- Des
maladies de l'encéphale et de la moelle
épinière
- par Jean Abercrombie
- Ouvrage traduit de l'anglais et
augmenté de notes très nombreuses,
par A.N. Gendrin.
- 1835 - 2. éd -
640 p ; 22 cm
- Editeur : Paris,
Germer-Baillière
-
- Note et observation de Augustin
Nicolas Gendrin
- (né le
6/12/1796 à Paris;
décédé en
1890)
-
- OBS CXXI bis pages:
372-374
-
- Gauthier, âgé de cinquante neuf
ans , serrurier à Paris, fut pris, le 8
mars 1831, en travaillant, d'un
éblouissement subit sans perte de
connaissance. Cet éblouissement ne dura
que quelques instants, et laissa les membres du
côté droit privés de la
faculté d'obéir à la
volonté, sans que, du reste, cet homme
éprouvât aucune douleur, soit
à la tête, soit dans toute autre
partie du corps. La sensibilité
persistait dans les membres paralysés. Le
lendemain, les membres droits n'étaient
plus complètement privés de
mouvement, ils étaient seulement faibles.
Le malade put se lever, et se disposer à
retourner à son travail. A peine
était-il descendu dans la rue, qu'un
nouvel éblouissement le fit tomber sur le
côté droit; la hanche et la tempe
droites portèrent sur le pavé,
mais il n'eut point de contusion sensible, et
tout le reste du jour, il ne se manifesta aucune
douleur, seulement les membres droits
étaient devenus plus faibles que le
matin, au moment où cet homme se leva. Le
9, il fut amené à
l'Hôtel-Dieu; il n'accusait aucune
douleur, il avait conservé son
appétit; il jouissait de ses
facultés intellectuelles, la parole
était libre, la langue était
droite, les lèvres étaient
déviées à gauche, la jambe
exécutait des mouvements faibles, mais le
bras était immobile sans être
roide. La sensiblité des parties
paralysées était conservée;
le pouls était dans l'état naturel
, et toutes les fonctions de nutrition
s'exécutaient bien. On eut recours
à des saignées locales et
générales, à des purgatifs
administrés par la bouche et en lavement.
Il n'y eut aucun changement jusqu'au 13 avril,
que le bras puisse exécuter quelques
mouvements; les doigts pouvaient agir
séparément excepté le petit
doigt. On remarqua que, chaque fois que cet
homme bâillait,
son bras exécutait un mouvement subit et
involontaire d'abduction. Le 20 avril,
un léger mouvement
d'élévation du bras était
devenu possible; le malade ressentait dans le
membre un fourmillement qu'il comparait à
celui qui résulte d'un coup reçu
sur le coude. À la fin d'avril, une vive
douleur se faisait sentir dans l'articulation
scapulo-humérale; on la combattit
inutilement par des vésicatoires volants
et des saignées locales.
-
- Le 14 mai 1831, lorsque nous primes le
service de la salle Saint-Landry, au n°15
de laquelle cet homme était
couché, nous le trouvâmes avec une
paralysie de mouvement du bras droit qui
était serré contre le thorax, et
dans un état de demi-flexion. Le malade
éprouvait de vives douleurs dans ce
membre, depuis l'épaule jusqu'au bout des
doigts; il pouvait cependant remuer les doigts,
mais dans des limtes peu étendues. Les
mouvements qu'on cherchait à imprimer au
membre étaient très douloureux. La
sensibilité du membre était
très faible. La jambe droite était
dans un état de demi-paralysie qui ne
permettait que des mouvements de
totalité; elle conservait toute sa
sensibilité; la bouche était
légèrement déviée
à gauche, la langue était droite,
le pouls était mou, sans
fréquence. Le malade se plaignait, pour
la première fois depuis l'invasion de la
maladie, de céphalalgie. Des sangsues
furent appliquées derrière les
oreilles, et retirées sans aucun
avantage. Un séton fut établi
à la nuque. Malgré tous ces
moyens, et des applications
réitérées de sangsues et
l'emploi de dérivatifs du tube digestif,
la maladie resta stationnaire. Le malade
commença à maigrir. Nous
eûmes recours, sans aucun avantage,
à différentes méthodes de
traitement, aux frictions mercurielles, à
l'administation de la strichnine, etc. Au mois
d'août, un érysipèle de la
face et du cuir chevelu des plus graves se
manisfesta, et parcourut à deux fois
toute la surface du corps; il devint phlegmoneux
à la jambe gauche; un vaste foyer se
forma dans l'épaisseur de ce membre et
fut évacué. Ce foyer
s'oblitéra, mais le malade allait en
s'affaiblissant; le bras paralysé restait
dans l'état de contracture, la tête
était toujours le siège d'une vive
douleur qui avait son siège au synciput
at aux tempes; une escharre se manisfesta au
sacrum, et le malade épuisé
succomba par les progrès de
l'affaiblissement, le 13 octobre 1831, sans
avoir éprouvé aucune
amélioration de sa paralysie.
-
- Ouverture du cadavre.
- Maigreur générale du corps.
Les os du crâne semblent plus épais
et plus fragiles que dans l'état
ordinaire chez les sujets de cet âge. Les
artères cérébrales sont
examinées, et on ne retrouve qu'une
plaque cartilagineuse d'une ligne de
diamètre dans les parois, d'ailleurs
saines, de l'artère
cérébrale postérieure. Dans
le pédoncule antérieur du cerveau,
des deux côtés, la substance grise
offrait une coloration plus foncée que
d'ordinaire, mais sans aucune altération
de texture. Le cerveau était
généralement peu dense, sans
être, à proprement parler, ramolli.
Les lamelles inférieures droites du
cervelet étaient molles, surtout dans le
tissu gris; elles s'isolaient plus
aisément que dans l'état sain par
la percussion d'un filet d'eau, mais leur tissu
n'était nullement altéré
dans son aspect; la même altération
s'observait du côté gauche dans les
mêmes parties, mais à un moindre
degré. Les membranes
cérébrales, les ventricules
cérébraux et le tissu
cérébral dans toute son
étendue, n'offraient aucune lésion
quelconque; les recherches ont été
poussées aussi loin que possible, il n'y
avait aussi pas de trace de lésion
morbide dans la canal rachidien, et dans la
moelle épinière et ses membranes.
Le plexus brachial et les nerfs brachiaux droits
étaient tout à fait dans
l'état sain. Le coeur était
ramolli et dépourvu de couche adipeuse;
il ne contenait que peu de sang, faiblement
coagulé; les poumons étaients
sains, légèrement
décolorés, et plus mous dans
toutes ses parties que dans l'état
physiologique; la bile contenue dans la
vésicule du fiel était
noirâtre; le tube digestif était
sain dans toutes ses parties; ses membranes
étaient généralement
minces.
-
- Le ramollissement du cervelet a
été la lésion la plus
évidente sur le cadavre de ce
paralytique; elle ne pourrait rendre compte de
la paralysie; comment d'ailleurs expliquerait-on
ce symptôme limité à un
côté par une lésion qui a
porté également sur les deux
également ? Il nous paraît
cependant probable qu'il a existé dans
l'origine chez cet homme, une cause
matérielle cérébrale de
l'hémiplégie; mais cette cause
aura disparu, et son effet aura
persisté.
-
-
- JOHN
ABERCROMBIE (1780-1844)
- http://www.whonamedit.com
- John Abercrombie was born on October 10,
1780 in Aberdeen. He attended Aberdeen Grammar
school and Marischal College, and later the
University of Edinburgh, from which he received
his medical degree in 1803. His first
publications were a series of papers on
pathology, which appeared in the Edinburgh
Medical and Surgical Journal between 1816 and
1824. These formed the basis for his two
influential books on pathology, published in
1828. Abercrombie turned to philosophy, hoping
that his study of nervous disorders might
illuminate the nature of mental phenomena. His
two philosophical works Ð Inquiries
concerning the intellectual powers and the
investigation of truth (1830) and The philosophy
of the moral feelings (1833) Ð draw from his
medical cases. Perhaps because of their engaging
illustrations, both became popular as textbooks,
particularly in the United States. In his later
years Abercrombie wrote a variety of
inspirational tracts that were widely published.
He died of an unusual heart problem on November
14, 1844 in Edinburgh. A paper on the autopsy
results was published shortly after.
-
- Cynancke laryngea. 1806.De fatuitate alpina.
Doctoral thesis, 56 pages. Edinburgi, Adamus
Neill et socii, 1803.
- Cynancke laryngea. Edinburgh Medical and
Surgical Journal, 1806.
- Researches on the pathology of the
intestinal canal. 1820.
- Pathological and practical researches on the
diseases of the brain and spinal cord.
Edinburgh, Waugh and Innes, 1828. Philadelphia,
Carey & Lea, 1831. First textbook of
neuropathology. Originally published in a series
of articles in the Edinburgh Medical and
Surgical Journal, 1818-1819, and first collected
into book form in the German translation, with
appendix by Christian Friedrich Nasse
(1788-1851); Bonn, E. Weber, 1821.
- Pathological and practical researches on
disease of the stomach, the intestinal canal,
the liver, and other viscera of the abdomen. 396
pages. Edinburgh, Waugh & Innes, 1827 (43:
1828); 3rd edition, 1834.
- German translation, with appendixes, by
Christian Friedrich Nasse, et al.
- 3rd Americam edition, from 2nd London
edition, 322 pages. Philadelphia, Carey, Lea
& Blanchard, 1838.
- French translation by Augustin-Nicolas
Gendrin (1796-1890): Recherches pathologiques et
pratiques sur les maladies de l'encéphale
et de la moelle épinière.
Deuxième édition. Traduites de
l'Anglais et augmentées de notes tres
nombreuses par A. N. Gendrin. Paris, 1832. IV +
652 pages.
- Diseases of the abdominal viscera. 2nd ed.
1830.
- On the intellectual powers and the
investigation of truth. London 1830.
- Suggestions submited to the medical
practitioners of Edinburgh on the character and
treatment of the malignant cholera. 2nd edition.
16 pages. 12º. Edinburgh, Waugh & Innes,
1832.
- Philosophy of the moral feeling. 1833.
- Culture and discipline of the mind. 1835.
Inaugural address as rector of the Marichal
College and the University of Aberdeen.
- Le diagnostic
des maladies nerveuses Sir J. Purves-Stewart
1939
-
- Abercrombie J,
Gendrin A Des maladies de l'encéphale
et de la moelle épinière
Germer-Baillière 1835
- Abercrombie
J Yawning and apoplexy Medical Times and
Gazette 1863;1:656-661
- Bauer G. et al
Involuntary motor phenomena in the locked in
syndrome J Neurology 1980;223;:91-198
- Bertolotti M.
Etude sur la pandiculation automatique des
hémiplégiques Rev Neurol
1905;2(19): 953-959
- Blin O, Rasol
O, Azulay JP, Serratrice G. A single report
of an hemiplegic arm stretching related to
yawning J Neuro Sci 1994;126:225-227
- Brissaud E,
Pinard, A, Reclus P Pratique
médico-chirurgicale
Hémiplégie par A Souques Masson
1907, p538-539
- Brissaud E
Leçons sur les maladies nerveuses Masson
1895, p458
- Darwin E.
Zoonomia 1801
- de
Buck Classification des mouvements anormaux
associés à
l'hémiplégie Rev Neurol
1899;6:361-365
- Furtado D.
Provocation spinale d'un réflexe de
bâillement. Rev d'oto neuro
ophtalmologie.1951;23(1):
- Ghika
J., Bogousslavsky J. Dissociated
preservation of automatic-voluntary jaw
movements in a patient with biopercular and
unilateral pontine infarcts Eur Neurol
2003;50:185-188
- Heusner A P
Yawning and associated phenomena Physiological
Review 1946;25:156-168
- Klippel M et
Monier-Vinard R. Hémiplégie
flaccide. Nouveau Traité de
Médecine. Masson. 1928 p 316
- Lanari A.,
Delbono O. The yawning and stretching sign
in hemiplegics Medicina (B Aires)
1983;43(3):355-35
- Liecey Nouvelle
observation de bâillement convulsif
périodique Le Courrier Médical
1879;29;334-336
- Liégey
Deux observations de bâillements
intermittents Gazette médicale de
Strasbourg 1851; p118-119
- Louwerse
E Forced yawning as a pseudobulbar sign in
amyotrophic lateral sclerosis J Neuroscience
Research 1998, sup, 392
- Mulley G.
Assoctiated reactions in the hemiplegic arm
Scand J Rehab Med 1982;14:117-120
- Ogle JW. Arm
rising during yawning The Medical Times and
Gazette. 28 february 1863 p 213
- Pierre Marie La
Pratique Neurologique Hémiplégie,
mouvements associés Masson 1911,
p477-480
- Pierre
Marie et Léri A. Mouvements
involontaires dans les membres paralysés
1911 Nouveau Traité de médecine et
de thérapeutique Brouardel, Gilbert,
Thoinot JB Baillière Ed 1911
p283-291
- Purves-Stewart
J. Le diagnostic des maladies nerveuses
1939
- Quoirin
E. Elévation involontaire du membre
supérieur chez
l'hémiplégique lors d'un
bâillement Thèse doctorat en
médecine Poitiers 2002
- Thomson HC
Associated movements in hemiplegia : their
origin and physiological significance Brain
1903;26:515-523
- Töpper
R, Mull M, Nacimento W Involuntary
stretching during yawning in patients with
pyramidal tract lesions: further evidence for
the existence of an independent emotional motor
system European J Neurology 2003;10:495-499
- Trautmann R.
Le bâillement Thèse Bordeaux;
1901-02; N° 40; 86 pages
- Vulpian A
Leçons sur la physiologie
générale et comparée du
système nerveux faites au Museum
d'histoire naturelle. Rédigées par
E.Brémond. Paris, Baillière,
1866
- Vulpian
A Maladies du système nerveux Paris,
Doin, 1879
- Walshe FMR
On certain tonic or postural reflexes in
hemiplegia with special reference to the so
called "associated movements". Brain,
1923;46:1-37
- Wimalaratna
HS, Capildeo R. Is yawning a brainstem
phenomenon ? a stroke patient who stretched his
hemiplegic arm during yawning Lancet
1988;1(8580):300
|