'honneur qui vous était confié?
 
«Ah! je sais bien ce que vous voudriez nous dire en ce moment; je vous entends. Tout cela vous a paru bien simple et bien naturel à accomplir. Vous vous sentez confuse de tant d'éloges, de tant de solennité. Vous n'y comprenez rien, vous ne croyez pas avoir tant mérité; bien d'autres choses encore.
 
« Entre nous, taisez-vous; laisser-nous parler et faire. Vous êtes trop modeste pour être bon juge en la matière. Oui, certainement, tout cela est sans aucun doute. Mais sachez-le bien cela n'est pourquoi nous venons aujourd'hui, quoi que vous en puissiez dire, vous offrir le tribut de notre gratitude.
 
«Oui, au nom des médecins decet hospice, que vous avez si intelligement, si généreusement secondés dans l'accomplissement de leur tâche, au nom des malades innombrables dont vous avez adouci la peine, que vous avez aimés, moralisés même et plus d'une fois, qui ne le sait? sans autre mission que celle que vous confère l'amour de l'humanité, ramenés dans le bon chemin, au nom d'eux tous je vous remercie. »
 
Un ministre hautement éclairé, L. Barthou, compatissant aux humbles, vient d'accorder la croix d'honneur à cette servante des malheureux, couronnat par la plus haute distinction cette carrière, si belle et si bien remplie, exauçant le voeu qu'avait bien souvent formulé M. Charcot. J'ai été heureux, évoquant le souvenir de mon maître, dans cette Revue qui publia son testament philosophique, la « Foi qui guérit », de pouvoir dire ce qu'est « maman Bottard », comme nous l'appelons à La Salpêtrière, ce qu'a été sa vie dans ce grand asile de la misère humaine où elle ne compte que desa is et des admirateurs.
 
Gilles de la Tourette
 
marguerite bottard

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